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Cleaners en grève: «Avec Rs 1 500 de salaire, fêter Divali est impensable»

19 octobre 2017, 09:32

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Cleaners en grève: «Avec Rs 1 500 de salaire, fêter Divali est impensable»

Constat déchirant au jardin de la Compagnie, hier, mercredi 18 octobre, à la veille de Divali. Parmi les grévistes : Aarti Nawoor, une cleaner de 43 ans qui travaille dans une école pour Rs 1 500 par mois. «Célébrer Divali est un luxe», dit-elle. Alors parler de célébration serait évoquer une chose irréalisable pour cette mère de trois enfants, qui a aussi un mari invalide à sa charge.

En ce jour de Divali, Aarti Nawoor, sa collègue Mireille Sandanum et les autres femmes cleaners poursuivent leur grève de la faim au jardin de la Compagnie. Aarti Nawoor travaille depuis plus de neuf ans à l’école Baichoo Madhoo, à Quatre-Bornes. Elle est désespérée d’avoir à faire grève en cette période festive. «J’ai trois enfants qui vont à l’école et ce n’est pas facile de vivre avec Rs 1 500 par mois. Mon époux à des problèmes de santé et ne travaille pas. Déjà, cet argent n’est pas assez pour subvenir aux besoins de la famille. Alors, Divali, pensez-y…»

Il y a plusieurs années que cette fête passe inaperçue chez elle. Mais des fois, pour faire plaisir aux enfants, elle emprunte un peu d’argent à des amies et à la famille. «Zordi, zot inn plin ar mwa. Zot pa get momem. Bann zanfan pena kas pou vinn get mwa isi. C’est une situation très douloureuse pour moi car je ne souhaite à personne cette vie que je mène.»

Mireille Sandanum est, elle, âgée de 54 ans. L’habitante de Providence travaille au collège d’État de Quartier-Militaire depuis deux ans. Elle chuchote que Divali est une fête comme les autres.

«J’ai trois enfants. Le dernier a 13 ans et vit avec moi. Je n’ai jamais célébré Divali car, les Rs 1 500 que je touche ne sont pas suffisants. Cette fête ne veut rien dire pour moi», dit-elle. Elle se contente de regarder les autres fêter. «Je suis obligée de veiller aux dépenses vitales pour faire vivre ma famille. Je continuerai la grève jusqu’à ce qu’on entende notre voix.»

Elles font grève aux côtés de Reaz Chuttoo et de Jane Ragoo, les dirigeants syndicaux de la Confédération des travailleurs du secteur privé. Elles savaient qu’elles n’allaient pas être avec leurs familles pour Divali. Même si leurs enfants sont fascinés par cette fête, Divali a, de tout temps, été un jour comme les autres pour ces mamans. Faute d’un salaire adéquat…