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Agression d’Urvashi Joygobhin: le chef de gare Bon Samaritain se confie

28 octobre 2017, 22:30

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Agression d’Urvashi Joygobhin: le chef de gare Bon Samaritain se confie

Il habite Petit-Raffray. Manoj (NdlR, il a voulu rester discret sur son nom de famille), chef de gare qui travaille au terminus routier de Pamplemousses, est celui qui, le premier, est venu en aide à Urvashi Joygobhin, tôt mercredi matin. Cette dernière s’était fait sévèrement agresser, semble-t-il, par son mari la veille, dans la soirée. Et laissée pour morte dans un champ de canne, près de l’hôpital du Nord. L’employé du transport, qui compte 25 ans au service de  la compagnie Bus Owners Cooperative North, avoue n’avoir jamais vu un tel acte de barbarie perpétré sur un être humain.

C’est un homme au grand coeur, très discret de nature et intimidé à l’idée d’être interviewé, qui nous relate les événements qui se sont produits le jour où il a porté secours à Urvashi Joygobhin. Il admet que c’est en qualité de père qu’il a agi sur le champ car ilavoue avoir trois filles. Il ne se considère pas comme un héros, affirmant qu’il a agi sur une base humanitaire. «N’importe quel être humain aurait fait la même chose en voyant l’état de cette jeune femme…»

Il explique qu’il a comme habitude d'arriveer toujours très tôt à son poste, afin de s’assurer que le travail soit bien planifié pour toute la journée. Vers sept heures, ce mercredi 25 octobre, il n’y avait pas grand monde sur la gare routière. «J’ai vu une dame qui s’approchait de mon bureau. Elle avait un chapeau à la tête et portait un blouson de couleur verte. On pouvait à peine distinguer son visage. Je pensais qu’elle allait me demander des renseignements mais en arrivant devant moi, je l’entends me dire ‘‘misié, ed mwa. Monn gagn baté’’».

Le chef de gare, qui s’était replongé dans la paperasserie, lui répond : «Mo pa pou kapav kit mo travay». Mais quelque chose dans la voix de la femme fait que le responsable de la gare relève la tête. «J’ai alors constaté que son état était critique. Elle était en sang et j’arrivais à peine à distinguer ses yeux tellement ils étaient tuméfiés.»

Il lui demande si elle pourra marcher jusqu’à l’hôpital, qui se trouve tout près. Elle lui répond affirmativement. «Donc, on a marché jusqu’au poste de police de l’hôpital SSRN. En route, elle me fait le récit de sa vie et me dit que son époux a tenté de la tuer. J’étais sous le choc et je me suis demandé comment un mari pouvait en arriver là.»

L’employé du transport s'est dit que c’est un cas qu’il faut définitivement référer à la police. Il accompagne la jeune femme au poste de police pour déposer une plainte et c’est à ce moment qu’il apprend qu’elle est enceinte. «Mon sang n’a fait qu’un tour en écoutant son incroyable histoire. Je n’ai malheureusement pas pu aller lui rendre visite à l’hôpital mais je lui souhaite un prompt rétablissement, car elle a toute la vie devant elle.»

Manoj condamne sévèrement cet acte de barbarie commis envers une femme, enceinte de surcroît. «Comment cet homme peut-il porter le titre de mari s’il frappe sauvagement sa femme ? Je suis moi aussi marié et père de trois filles. Il arrive que j’aie des prises de bec avec mon épouse mais à aucun moment je ne lèverai la main sur elle.» Avant d’ajouter qu’il espère qu’il y aura une justice qui primera en faveur de la jeune femme agressée.