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Reynolds et Sadna Marandel : des champignons en veux-tu en voilà

14 octobre 2017, 01:00

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Reynolds et Sadna Marandel : des champignons en veux-tu en voilà

Ils poussent sous le fumier, dans les champs de canne. Ces champignons, soutient le couple Marandel, sont cultivés sans soin particulier. C’est, dit Reynolds, une tradition qui se pratique de génération en génération.

À chacun sa saison. Et en ce moment, dans certaines localités, la récolte sucrière rime avec cueillette de champignons. C’est ce que confient Reynolds Marandel et son épouse Sadna. Ils se spécialisent dans cette activité à chaque période de coupe. 

C’est au milieu d’un champ de cannes que nous les croisons. Notre regard est vite attiré par le drôle d’objet qu’ils ont entre les mains. Il s’agit d’une «grat», expliquent mari et femme. En l’occurrence une sorte d’outil en métal dont le bout recourbé permet de creuser. 

Reynolds et Sadna Marandel s’activent à gratter, fouiller au fond des tas de fumier entassés là. De dessous le fumier, ils retirent… des champignons. «Ces champignons poussent exclusivement dans le fumier. À chaque coupe, nous venons en ramasser», dit Sadna Marandel, 55 ans, en nous montrant les petits champignons blancs qu’elle extirpe de la matière noircie. 

«Éna dimounn ki grat dan bor lamer pou gagn tektek ou bétay mé nou nou grat fimié tir champignon», plaisante, pour sa part, Reynolds Marandel. L’homme âgé de 64 ans explique que c’est une tradition qui se pratique depuis plusieurs générations. «Lorsque la coupe est presque finie, on met le tas de fumier là afin de préparer les champs pour la prochaine récolte. Mais entre deux et trois semaines, ces champignons auront déjà poussé», dit-il, sans pouvoir nous en donner le nom. 

Ces champignons, poursuit Reynolds Marandel, poussent d’eux-mêmes, sans aucun soin particulier. Une aubaine quand on sait qu’ils sont très prisés par certains. «On en vend aussi par sachet. Celui-ci peut se vendre entre Rs 50 et 150 dépendant de la quantité et la taille. Nous avons des clients jusqu’à Poste-Lafayette », souligne le retraité. 

Au dire du couple, ces champignons font un très bon «rougaille» ou un accompagnement pour le poulet. Le nettoyage demande, toutefois, beaucoup de patience. «Il faut les laver, gratter un peu la peau au couteau et les faire bouillir une dizaine de minutes. Vous pouvez ensuite les sauter avec un peu d’oignon et de l’ail ou en faire une rougaille», avance Reynolds. Il est catégorique : ces champignons sont bien plus goûteux que ceux en boîte et même ceux de Paris.