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Hippisme: Wayne Hip Hoy Chong sur les traces du grand frère

13 octobre 2017, 02:30

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Hippisme: Wayne Hip Hoy Chong sur les traces du grand frère

Animé d’une même passion, les frères Hip Hoy Chong font maintenant partie du paysage hippique mauricien. Après l’aîné Derek, qui poursuit aujourd’hui l’aventure du côté de l’écurie Hurchund, c’est maintenant au tour du petit frère Wayne d’écrire sa propre histoire sur notre turf, parcours qui compte déjà un brillant triplé avec l’écurie Jones samedi dernier.

Pour celui qui monte à cheval depuis l’âge de 10 ans au Club Hippique de Maurice, il ne pouvait concevoir son avenir sans la présence de ce noble animal. Une fois sa scolarité terminée, c’est vers la School of Excellence Management à Summerhill (Durban) que Wayne se tourne pour aprofondir sa connaissance de la race équine en 2016. Là-bas, le jeune Wayne apprend les rudiments du métier en étant au contact des étalons notamment. «J’ai participé à la mise au monde de 25 poulains pendant mon séjour à Summerhill», nous a-t-il fièrement déclaré.

La grande première, Wayne Hip s’en souvient encore comme si c’était hier. «Il y avait près de 200 juments sur la ferme et tous ceux qui était en formation à Summerhill ont eu l’occasion d’assister à une naissance. Ma première restera à jamais gravée dans ma mémoire car cela ne s’était pas vraiment passé comme prévu. Au lieu d’étre allongé sur son côté, ma jument avait dû accoucher debout à cause de certaines complications. Mais heureusement tout s’était bien passé pour la maman et le bébé.» En véritable passionné, Wayne nous a raconté les différentes étapes de l’apprentissage des chevaux avant que ces derniers ne participent à une vente. «Il faut savoir que le premier contact avec les chevaux dits sauvages n’est établi qu’après un an et demi. Le mors, la selle, les équipements, la façon de marcher : on doit tout lui apprendre.»

Sa formation terminée, Wayne Hip revient au pays en mai de cette année et il est tout de suite embauché comme stable supervisor de l’écurie Jones. «Je dois dire un grand merci à Derek sur ce coup-là. Il savait que Simon Jones était à la recherche de quelqu’un pour ce poste et il a appuyé ma candidature.» Mais en quoi consiste réellement son job ? «Je suis principalement basé à Floréal. Ma journée débute vers les 6 heures avec l’entraînement et je m’assure que tout est fait selon les instructions de l’entraîneur, qui vient prendre des nouvelles de ses poulains deux fois par semaine.»

Le «stable supervisor» de l’écurie Jones a particulièrement apprécié la victoire de Greys Inn Control samedi dernier.

Méthode australienne

Si d’aucuns auraient pu croire que le jeune homme croulerait sous la pression, il n’en est rien car il estime être bien entouré, notamment par le vétérinaire Vicky Ruhee, qui lui prodigue de précieux conseils en ce qui concerne les traitements. «Les médicaments utilisés à Maurice ne sont pas forcé- ment les mêmes que ceux que l’on utilise en Afrique du Sud. J’ai de la chance de pouvoir compter sur le Dr Ruhee à ce niveau.» Et quid de son patron, Simon Jones ? «C’est quelqu’un de très patient. Il entraîne ses chevaux à la méthode australienne et les résultats sont là. De plus, ses chevaux ne saignent jamais. Vous n’avez qu’à verifier. Rien que pour cela, je pense qu’il mérite le respect de tout un chacun.»

Samedi dernier, c’est avec une grande fierté que Wayne a vécu le premier triplé réalisé par l’écurie Jones au Champ de Mars. «C’est sûr que remporter trois courses au cours d’une même journée fait énormément plaisir, surtout pour une écurie comme la nôtre, qui ne possède pas de vé- ritables champions.» Et s’il fallait n’en retenir qu’une des trois ? «Je dirais Greys Inn Control. C’est un vieux cheval qui a ses petits soucis mais nous nous sommes bien occupés de lui à Floréal. Des trois victoires que nous avons obtenues samedi, je crois que c’est la sienne qui m’a le plus fait plaisir.» Selon notre interlocuteur, l’ambiance unique du Champ de Mars contraste singulièrement avec celle des turfistes sud-africains, qui sont, selon lui, bien moins passionnés que nos compatriotes.

Après une première campagne satisfaisante au sein de l’écurie Jones, Wayne Hip s’apprête à vivre une nouvelle expérience en Afrique du Sud. En effet, le jeune homme a décroché un stage de six mois auprès de Klawervlei Stud, ferme qui abrite Seventh Rock, Count Dubois, William Longsword et, jusqu’à tout récemment, le légendaire Captain Al. Il ne compte toutefois pas prolonger son séjour au pays de Mandela une fois sa formation terminée car ses responsabilités au sein du restaurant familial ne lui permettront pas de rester éloigné de sa terre natale trop longtemps. S’il est bien conscient que l’élevage équin n’a pas d’avenir à Maurice, du moins pour l’instant, Wayne Hip ne compte toutefois pas abandonner son rêve de devenir entraîneur. Au vu de son parcours jusqu’ici, le jeune homme se donne certainement les moyens de ses ambitions.