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Vidia Mooneegan: «Pas de pays à revenu élevé sans transformation digitale»

28 septembre 2017, 12:40

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Vidia Mooneegan: «Pas de pays à revenu élevé sans transformation digitale»

L’AppFactory a été lancée récemment avec la collaboration de Microsoft 4Afrika et de Ceridian Mauritius. Une dizaine de pays africains bénéficient de ce programme. Vidia Mooneegan, qui est aux commandes pour la formation, nous en parle.

Maurice est le 11e pays où l’AppFactory a été lancée. Quelle est la mission de cette structure localement ?

Beaucoup de diplômés sont sans emploi en Afrique comme à Maurice. Ils n’ont pas les moyens ni les compétences nécessaires pour développer un produit. C’est pourquoi Microsoft et Ceridian ont mis en place l’AppFactory. Celle-ci leur offrira les moyens technologiques et le mentoring afin qu’ils puissent acquérir les compétences demandées.

Le but de ce programme est d’allier l’apprentissage de l’université et les compétences dont l’industrie a besoin. L’AppFactory va permettre aux stagiaires d’être à jour avec les nouvelles technologies.

Le programme est destiné à qui ?

À tous les étudiants. Ils peuvent bénéficier d’un stage, pendant et aussi après leurs études, sur une durée de trois à six mois. Tous les participants reçoivent alors une formation sur comment gérer son business et comment promouvoir son produit.

Notre objectif est d’équiper ces jeunes pour qu’ils soient des entrepreneurs et qu’ils puissent lancer leur business. D’ailleurs, ceux qui ont déjà lancé le leur sont les bienvenus. Ce programme va les aider à promouvoir leurs produits. Nous leur donnons les moyens pour dépasser leurs problèmes et atteindre leurs objectifs.

Les professionnels du secteur disent qu’il n’y a pas suffisamment de main-d’œuvre qualifiée. Est-ce que ce constat est juste ?

Il y a plusieurs raisons. D’abord, notre système éducatif est tel que les jeunes croient que la technologie est une filière compliquée. Les étudiants se tournent vers des cours en informatique qui sont considérés comme les plus faciles. Du coup, les plus techniques ne trouvent pas preneurs. En fait, les jeunes ne s’y intéressent pas car il n’y a pas un nombre suffisant de spécialistes. Les quelques personnes qui s’inscrivent à ces cours le font par passion. Elles se- ront prêtes à trouver du travail car elles aiment ce qu’elles font.

Beaucoup d’entreprises ne se sentent pas concernées par ce problème. Elles ne font pas d’effort pour combler ce manquement et attendent dans leur tour d’ivoire que les jeunes soient prêts. C’est dommage.

Au sein de l’AppFactory, on veut être le pont qui va réunir les connaissances de l’université et les adapter aux besoins du secteur et des entreprises qui y évoluent. Il y a aussi des partenariats avec des sociétés pour combler les lacunes des diplômés. Maurice ne pourra être un high income country sans la transformation digitale. Le pays a besoin de personnes employables qui puissent faire évoluer le secteur et avancer l’économie.

Pensez-vous que le cursus universitaire pose problème ?

L’attention est focalisée sur les étudiants. Souvent, on demande que ces derniers soient recyclés avant d’être employables. Pourquoi on ne recycle pas les lecturers ? Les étudiants ne sont que le produit de leur enseignement. Pourquoi les professeurs n’intègrent-ils pas le programme pour rehausser leurs compétences ?

Votre campagne de communication a-t-elle débuté ?

La présentation a eu lieu en présence de différentes universités et d’acteurs de l’industrie. L’AppFactory est aussi disposée à organiser des ateliers de formation.