Pendant que certains s’apprêtent à prendre un copieux petit déjeuner, elles entament, ce dimanche 22 octobre, leur septième jour de grève de la faim. Et si le moral tient à peu près le coup, le corps, lui, a du mal à suivre… Alors que six femmes cleaners s’étaient rendues au jardin de la Compagnie, lundi, à samedi soir, elles n’étaient plus que quatre. Artee Nawoor a été hospitalisée, hier, et Shirley Beaumont est rentrée chez elle après avoir reçu des soins en raison d’ennuis de santé, vendredi.

Malgré tout, leurs camarades gardent un moral d’acier. Promettant d’aller au bout de ce combat. À leurs côtés : les syndicalistes Reaz Chuttoo et Jane Raggoo, qui refusent également de s’alimenter. Le ventre grogne mais tous se nourrissent de détermination. Une manifestation sera organisée, ce dimanche, pour que la voix de ces femmes, qui nettoient les toilettes dans les écoles pour un salaire mensuel de Rs 1 500, soit davantage entendue. «J’espère que le gouvernement verra que la population est derrière nous», plaide Claudette Gaffoor. Même si elle est consciente du fait que la bataille est rude. «Minis ti donn nou randé vou vandrédi mé linn al get avion. Normal pa finn éna désizion…» ironise-t-elle.

Ses camarades et elle sont, certes, affaiblies, mais cela ne les empêche pas d’être révoltées par rapport à la campagne de désinformation menée par certains. «Minis Sinatambou dir éna parmi nou gagn Rs 10 000, sé bann mansonz ! Kapav éna ki koumsa mé pa nou.» Et puis, «la, pé rant dan sézon mang. Bizin ramasé toulé zour. Kan inn fini nétway partou, bé inn ariv tanto. Kouma pou al travay enn lot plas ?» se demande Dharmawatee Boodram. Histoire de donner la réplique à ceux qui allèguent qu’elles cumulent plusieurs boulots…

<p>&laquo;<em>Il est faux de dire que les </em>cleaners <em>touchent Rs 1 500 par mois</em>.&raquo; Déclaration d&rsquo;Étienne Sinatambou, porte-parole du gouvernement, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, samedi. Selon lui, la grève de la faim qu&rsquo;ont entamée les <em>cleaners </em>ne mènera nulle part, car <a href="https://www.lexpress.mu/article/319011/greve-cleaners-gouvernement-ne-cedera-pas-dit-sinatambou" target="_blank">le gouvernement compte bien camper sur sa position</a>. &laquo;<em>Nous n&rsquo;allons pas offrir un job permanent à celles qui font grève.</em> Sinon, tou bann travayer ki insatisfé ek zot travay pou al fer lagrev&raquo;, a ironisé le ministre de la Sécurité sociale.</p>

<p>Par ailleurs, Étienne Sinatambou a affirmé que certains grévistes cumuleraient trois emplois et qu&rsquo;elles ne travaillent que deux heures seulement par jour... D&rsquo;autres encore touchent un salaire d&rsquo;au moins Rs 10 000 par mois, croit savoir le porte-parole du gouvernement. &laquo;<em>Nous ne céderons pas</em> <em>pour ne pas créer de précédent.&raquo;</em></p>