C’est un grand sensible. Et ce, depuis qu’il est enfant. Résultat des courses : la scolarité d’Ashwin Malliah n’a pas été de tout repos. Ni sa vie d’ailleurs. Récit.

«J’étais incompris et les autre élèves me jugeaient, on me collait des étiquettes sur le dos, ils disaient que je n’étais pas comme eux...» Pendant les années au collège, sans vrai guide pour le conseiller, son cœur penche pour les langues. Mais, sous la pression de quelques proches et «amis», il se retrouve à faire les sciences malgré lui.

Mais la formule ne marche pas. «En Lower VI, j’étais dégoûté et malgré le fait que je me rendais toujours au collège, j’avais baissé les bras. Je n’ai même pas répondu aux questions durant les examens du HSC.» Un sentiment de révolte contre le «système» s’est graduellement installé en lui, en son for intérieur…

Mais les obstacles, les échecs et l’expérience n’ont pas été vains. Ashwin découvre qu’il s’intéresse davantage aux humains, à la spiritualité. Il se tourne vers le yoga, la méditation. Pour être indépendant, il cumule les petits boulots dès l’âge de 18 ans : clerk, chauffeur, data entry operator, il touche à tout.

Mais sa quête de paix intérieure le taraude, il veut donner un sens à sa vie. Ashwin s’initie au Reiki. Entre-temps, il prend de l’emploi à la municipalité de Quatre-Bornes et là…

En parcourant les étagères de la librairie municipale, il tombe sur un livre signé le célèbre mais controversé auteur Osho. «Ce bouquin est ma vie.»

Inspiré, il dévore tous les ouvrage du guide spirituel et tombe même, dans un magazine hebdomadaire, sur un centre situé à Moka qui pratique le type de méditation prôné par l’auteur. En 2006, il commence à partager ses connaissances en organisant des séances destinées aux Mauriciens.

Il s’installe dans sa petite routine jusqu’au jour où il se voit offrir une paire de chaussures de randonnée. Il commence tout d’abord à explorer les diverses montagnes et les autres sites naturels de l’île. Et, à travers sa page Facebook, Hiking with Ashwin, il fait ses premiers pas en tant que guide.

Découverte inédites

En 2016, il s’adonne à cette activité à plein temps. Ses clients le contactent à travers les réseaux sociaux, il se forge une réputation grâce au bouche à oreille. Parmi ses clients : des Mauriciens, certes, mais également des touristes. Le guide décidément pas comme les autres ne réclame pas de montant fixe. Le client peut faire une contribution – ou pas – après chaque sortie…

Ashwin a, par ailleurs, un emploi du temps souple, comme lui. Il y a des fois où le carnet de commandes est rempli pour toute la semaine, d’autres où il est vide. Il organise en outre des randonnées ouvertes au public à chaque fin de mois. Qui rassemblent quelque 80 personnes à chaque fois.

La recette du succès ? Ashwin propose des découvertes «inédites», qui sortent des sentiers battus. «La plupart des montagnes à Maurice n’ont pas de secret pour moi. Et je les partage avec les clients.» Au menu : cascades Mamzelle et Léon, à Souillac, entre autres. Pour le déguster, il suffit de suivre le guide.