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Partielle au n°18: «Dir bann kandida pa vinn kot mwa, mo lisien mové…»
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Partielle au n°18: «Dir bann kandida pa vinn kot mwa, mo lisien mové…»
«Fouf, ala zot amerdan la!» Le ton est donné. Fifi, 60 ans, une habitante du «vieux» Quatre-Bornes, ne peut plus voir les politiciens en peinture. Avec la partielle à la circonscription n°18, Belle-Rose–Quatre-Bornes, annoncée pour le 17 décembre, plusieurs candidats multiplient les campagnes de porte-à-porte. Sauf que cela ne fait pas toujours plaisir aux habitants. Roshi Bhadain en aurait d’ailleurs fait les frais, cette semaine, ayant reçu une «claque verbale».
«À les écouter, ils vont changer nos vies si on vote pour eux. Est-ce qu’ils nous prennent pour des cons ?» lâche Fifi. Elle donnait le bain à son petit-fils quand «ils» ont débarqué, la semaine dernière.
«Malheureusement, j’avais oublié de verrouiller mon portail, ils ne se sont pas gênés… E zot tap ou laport koumadir zot pou défons ou vit si ou pa ouver! Vivement que tout ça se termine !» ajoute Fifi, exaspérée. Ira-t-elle voter ? Non, elle a mieux à faire.
«Zot tap ou laport koumadir zot pou défons ou vit si ou pa ouver! Vivement que tout ça se termine !»!»
Nombreux sont ceux qui tiennent le même discours qu’elle. La partielle ? Les candidats de tel ou tel parti ? Ils n’en ont strictement rien à faire. «Vous pensez honnêtement que ça va changer quelque chose ? Il faut être réaliste ! Là, ils nous font les yeux doux, mais après, ils vont disparaître», fait ressortir Jean-Marc, qui réside à Belle-Rose.
Et d’ajouter, moqueur : «Nous, les électeurs de Quatre-Bornes, avons la réputation d’être ‘intelligents’. Il ne faut pas que ça change.» Roshi Bhadain appréciera, lui qui n’a de cesse de flatter l’intelligence de l’électorat du n°18… «Passez un message aux candidats, dir zot pa vinn kot mwa, mo lisien mové…»
«À les écouter, ils vont changer nos vies si on vote pour eux. Est-ce qu’ils nous prennent pour des cons ?»
Pour Kishan, la politique de «proximité» privilégiée par plusieurs candidats à la partielle, à travers le porte-à-porte, est une bonne chose. «Surtout pour ceux qui sont moins connus. Moi, ça m’inté-resse de savoir ce qu’ils comptent faire pour ma ville.»
Mais il n’est pas dupe. Une fois le candidat élu, il est fort probable qu’on ne le revoie plus, ironise le jeune homme. Il parle par expérience. «La dernière fois, l’un d’eux était venu prendre le thé à la maison. Mais après, il a disparu de la circulation…»
Ce qui dérange également, c’est l’heure à laquelle les candidats viennent «embêter» les gens. «Ils attendent que vous reveniez du travail, soit vers 18 heures. À l’heure où on n’a qu’une envie, se relaxer, dîner, passer du temps en famille», souligne Dev, chauffeur de taxi visiblement agacé.
D’autant plus que «des promesses, ils en font beaucoup mais tout cela ne servira à rien, ils ne les tiennent jamais !». Blasé, cet homme d’une cinquantaine d’années n’en peut plus des politiciens et de la politique. «Enn pert dé tan sa!»
Ramesh, gérant d’un restaurant, soutient pour sa part la… courtoisie. «Qu’on les aime ou pas, que nous ayons l’intention d’aller voter ou pas, on ne peut pas insulter et repousser quelqu’un qui vient vous rendre visite.» Le respect, dit-il, demeure le maître mot.
Mais Désiré, de son côté, rétorque que ce sont les politiciens qui devraient respecter les gens. «Toulétan mem zafer, inn plin ar sa!» Mais, quitte à choisir entre écouter les candidats pendant qu’ils sont perchés sur des caisses à savon et le porte-à-porte, il préfère la deuxième option. Et puis, «si kandida, sirtou bann séki pa konu, pa montré zot figir, pa dir ki zot plan, nou pa pou koné».
Le retraité ira-t-il voter le 17 décembre ? «Si vraiment je n’ai rien de mieux à faire ce jour-là…»
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