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Reeaz Chuttoo: «Les cleaners pourraient devenir leurs propres patronnes»

27 octobre 2017, 22:25

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Reeaz Chuttoo: «Les cleaners pourraient devenir leurs propres patronnes»

Qui sera le nouvel employeur des femmes cleaners, maintenant que les contracteurs sont «out» ? C’est la question qui se pose, après que le Premier ministre a annoncé, mercredi, la mise sur pied d’un comité technique chargé de se pencher sur les revendications des cleaners et d’en trouver des solutions. Sollicité, le président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, explique que plusieurs options sont possibles.

«Ces femmes pourraient devenir leurs propres patronnes en se regroupant dans des coopératives», affirme-t-il. Elles pourraient aussi être employées par un Trust Fund, tel que le Pre-School Trust Fund (NdlR, désormais connu comme l’Early Childhood Care and Education Authority). Ou encore par la National Empowerment Foundation. «Tout comme une entreprise qui pourrait décider d’employer ces cleaners.» Ces options seront discutées lors des réunions entre les négociateurs et le gouvernement.

Bien que les choses soient en phase de discussion et que l’on ne sait pas encore combien toucheront les cleaners, Reeaz Chuttoo estime que «tout est gagné.» «Zamé nou’nn lager pou zot vinn fonksioner. Ces cleaners seront employés à plein-temps sur une base contractuelle. Elles toucheront un salaire qui n’est pas en dessous des provisionslégales.» Avant d’ajouter que le gouvernement payera également la somme due, celle que les contracteurs n’ont pas versée au National Pension Fund. «Et on cherche un éventuel employeur», se réjouit-il.

Un dénouement qui, selon les dires de Reeaz Chuttoo, serait survenu grâce au soutien du peuple. «On a, à maintes reprises, tenté d’avoir des rencontres avec les dirigeants. Mais ils ont cru que ce que leur disaient leurs conseillers étaient des paroles d’or», déplore-t-il.

Devoir moral

Dans la foulée, le syndicaliste laisse entendre que ce n’est pas par pur hasard que deux présidents de fédérations syndicales publiques se retrouvent au sein du comité technique. À savoir Narendranath Gopee et Rashid Imrith de la Federation of Civil Service and Other Unions et la Federation of Public Bodies and Other Unions respectivement.

«Il y aura une entente entre le secteur public et le privé pour mettre fin à la surexploitation. Le privé aura un devoir moral de dénoncer les cas d’exploitation. (…) Les jours sont comptés pou bann séki fer dominer», fait ressortir Reeaz Chuttoo. Le président de la CTSP ajoute qu’avec la collaboration de la presse, une page «name and shame» pourrait être réalisée pour dénoncer les employeurs qui exploitent leurs travailleurs. Il invite d’autres syndicats à se joindre à cette cause.

D’autre part, avance Reeaz Chuttoo, la pression repose sur le gouvernement, car «l’Église catholique a donné une bonne leçon de respect et d’humilité» en employant une cinquantaine de cleaners. Le syndicaliste demande aux autres corps religieux qui sont des sous-contracteurs à briser le silence. «Pa nek met tapi rouz pou politisien. Nou pou sorti kont zot osi sinon», martèle-t-il.

Interrogé sur le fait qu’il avait demandé aux députés de l’opposition (particulièrement les rouges et les bleus) de s’abstenir à rendre visite aux grévistes, mais que ces derniers ont quand même reçu la visite des politiciens tels que Xavier-Luc Duval et Shakeel Mohamed, le syndicaliste affirme qu’«une fois que le comité de soutien a pris les devants, ce sont eux qui décident. Moi, je leur avais fait la requête surtout parce que le problème a vu le jour sous leur mandat», explique Reeaz Chuttoo.

D’ailleurs, il émet des réserves quant à la raison pour laquelle le leader de l’opposition s’est fait suspendre pour deux séances parlementaires. «S’il avait posé la Private Notice Question sur les cleaners, Pravind Jugnauth n’aurait pas raté l’occasion de lui dire que c’était lui qui avait mis en avant le principe des contracteurs», a-t-il déclaré.

Check-up pour les «cleaners»

<p>Demain, la CTSP accueillera cinq médecins sortis d&rsquo;Égypte, à l&rsquo;initiative de la Global Rainbow Foundation, ainsi que deux médecins locaux. Ils procéderont à un examen médical des cleaners ainsi que de leurs proches. Ces check-up auront lieu de 10 heures à 15 heures, au siège de la CTSP, à Rose-Hill.</p>