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Flacq, Anishal Madhub: l’infirmité n’est pas un obstacle

10 octobre 2017, 23:30

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Flacq, Anishal Madhub: l’infirmité n’est pas un obstacle

Il a su surmonter les obstacles de son handicap. Souffrant d’une infirmité motrice cérébrale, Anishal Madhub a un parcours inspirant. Il ne peut se servir de ses mains, ni bouger sans son fauteuil ou un support, mais il a monté sa propre entreprise de dessin en 2 et 3D et prépare actuellement une émission de télé-bricolage. 

Anishal Madhub, habitant de Flacq, raconte son histoire de persévérance en compagnie de sa mère Sobha, qui l’accompagne où qu’il aille. «Je suis son ombre. On est complices», raconte celle-ci, qui joue à l’interprète lorsque son fils a du mal à s’exprimer. 

Elle poursuit en disant que son fils n’est jamais allé à l’école. «À cause de son handicap, il ne peut rien faire sans une aide. Il se déplace en fauteuil roulant. Mais s’il n’est pas un enfant normal, il a une très bonne mémoire et est très intelligent. Il se débrouille pour nous faire comprendre.» 

S’il ne pouvait aller à l’école, il passait son temps devant la télé. «Il a tout le temps été un enfant curieux et il aime tout ce qui est informatif à la télé.» C’est ainsi qu’il s’intéresse au bricolage. L’assemblage, les outils, le fascinent. 

«Si les autres enfants aimaient les jouets, lui était impressionné par des outils. Il suffisait de lui donner un simple outil et c’était la fête pour lui.» 

Même s’il ne pouvait manier les outils, cela ne l’empêchait pas d’observer. «Là où on l’emmenait, il observait les meubles et disait qu’il veut faire la même chose. Il regardait les vidéos sur Youtube et nous demandait d’acheter du bois pour découper et monter des pièces.» 

Face à son envie de faire quelque chose, ses parents s’y mettent aussi. C’est un moment de fierté lorsqu’ils réalisent que leur fils dépasse leurs attentes. Il est doté d’un talent de bricoleur. Mesures, plan, comment procéder, quel outil pour quelle finition, il s’y connaît de A à Z et cela, sans formation. 

Mais il ne s’arrête pas qu’à l’assemblage des meubles. La créativité l’inspire. «J’aime aussi le dessin. Je voulais devenir dessinateur professionnel», raconte-t-il. Pour y parvenir, il redouble d’efforts et se débrouille pour apprendre à dessiner des plans avec son coude. 

«J’ai regardé des vidéos et je fais mes recherches pour apprendre à dessiner des plans en 2 et 3D sur mon ordinateur.» 

Une fois les techniques acquises, il donne forme à ses idées. Ses plans et ses conceptions ingénieuses impressionnent. Et grâce au bouche à oreille, il attire la curiosité. Certains se tournent vers lui pour demander conseil et des solutions. Aujourd’hui, il a sa propre entreprise où il peut donner un avis éclairé. Si son don pour le bricolage l’a aidé à faire ses preuves, il veut aujourd’hui monter sa propre émission de télé-bricolage. «Je veux partager mes connaissances. Je ne veux pas que partager des idées mais aussi conscientiser les gens sur la sécurité à la maison. Il faut connaître les mesures de sécurité nécessaires lorsqu’on a l’intention de faire un plan de construction. C’est un rêve de faire ma propre émission.» 

Avec l’aide de sponsors comme la MFDC, Espace maison et Makita, il a d’ailleurs déjà fait une première émission, qui attend d’être diffusée. Ambassadeur de l’ONG Global Rainbow, il lance un message à ses semblables. «Il faut trouver sa motivation dans la vie. Une fois celle-ci trouvée, on arrive à surmonter les obstacles.»