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Vyacheslav Nikiforov: «Il ne faut pas diaboliser la Corée du Nord»

23 octobre 2017, 16:14

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Vyacheslav Nikiforov: «Il ne faut pas diaboliser la Corée du Nord»

Vyacheslav Nikiforov, ex-ambassadeur russe à Maurice, vient de quitter le pays après six années de service. Il se dit satisfait de sa mission et confiant que Maurice fera son entrée dans la liste des pays à hauts revenus.

Comment se portent les relations diplomatiques entre Maurice et la Russie ?

Elles sont cordiales. Cela a toujours été le cas durant ces 50 années de coopération entre les deux pays. Les relations diplomatiques avec la Russie ont été les premières établies cinq jours après que Maurice a obtenu son indépendance.

De nos jours, nos relations sont basées sur l’amitié, le respect. Il existe des voies de coopération qui peuvent être développées pour le bien des deux pays. Maurice et la Russie ont des positions communes sur l’agenda international et nos coopérations sont fructueuses au sein des Nations unies et au niveau des forums internationaux.

Nous avons également des consultations régulières sur le plan politique entre le ministère des Affaires étrangères de la Russie et celui de Maurice. Cela est nécessaire pour raffermir les relations entre les deux pays en tant que partenaire de développement dans divers domaines.

Que prévoit-on cette année ?

Cette année, par exemple, nous nous attendons à ce que des dignitaires mauriciens viennent visiter la Russie dans le cadre de la 137e assemblée de l’International Parliamentary Union. Maurice s’apprête à célébrer le 50e anniversaire de son indépendance ; cela va coïncider avec le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre Maurice et la Russie. C’est une date commémorative qu’il faut célébrer dignement en 2018.

Vous quittez le pays après y avoir passé plus de six ans. Quel regard portez-vous sur la société mauricienne ?

Je dois dire que mon épouse et moi-même avons été chaleureusement accueillis ici. J’ai consacré mes premières années de visite à la découverte du pays. Je suis tombé amoureux de l’île Maurice.

Durant mon séjour, j’ai eu la chance d’apprécier l’hospitalité mauricienne, de découvrir et d’apprécier sa nature, ainsi que la beauté paradisiaque de Rodrigues. Maurice est un bouillon de cultures, de traditions, d’histoires et de peuplement. C’est le plus grand trésor que possède cette île.

Quelles sont les voies de coopération qui méritent d’être développées à l’avenir ?

Les perspectives de développement sont vastes. Ce qui m’a fait le plus plaisir en tant qu’ambassadeur, c’est que les relations entre Maurice et la Russie sont ouvertes. Je pense que c’est le plus important. Plus concrètement, je pense qu’il faudra mettre l’accent sur une diplomatie à échelle humaine entre les peuples.

Mais il ne s’agit pas tout simplement des territoires, de l’économie et des organismes publics. Il s’agit des peuples en premier lieu. C’est pourquoi je suis convaincu que le développement de ce pôle est vital pour mieux se comprendre et se rapprocher davantage.

Que pensez-vous des relations entre le président des États-Unis, Donald Trump, et celui de la Russie, Vladimir Poutine ?

Je pense que lorsqu’il s’agit des relations entre deux chefs d’État, il y a toujours un espace consacré aux attitudes personnelles. Les relations entre les deux hommes reflètent, en premier lieu, le niveau de coopération qui existe entre les deux pays. Chacun d’entre eux tient aux intérêts de sa nation.

La Corée du Nord est en passe de développer une arme nucléaire et ses missiles ont déjà violé l’espace aérien du Japon. Qu’en pensez-vous ?

C’est compliqué. Personnellement, je partage la position exprimée par le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov. Il avait souligné que la Russie, État membre des Nations unies et qui faisant partie du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, s’oppose à ce développement en Corée du Nord.

Nous ne pensons pas qu’il faut diaboliser la Corée du Nord ou pousser ce pays dans ses retranchements en utilisant des menaces. Cela ne fera qu’exacerber son désir de développer des armes nucléaires. Je pense que c’est à travers un dialogue mutuel qu’on peut arriver à un consensus.

Un certain nombre de facultés de médecine ne sont pas listées par le Medical Council (MC). Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’elles n’ont pas le niveau requis ?

C’est un sujet important. L’école de médecine de Russie est aux premières loges mondiales. Non seulement nos facultés de médecine respectent les normes internationales, mais la plupart d’entre elles sont même un cran au-dessus de ces critères.

Depuis la décision du MC de septembre 2016, nous veillons à la recognition des diplômes obtenus dans les institutions tertiaires russes. Deux écrits bilatéraux, d’accord et de protocole régissent ce sujet.

Avec le soutien du MC et d’autres institutions compétentes, nous travaillons pour trouver une issue. Tout porte à croire que les diplômes de ceux qui ont démarré les études avant le 1er janvier 2017 seront reconnus à Maurice.

Un vol direct entre Maurice et la Russie est-il nécessaire ?

C’est toujours à l’agenda pour rapprocher les deux peuples et le développement économique. Je me souviens très bien que lorsque je suis arrivé à Maurice, en juillet 2011, il y avait des vols réguliers entre Moscou et Plaisance. Les deux pays disposent déjà d’un cadre légal en ce sens. Les portes sont ouvertes. Il est temps qu’une compagnie en profite.