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Abus de médicaments: de plus en plus de jeunes dans les services psychiatriques
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Abus de médicaments: de plus en plus de jeunes dans les services psychiatriques
Le ministre de la Santé et de la qualité de la vie, Anwar Husnoo, l’a concédé hier, lors des célébrations du World Mental Health Day à l’hôpital Brown Séquard : l’occurrence des troubles mentaux devient inquiétante à Maurice. Il chiffre les personnes atteintes à quelque 200 000 personnes de tout âge, soit environ 22 % de la population.
Chiffre contesté par le Dr Geeaneswar Gaya, psychiatre de renom. Il estime, lui, le taux de maladies mentales à plus de 30 % de la population.
La situation est telle que la société civile ainsi que les psychiatres travaillant dans les hôpitaux tirent la sonnette d’alarme. Ce qui inquiète le plus, selon Brigitte Michel, directrice d’Aide, info, liberté, espoir, solidarité (AILES), c’est le mélange des médicaments avec les drogues. En somme, la polytoxicomanie.
«Depuis quatre à cinq ans, nous voyons venir beaucoup de jeunes qui abusent de la prégabaline. C’est le médicament le plus commun», note un consultant en charge en psychiatrie à l’hôpital Brown Séquard.
«Ils sont de plus en plus jeunes. Nous avons certains âgés de 14 ans, mais je pense que des plus jeunes abusent de ces psychotropes, soutient Brigitte Michel, d’AILES. On m’a dit que ces substances sont aussi en vente dans les écoles. Cela fait longtemps que je tire la sonnette d’alarme.»
Pire, elle affirme qu’en quête de drogues plus fortes, ces adolescents mélangent souvent plusieurs types de drogues : héroïne et prégabalin ou encore drogue synthétique. «Tous les cocktails possibles pour être encore plus high.»
Comportement agressif et violent. C’est le résultat de l’abus de la prégabaline, antidouleur prescrit le plus souvent aux diabétiques. C’est aussi la raison pour laquelle les jeunes qui en abusent sont souvent emmenés dans les sections psychiatriques des services hospitaliers.
«Des fois, nous voyons des jeunes qui arrivent après avoir consommé jusqu’à 15 ou 20 comprimés par jour. C’est l’addiction», commente le consultant en charge. La prégabaline, analyse le psychiatre, est souvent une porte d’entrée vers d’autres drogues plus dures.
Mais la prégabaline, bien que le plus commun, n’est pas le seul médicament à faire des ravages chez les jeunes en ce moment. «L’abus de Valium et de Mogadon est aussi un mal que l’on retrouve chez eux», s’alarme le consultant en charge en psychiatrie.
Le psychiatre explique aussi que l’usage de drogue synthétique et de cannabis se fait de plus en plus jeune. «Souvent, les jeunes commencent avec les médicaments, c’est une porte d’entrée. Les drogues synthétiques pour ceux qui sont attirés par les prix et aussi le cannabis. Mais il faut bien comprendre que les deux augmentent les risques de schizophrénie.»
Dr Geeaneswar Gaya: le taux de troubles mentaux à plus de 30 %
<p>Le Dr Geeaneswar Gaya fustige le chiffre du ministère. Sollicité, il estime l’occurrence des troubles mentaux à plus de 30 % de la population à ce jour. Il ne s’arrête pas à la toxicomanie ou aux plus grands maux mentaux. Il affirme qu’il y a des troubles qui passent inaperçus. <em>« L’anxiété ou la dépression.»</em></p>
<p>Le ministère de la Santé note que les cas de dépression sont en hausse. Un consultant en charge en psychiatrie affirme qu’il y a trois raisons à cela : <em>«Il y a le stress, nous travaillons</em> <em>plus et pendant de plus longues heures, </em>galoup par isi par laba. <em>Deuxièmement, notre structure</em> <em>familiale est en pleine évolution, passant de la famille élargie à la famille nucléaire. Finalement, il y</em> <em>a moins de stigmatisation maintenant. Les gens sont davantage au courant, donc plus susceptibles</em> <em>de se faire soigner.»</em></p>
Le ministère de la santé s’active
<p>La création d’une <em>Dementia Clinic, </em>l’amendement à la <em>Mental Health</em> <em>Act </em>ou encore la mise sur pied du <em>Community Psychiatric Service…</em> Le ministère de la Santé annonce ces trois projets pour l’amélioration des services psychiatriques. À la <em>Dementia Clinic,</em> le patient pourra se faire diagnostiquer et soigner. Le <em>Community Psychiatric</em> <em>Ser vice, </em>une fois mis sur pied, permettra à ceux qui se qualifient de recevoir des services pour troubles mentaux à domicile. Finalement, bien que le ministère ne se prononce pas plus sur les amendements à la <em>Mental</em> <em>Health Act, </em>il nous revient qu’ils serviront à rendre les services psychiatriques <em>«plus humains».</em></p>
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Les pharmacies
<p>Le modus operandi des pharmacies pour vendre des psychotropes sur le marché noir ne cesse d’évoluer. Sur le terrain, des <em>«représentants pharmaceutiques</em> <em>» </em>attendent devant les pharmacies. Les jeunes se dirigent vers eux pour passer leur commande. Ces <em>«</em>représentants<em>» </em>se procureront une ordonnance à l’intérieur et se muniront des médicaments. Ceux-ci peuvent couter Rs 50 la pilule.</p>
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