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Maître d’école agressé: «Kan li’nn bat mwa, mo’nn tonbé ek li’nn kontinié tapé…»
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Maître d’école agressé: «Kan li’nn bat mwa, mo’nn tonbé ek li’nn kontinié tapé…»
«Kan li’nn bat mwa, mo’nn tonbé ek li’nn kontinié tapé. Misié-la ti pli ot ki mwa ek pli kosto…» Diwasjeet Gangoo, 62 ans, a cru voir sa dernière heure arriver, dans la matinée du mercredi 4 octobre. Head Master de l’école Raoul Rivet, il a été passé à tabac par le père d’un élève. Bilan : la mâchoire fêlée, des blessures aux coudes et aux reins. «J’ai aussi du mal à entendre de mon oreille droite», confie le sexagénaire.
Nous avons rencontré Diwasjeet Gangoo, jeudi 5 octobre, dans l’enceinte de l’hôpital ENT de Vacoas. Il y avait passé la nuit en observation avant d’être autorisé à rentrer chez lui. Au préalable, les médecins lui ont demandé de se rendre à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour d’autres examens et consultations.
Vêtu d’un track suit, une paire de savates aux pieds et ses papiers médicaux en main, l’habitant de Dagotière dit être sous le choc après cette sauvage agression. «J’ai 41 ans d’expérience dans le domaine de l’éducation et j’ai côtoyé et travaillé avec de nombreuses personnes. Je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit.» En effet, pendant son hospitalisation, de nombreuses personnes, proches, amis ainsi que membres du personnel de l’école Raoul Rivet, étaient en contact avec lui pour avoir de ses nouvelles.
«Il a menacé mon staff qu’il reviendrait avec plusieurs personnes pour faire du désordre à l’école.»
«Je n’aurais jamais imaginé qu’une pareille chose puisse m’arriver…» dit Diwasjeet Gangoo, qui a récemment été promu maître d’école. C’est le 21 avril de cette année qu’il a pris la tête de l’école Raoul Rivet. «On m’a dit qu’un de mes collègues avait subi une intervention chirurgicale et le ministère voulait me poster à l’école Raoul Rivet.»
Il confie avoir «beaucoup réfléchi» avant d’accepter. «Je savais que la situation dans cette école n’est pas trop facile. Souvent, on entend le nom de cette école dans la presse à cause des petits incidents ou d’autres problèmes.» Diwasjeet Gangoo finit néanmoins par dire oui. Il est alors loin de se douter qu’il se retrouverait lui aussi dans la presse…
«Depuis mon arrivée à l’école, j’ai constaté qu’on avait pas mal de soucis avec le fils de mon agresseur. Souvent, il se bagarrait avec ses amis.» Qui plus est, l’enfant, qui est en Grade IV, a un téléphone portable en sa possession. «À chaque fois, il sollicite l’intervention de son père à l’école. Dès qu’il y a un petit problème à l’école, on voit son père se pointer sans même que nous sachions ce qui est arrivé», poursuit le maître d’école.
Mardi 3 octobre, un énième incident éclate dans les toilettes de l’école. L’enfant et un autre élève en viennent aux mains. Encore une fois, le père du garçon se pointe à l’école pour avoir des explications. Diwasjeet Gangoo ne se trouvait pas à l’école à ce moment-là. «Il a menacé mon staff qu’il reviendrait avec plusieurs personnes pour faire du désordre à l’école.» Lorsqu’il prend connaissance de ces menaces qu’il juge «sérieuses», le maître d’école va porter plainte au poste de police des Line Barracks, qui se trouve à proximité de l’établissement scolaire.
«J’ai du mal à digérer ce qui m’est arrivé car je ne le mérite pas.»
Ce n’est pas tout. Diwasjeet Gangoo prendra également d’autres précautions. «Nous avons deux grands portails. J’en ai cadenassé un et pour l’autre porte, j’ai demandé au ‘caretaker’ d’être très vigilant.»
Vers 10 h 30, le père de l’élève débarque. Étant donné qu’il est seul, le caretaker le laisse entrer. «Il n’avait remarqué rien d’anormal avec le père», dit Diwasjeet Gangoo.
Sauf que l’homme avait bien caché son jeu. Il s’est dirigé vers le bureau du maître d’école pour avoir des explications. «Li’nn vinn dan mo biro ek li’nn dir mwa ki so garson inn tir Form 58 ek inn al lopital tou.» Voulant le calmer, Diwasjeet Gangoo essaie de lui expliquer la situation, en lui précisant que son fils a également blessé l’autre garçon. Mais le père de famille ne veut rien entendre.
«Je lui ai également fait le reproche que ce n’est pas bien qu’il donne un téléphone portable à son fils», ajoute le maître d’école. Ce qui a davantage suscité l’irritation de l’homme. Tant et si bien qu’à un moment donné, il est devenu très agressif et en se mettant debout, a lancé au maître d’école : «Mo pou touy twa zordi!»
Très vite, d’autres membres de l’administration ont accouru et tenté de calmer le père de famille. Pendant ce temps, Diwasjeet Gangoo est sorti du bureau pour éviter que la situation ne s’aggrave. Or l’homme s’est précipité vers lui, lui assénant un coup-de-poing au visage et un coup de pied aux reins... Alertés, les policiers sont vite arrivés sur place et le père a pu être maîtrisé.
Cette épreuve, Diwasjeet Gangoo ne l’oubliera pas de sitôt. Un sentiment de révolte l’anime. «J’ai du mal à digérer ce qui m’est arrivé car je ne le mérite pas.» Malgré cette épreuve, Diwasjeet Gangoo se dit toutefois déterminé à reprendre le travail. «J’aime mon travail et je le fais avec beaucoup de volonté et de patience. Je n’ai pas l’intention de baisser les bras !»
Une publication du quotidien BonZour !
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