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Dans le village de Caroline: SDF à deux ans…

29 octobre 2017, 12:12

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Dans le village de Caroline: SDF à deux ans…

Le désespoir se dessine sur son visage. Marie Glynise Nobine, 57 ans, pense surtout à son petit-fils âgé de deux ans. Inconscient du drame qui s'est abattu sur sa famille, il… joue tranquillement, à côté. Il ne sait pas encore qu’il va passer la nuit sous un arbre…

Marie Glynise Nobine a été expulsée de son domicile, dans la matinée du samedi 28 octobre, parce qu’elle n’était pas «régulière» dans le paiement de son loyer. Et hier soir, la coupeuse de canne, son fils de 20 ans, sa fille de 19 ans et son petit-fils de 2 ans ont été contraints de dormir à la belle étoile.

À Caroline, village situé non loin de Bel-Air, dans une ruelle, meubles, ustensiles de cuisine et vêtements jonchent le sol. Le propriétaire n’a rien voulu laisser dans la maison que louaient Marie Glysine et sa petite famille. Les problèmes, en fait, ne datent pas d’hier, confie-t-elle. La faute à une situation financière plus que précaire.

Marie Glysine Nobine n’a nulle part où aller avec sa famille. Ses affaires sont entreposées en plein air.

Loyer payé en retard

Depuis trois mois, son mari est derrière les barreaux. «Il était parti jouer aux cartes et ses amis l’ont accusé d’avoir volé une bicyclette… So zafer pou pass lakour biento.» Avec la pension de son époux, même si les sacrifices étaient nombreux, «nous faisions de notre mieux pour réunir le montant du loyer. Mais il y a des mois où nous étions en retard avec les paiements.»

Depuis qu’il est incarcéré, la situation est encore plus difficile. La famille peine à joindre les deux bouts, même si son fils se rabat sur de petits boulots, çà et là. Sa fille, elle, ne travaille pas, puisqu’elle doit s’occuper de son bébé.

Le salaire mensuel de Marie Glysine s’élève à Rs 4 500, pour 15 jours de travail. «Kan lakoup fini, mo nétway karo, tir mové zerb tousala.»

Nulle part où aller

De fil en aiguille, la relation avec le propriétaire s’est envenimée. Celui-ci a poursuivi Marie Glysine en justice. La cour lui a donné jusqu’à la fin du mois pour partir. «Ma famille et moi n’avons nulle part où aller. J’ai fait le tour de la région pour dénicher une maison avec un loyer abordable. Vendredi, je suis sortie toute une journée, je suis allée jusqu’à Pont Lardier. Mais je n’ai rien trouvé…»

Samedi matin, elle était seule à la maison quand le propriétaire et deux autres hommes sont venus. «Ils ont vidé toute la maison. Et ont mis toutes nos affaires dehors», affirme Marie Glynise. Elle n’a pu faire grand-chose. «Il pleut partout ailleurs dans le Sud. Et ici le temps est couvert.»

Elle lance un cri du coeur : «Si quelqu’un a une maison à louer, je l’ implore, qu’il prenne contact avec moi.»