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Enceinte de huit mois: elle est battue et abandonnée dans un champ de canne

26 octobre 2017, 07:46

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Enceinte de huit mois: elle est battue et abandonnée dans un champ de canne

Son calvaire aura duré plus de huit heures. Pendant lesquelles Urvashi Joygobhin, âgée de 20 ans et entrant dans son huitième mois de grossesse, a été battue à coups de barre de fer, ligotée puis abandonnée dans un champ de canne, à Pont-Blanc, Pamplemousses, mercredi 25 octobre. Son bourreau ne serait autre que son époux de qui elle attend un enfant. Sauvée par un bon Samaritain, elle a accepté de se confier à nous de son lit d’hôpital, à Port-Louis.

Le visage tuméfié d’Urvashi Joygobhin et des hématomes sur tout le corps en disent long sur ce qu’elle a vécu hier. Elle se trouve actuellement dans l’unité prénatale. Le bébé se porte bien.

Pourquoi a-t-elle fait les frais d’un tel excès de violence ? La future mère dit l’ignorer. Mais elle sait que son mari, un trentenaire, est recherché depuis deux semaines pour avoir agressé un jeune homme. Du coup, le couple a quitté Mare-d’Australia pour vivre à Plaine-Magnien, raconte-t-elle.

«Il était neuf heures du soir (NdlR, mardi) quand il a commencé à s’acharner sur moi», dit la victime. Selon ses dires, il voulait qu’elle dise à la police que le jeune homme qu’il aurait agressé avait essayé de la violer. Mais Urvashi Joygobhin aurait refusé.

Ligotée et baillonnée

Fou de rage, il lui aurait ligoté les mains et les pieds et l’aurait baillonnée. Il l’aurait aussi battue avec une barre de fer. «J’avais peur», soupire-t- elle. La jeune femme a donc accepté de se plier aux exigences et il aurait enregistré sa «confession» à l’aide d’un téléphone portable.

Le trentenaire aurait continué à la malmener jusqu’aux petites heures, hier. Puis il aurait décidé de se débarrasser d’elle en la jetant dans le réservoir de la Nicolière. «Son ami est venu le rejoindre», dit-elle.

Ils s’y seraient rendus en voiture. Son salut viendra du fait qu’il y avait du monde dans les environs. Le trentenaire a alors changé son fusil d’épaule. «Il avait en tête de régler ses comptes avec quelques personnes à Mare-d’Australia», relate Urvashi Joygobhin.

Cependant il y avait des patrouilles policières. Le trentenaire s’est par la suite dirigé vers Pont-Blanc, à Pamplemousses. Et aurait jeté la femme enceinte dans un champ de canne. Elle était en sang, pieds et mains ligotés et traumatisée.

À cinq heures du matin, Urvashi Joygobhin est aperçue par un chef de gare. Ce bon Samaritain l’a transportée à l’hôpital. Elle a porté plainte au poste de police de l’hôpital de Pamplemousses qui a référé l’affaire à celui de Plaine-Magnien. L’époux et son complice sont recherchés.

«Il me frappait sans raison»

<p>Urvashi Joygobhin l&rsquo;avoue sans ambages. Elle n&rsquo;avait que 16 ans quand elle est tombée amoureuse de celui qui allait devenir son époux. &laquo;<em>J&rsquo;étais encore jeune&hellip;&raquo; </em>Faisant fi de la désapprobation de ses parents, elle a quitté le toit familial pour vivre avec lui et sa mère. <em>&laquo;Mais notre couple n&rsquo;a jamais été heureux&raquo;</em>, affirme-t-elle.&nbsp;</p>

<p><em>&laquo;À chaque fois qu&rsquo;il buvait, il me frappait sans raison.&raquo; </em>Elle a vécu tout cela en silence. <em>&laquo;Je ne pouvais me confier à mes parents car j&rsquo;avais choisi cette vie&raquo;</em>, indique Urvashi Joygobhin. Selon ses dires, sa belle-mère, aveugle, subissait le même sort. <em>&laquo;Un mois de cela, il m&rsquo;a tellement frappée que je me suis rendue chez mon père.&raquo; </em>L&rsquo;époux se serait entretenu avec ce dernier. La victime est retournée sous le toit conjugal. Mais cela n&rsquo;a rien changé. <em>&laquo;Il est toujours d&rsquo;humeur à se bagarrer et a continué à me frapper&raquo;</em>, lâche-t-elle.</p>