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Coteau-Raffin: les squatteurs ont développé une patience d’ange
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Coteau-Raffin: les squatteurs ont développé une patience d’ange
Une trentaine de familles squattant les terrains de l’Etat à Coteau Raffin s’arment de patience afin de voir leur situation régularisée. Elles sont installées sur un terrain en friche, accessible uniquement par une route en terre battue située en finition de la route asphaltée. Certains d’entre eux habitent ici depuis des décennies. Ils y ont érigé leurs maisons à partir de feuilles de tôle et de bois.
«J’habite ici depuis plus de 20 ans avec mes enfants et mon mari. Le gouvernement le sait», raconte Marie Christine Labonne. «A l’époque, nous n’avions pas le choix. Nous étions obligés de squatter. Le ministère du Logement et des terres nous a invités à entamer des démarches et tout a été fait et payé. Maintenant, on attend un retour des fonctionnaires du ministère.»
Les cases en tôles et bois se sont agrandies au fil du temps, à mesure que les familles s’agrandissaient. Presque tous les squatteurs qui vivent dans ce coin ont fait des démarches pour être légalisés. Tenir le contrat y relatif entre leurs mains fera toute la différence, estiment- ils, surtout pour les facilités de base comme les fournitures d’eau et d’électricité. «Nous n’avons pas d’électricité ou d’eau dans le coin. Nous devons nous procurer de l’eau auprès du voisinage et transporter cette commodité comme nous pouvons», poursuit Isabelle Bootshaa.
«C’est la première chose que nous aurions souhaité obtenir ici, l’eau courante et l’électricité. C’est pour cela que nous attendons avec patience les contrats du ministère. Nous savons à quel point les formalités pour obtenir l’eau et l’électricité peuvent être longues.»
Le fait d’être régularisés sur un terrain de l’Etat leur fait plaisir, surtout que certains y ont vu grandir leurs enfants. De plus, cela leur enlève un poids sur la tête. Avec les contrats, plus aucun risque de voir leur maison être rasée, comme ce fut le cas des plus récents squatteurs vivant plus bas sur la route en terre. Les maisons de ces derniers ont été démolies il y a un peu plus d’un mois. Maintenant que les démarches ont été enclenchées après tant d’années, la patience est encore de mise.
«Ils nous ont dit qu’il faut mesurer les terres pour être certains du terrain occupé par les familles», raconte Jean Michel André. «Des arpenteurs doivent venir pour nous montrer si nous sommes bien placés afin d’être dans la légalité une fois que nous aurons les contrats.»
Du côté du ministère du Logement et des terres, un fonctionnaire explique qu’il n’y a pas délai dans le traitement des dossiers. Le ministère ne travaille pas en isolation sur ces dossiers afin d’éviter de rencontrer des problèmes.
«Nous travaillons actuellement avec le ministère de la Sécurité sociale pour nous assurer que tout est en ordre. Imaginez si ce ne sont pas des familles modestes à qui nous donnons des contrats et que ces personnes ont menti sur leurs avoirs et leurs revenus ? Nous cherchons à éviter tout problème administratif ou toute arnaque. D’où le temps pris avant que le contrat ne soit donné», a-t-il répliqué.
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