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Vassoo Madré: les autres avant tout...
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Vassoo Madré: les autres avant tout...
Il respire enfin. Après qu’un groupe de presse a affirmé que son organisation non gouvernementale (ONG) allait percevoir Rs 3,3 millions du fonds CSR(Corporate Social Responsibility), déplore Vassoo Madré, «mon cœur aurait pu lâcher et ma réputation a été salie». Mais, cela est désormais derrière lui. Des éclaircissements ont, en effet, été apportés à la situation : il n’a jamais été question que la Fondation communautaire de cité Jonction, Pailles, reçoive cette somme. Ce malentendu est parti d’un bug informatique.
Vassoo Madré explique cependant que sa fondation a bien présenté trois projets dont un a été retenu pour bénéficier du CSR. La Fondation communautaire de cité Jonction, il l’a créée à partir de rien. À ses débuts, dit-il, il puisait de ses poches. D’ailleurs, il lui est même arrivé de vendre sa voiture afin de pouvoir assurer une journée organisée à l’intention de personnes nécessiteuses.
Son histoire a, en fait, débuté après qu’il a emménagé à cité Jonction, en 1980. À cette époque, raconte notre interlocuteur, les maisons n’étaient pourvues ni d’eau ni d’électricité et c’est lorsque sa femme a mis au monde leur deuxième enfant qu’il a décidé de se bouger. «J’étais déjà très actif, je faisais parti des syndicalistes des travailleurs du port vu que j’y travaillais moi-même», nous confie-t-il.
Il a alors sillonné les autres cités de la localité pour rencontrer les gens qui, comme lui, rencontraient ces problèmes. Ils se sont mobilisés dans la capitale pour faire avancer les choses et Vassoo sera même arrêté. Idem pour quelques-uns de ses amis. Mais ils finiront quand même par avoir gain de cause ayant obtenu des autorités leur accord pour ce rassemblement.
C’est à partir de ce moment-là que les activités ont commencé à prendre forme. Quelques années plus tard, il a fait une demande auprès des autorités en vue d’obtenir un lopin de terre. Le but : y faire construire un centre communautaire pour la région. Ce qui manquait sérieusement. Sa requête a été vite acceptée, à condition que les activités démarrent dans un délai de 18 mois. Pour respecter les délais, Vassoo Madré n’hésite alors pas à mettre sa vie professionnelle entre parenthèses. «J’avais demandé un congé de plusieurs mois au travail tant ce projet me tenait à cœur et apporte des choses aux habitants.»
Aujourd’hui, l’ONG est à l’origine de diverses activités, dont des cours d’alphabétisation pour des enfants qui nécessitant un soutien scolaire. «C’est un de nos sponsors qui s’occupait des frais de l’enseignante. Et pour encourager les enfants, ils reçoivent des cadeaux s’ils réalisent une belle performance. Je ne fais pas cela pour m’enrichir les poches, c’est horrible ce que l’on a raconté à mon sujet», soutient l’homme.
D’ailleurs, le projet de la fondation qui a été retenu concerne justement le projet de support éducatif et l’enseignement destinés aux enfants de Grande-Rivière et de Pailles. Ils seraient 150 enfants et une vingtaine d’adultes à bénéficier de ce programme. Le but étant, selon Vassoo, de les encourager au maximum à continuer leurs études et qu’ils soient des modèles.
Des plus jeunes aux plus vieux, tous trouvent leur compte à la Fondation communautaire de cité Jonction, fait ressortir Vassoo Madré. D’ajouter qu’il n’y a ni couleur ni religion. Le but est uniquement de contrer les injustices et d’améliorer la qualité de vie de tout un chacun.
Donner sans compter
Ils sont nombreux ceux qui ont pu compter sur l’aide de Vassoo. Annick, une de ses voisines, dont la fille souffre de handicap soutient que «kan mo mari inn désédé, sé sa misié lamem kinn ed mwa san pran enn sou.» D’ajouter : «Linn bien fer kiksoz pou dimounn. Pou mo bann zanfan. Pa bon zot fer koumsa ek koz nimport lor li.»
Même son de cloche du côté du vice-président de l’association, François, qui fait ressortir que «cette fondation existe depuis plus de 36 ans. Je suis moi-même membre et le travail que fait Vassoo est tout sauf pour servir ses propres intérêts. Nous n’avons pas de terrain de foot mais certains de nos jeunes vont intégrer la troisième division et c’est pour beaucoup grâce aux activités et aux projets de la fondation.»
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