Publicité
Célébrations de la fête Divali au Plaza: les dépenses du CEB font des étincelles
Par
Partager cet article
Célébrations de la fête Divali au Plaza: les dépenses du CEB font des étincelles
Les dépenses du Central Electricity Board (CEB) pour la fête Divali, à la municipalité de Beau-Bassin–Rose-Hill, dimanche 15 octobre 2017, continuent à faire des étincelles. Selon nos recoupements, celles-ci, puisées de la caisse de l’organisme parapublic et des sponsors, s’élèveraient pratiquement à Rs 2 millions.
Or, la démarche du CEB, qui a approché des Independent Power Producers (IPP) pour sponsoriser l’événement, fait sourciller. D’aucuns s’interrogent sur la légalité de cet acte. D’autant que le CEB est appelé à négocier constamment avec ses fournisseurs indépendants d’électricité à la fin de leur contrat, avec de grosses sommes d’argent en jeu.
Allant plus loin, un ancien ministre de l’Énergie craint même qu’il y ait conflit d’intérêts dans toute cette affaire. «Désormais, le CEB est redevable envers les IPP. Lors des prochaines négociations, ce petit geste risque de peser lourd dans la balance», souligne-t-il.
Un ancien cadre du CEB abonde dans le même sens. Cette pratique est malsaine, juge-t-il. «C’est très embêtant. Le CEB est censé être en position de force pour négocier avec les producteurs indépendants. C’est une démarche indigne pour une société qui brasse des milliards», déplore celui qui a été un des membres de la direction de l’organisme.
Devant ces accusations, le chairman du CEB, Seety Naidoo, balaie d’un revers de main l’éventualité d’un conflit d’intérêts. «Il y a toujours eu des collaborations entre des compagnies et des fournisseurs de services. Ce n’est pas nouveau. Le CEB n’est pas en reste. Je ne vois pas comment cela pourrait nous empêcher de négocier pleinement avec les IPP sans qu’il y ait des contraintes», insiste-t-il.
Interrogé quant à la somme dépensée par le CEB pour la fête de Divali, Seety Naidoo n’a voulu ni infirmer ni confirmer l’information. Il préfère attendre la prochaine réunion du conseil d’administration pour prendre connaissance du montant exact.
De son côté, Shamshir Mukoon, le directeur général du CEB, fait valoir qu’il n’est pas en mesure, à ce stade, de donner plus de détails sur les dépenses de l’organisme dans le cadre de la fête Divali. Selon nos informations, l’argent aurait été utilisé pour la location des équipements, pour les cachets distribués aux artistes et pour payer les agents de sécurité, entre autres.
D’ailleurs, on commence à émettre des doutes sur des bouncers qui ont travaillé ce soir-là. Nombre d’entre eux, apprend-on, ne seraient pas enregistrés pour agir comme tels.
Par ailleurs, lors de cette soirée dimanche, la police a dû intervenir pour que l’organisateur mette fin au concert. Ce dernier n’ayant pas respecté l’heure limite, qui est de 22 h 30. Le maire de Beau-Bassin–Rose-Hill, Ken Fong, a présenté ses excuses aux citadins à cet effet.
«J’ai appris qu’il y a eu un problème technique. La célébration a commencé beaucoup plus tard que prévu. D’où la fin tardive», précise-t-il. «Le rôle de la mairie était de donner au CEB les permis nécessaires, mais pas d’organiser l’événement. Je tiens à présenter une nouvelle fois mes excuses aux citadins.»
Depuis dimanche, la célébration de la fête Divali par le CEB a créé une vive controverse. Le ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, a même fustigé ceux qui critiquaient le CEB. «C’est antipatriotique de dire que le CEB n’a pas le droit de célébrer Divali», a-t-il déclaré dimanche soir, à l’ouverture de la célébration. Lui donnant la réplique, un ancien ministre de l’Énergie a affirmé que la CEB Act est claire à ce sujet et que tel n’est pas le rôle de l’organisme.
Shamshir Mukoon explique qu’au début, «nous voulions illuminer notre bâtiment à Ébène, mais c’est trop restreint pour permettre au public d’assister. Nous avons donc fait l’événement au Plaza afin de permettre au plus grand nombre de voir ces lumières».
Seety Naidoo estime, lui, que c’est plutôt une «fête de la lumière» que le CEB a organisé, comme cela se fait dans divers pays. «Nous pensons le faire sur un plan national prochainement.»
Publicité
Les plus récents