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Semaine des sourds : lorsque le langage des signes entre en cuisine

1 octobre 2017, 03:00

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Semaine des sourds : lorsque le langage des signes entre en cuisine

Dans deux minutes, l’horloge sonnera midi. Mais, déjà, les clients sont nombreux à faire la queue devant le comptoir de KFC à Ébène. Debout en face d’un écran, Dishley leur sourit. Afin d’aider le client dans son choix, il lui suggère de jeter un coup d’œil à l’écran où sont affichés tous les menus. Après quelques secondes d’hésitations, le client de Dishley se décide sur un menu. Toujours sourire aux lèvres, Dishley le sert. Rien ne laisse transparaître que le jeune homme est sourd. Ce dernier se fond facilement dans la masse de travailleurs de cette compagnie. De même pour Haniyyah, sa collègue.

Dishley et Haniyyah bossent pour le groupe depuis cinq et deux ans et demi respectivement. «On a formé les employés des différentes branches afin qu’ils puissent facilement converser avec ces travailleurs qui ont un handicap», confie le responsable des ressources humaines, David Botte. Il explique qu’après un voyage en Malaisie en 2010, KFC a décidé d’employer également des sourds. «Junaid Muslun, le Managing Director, a été fasciné par le travail effectué par les sourds malaisiens. Du coup, en 2011, il a décidé de mettre sur pied un projet pilote pour aider les sourds à trouver du travail. Depuis, c’est chose faite.»

À l’instar de Dishey, les handicapés ne travaillent pas uniquement en cuisine mais aussi à la caisse. «Ils ont créé leur propre dialecte pour parler de poulet, de frites entre autres», souligne Gilbert Elizabeth, l’un des responsables de la branche d’Ébène. Ce dernier confie que même s’il a appris le langage des signes sur le tas, il arrive facilement à communiquer avec son nouveau petit monde. «Ils travaillent sur un pied d’égalité que les autres employés», affirme-t-il à propos de ses collègues malentendants. Pour la partie cuisine, il nous apprend qu’un écran a été installé pour que les employés sachent que les produits sont prêts. «À Riche-Terre et à Flacq, il y a des gyrophares. Ces derniers s’allument pour faire savoir que tout est prêt. »

Hormis le travail, ces jeunes sont aussi très actifs au sein de la compagnie à divers niveaux. Haniyyah est championne de course à pied. Elle déclare fièrement qu’elle a remporté la médaille d’or lors du tournoi interne. «À présent, elle va représenter la compagnie lors du tournoi de la Fédération mauricienne des sports corporatifs», dit Gilbert Elizabeth. Le sport et elle ne font qu’un. Haniyyah souligne qu’elle a débuté dans le sport alors qu’elle n’avait que 11 ans. «Depuis, je continue à courir», confie la jeune femme de 22 ans.

Toutefois, ces employés qui ont un handicap ont dû faire beaucoup d’effort avant d’en arriver là. Dishey avance que les premiers jours de travail au sein de la compagnie n’ont pas été faciles. «Le langage des signes n’était pas aussi simple. Et se faire comprendre a pris un peu de temps.» Mais, depuis, plus aucun nuage ne vient assombrir le ciel de ces deux employés. «Nous pensons ouvrir nos portes aux sourds des régions du Nord et du Centre», confie David Botte.

En tout cas, le sourire affiché sur les lèvres de ces deux personnes laisse penser à quel point elles sont heureuses d’être considérées comme tout autre employé.

Le coup de foudre de Dishley

<p>Le jeune homme a les yeux qui brillent lorsqu&rsquo;il évoque son épouse. Leur rencontre a été la deuxième plus belle chose qui lui est arrivée dans sa vie, affirme-t-il. &laquo;Ma mère était malade et ne voulant pas me laisser seul, elle m&rsquo;a demandé de me chercher une âme soeur. Et c&rsquo;est à ce moment que mon chemin a croisé celui de celle qui allait être ma tendre moitié.&raquo; Pour la petite confidence, l&rsquo;épouse de Dishley n&rsquo;est pas sourde. &laquo;Au début, quand l&rsquo;on se voyait, je devais lire sur ses lèvres. Mais au fil du temps, on arrive facilement à communiquer.&raquo; De cette union est né un petit bout de chou qui fait la joie et la fierté de sa famille. C&rsquo;est lui, maintenant, qui a pris la place de la plus belle chose qui soit arrivée à Dishley. Il confie que son passe-temps favori est son enfant de deux ans et demi.</p>