Les grévistes touchent-elles Rs 10 000 par mois ? Etienne Sinatambou, porte-parole du gouvernement, l’affirme. Sauf qu’il est démenti par la fiche de paie des cleaners qui sont en grève de la faim depuis lundi 16 octobre.

Le «payslip» confirme, en effet, le montant mensuel de Rs 1 500. Celui-ci peut grimper à Rs 2 150, comme l’avance la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), qui soutient les grévistes.

«Nous avons toujours avancé la somme de Rs 1 500 à Rs 2 000», fait remarquer Reeaz Chuttoo, la voix affaiblie par sept jours de grève. Il explique que les salaires des femmes cleaners ne dépassent souvent pas les Rs 2 000. «Bien sûr, il y a certaines qui ont un transport allowance ou, pour celles qui s’occupent d’une école à elles seules, des fois la somme peut avoisiner les Rs 3 000.»

C’est le samedi 21 octobre, lors de sa conférence de presse, qu’Étienne Sinatambou avait avancé que les grévistes mentaient et qu’elles gagnaient jusqu’à Rs 10 000 par jour. Ajoutant que «le gouvernement ne cédera pas». Les entreprises de nettoyage qui emploient les femmes cleaners tiennent le même discours, sans pour autant fournir des preuves de leurs versements mensuels.

Éliminer le rôle de «middlemen»

Reste que les grévistes ont toutes les peines du monde à assembler des documents. Souvent, elles sont payées cash, sans fiche de paie, sans nulle cotisation. Parvatee Boodhun, l’une des grévistes, a remis l’une de ses rares fiches de paie qui date du mois de septembre 2016. Le salaire versé est de Rs 1 517, après une déduction pour absence de Rs 73. Deux non-grévistes ont transmis des fiches plus récentes, l’une ayant touché Rs 1 960 pour le mois de juillet et l’autre Rs 2 500 pour le mois d’août.

La CTSP et le comité de soutien mis en place ne comptent pas baisser les bras cependant. La grève continuera ce lundi 23 octobre. En sus de cela, le comité de soutien a annoncé qu’il enverra une lettre au ministre du Travail pour demander que les cleaners soient payés Rs 8 500.

Il compte aussi présenter un plan pour éliminer le rôle de middlemen travaillant auprès des entrepreneurs  . Pour ce faire, ce collectif demandera la mise sur pied d’un comité ministériel constitué de représentants des ministères de l’Éducation, de l’Intégration sociale, de l’Égalité du genre, des Finances et des Coopératives.