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Soutien aux cleaners: Mauta Merville, une «rebelle» déterminée à balayer les obstacles
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Soutien aux cleaners: Mauta Merville, une «rebelle» déterminée à balayer les obstacles
Leur démarche, leurs tabliers, leurs bandanas et leurs balais n’ont pas laissé insensibles. Malgré leur colère, ces femmes ont manifesté pacifiquement devant le Parlement, mardi 24 octobre. Mais aussi devant la Newton Tower et le bureau du Premier ministre, le lendemain. C’était avant que les femmes «cleaners» ne mettent un terme à leur grève de la faim, après dix jours passés au jardin de la Compagnie. Mais qui sont ces «rebelles» qui n’ont pas froid aux yeux? Rencontre.
«Mo ti bizin montré mo soutien…» C’est ce que déclare tout de go Mauta Merville, 49 ans. Elle fait partie de la quinzaine de femmes qui ont manifesté devant le Parlement et le bureau du Premier ministre en début de semaine, en faveur des femmes cleaners, avant que celles-ci ne mettent fin à leur grève, quelques heures après.
Armées de leurs balais, de leurs tabliers, bandanas attachés autour de la tête, elles avaient fière allure. Le but : attirer l’attention des décideurs, de la presse, des Mauriciens sur le sort de leurs collègues. Objectif atteint.
«Mo pa ti kapav fer lagrev parski mo tifi malad, mo bizin ress ek li», explique la veuve et mère de famille. Mauta nettoie aussi les écoles pour survivre. Pour un salaire de misère… «Mo fer travay dé dimounn dan lékol Pointe-aux-Piments, bien difisil viv ar sa ti kass-la.»
Mauta a quatre enfants, âgés entre 6 et 25 ans. «Trwa lor mo sarz ladan, gran-la débrouyé…» Pour subsister, elle compte sur sa pension de veuve, qui s’élève à Rs 5 000. Et s’il y a bien une chose sur laquelle elle se montre intransigeante, c’est l’éducation de ses gamins. «Mo pa anvi zot fini dan lamizer…»
«Quand vous avez des dettes, des emprunts à rembourser, travailler toute une journée pour si peu d’argent, c’est vraiment difficile.»
Comme un malheur n’arrive jamais seul, la cadette souffre de problèmes cardiaques. «Il faut l’emmener à l’hôpital régulièrement, elle a besoin d’une attention constante.» Son fils aîné aurait bien voulu l’aider, surtout financièrement, mais lui-même peine à joindre les deux bouts.
La maison de Mauta est, par ailleurs, aussi mal en point que son porte-monnaie. À tel point qu’elle doit parfois s’abriter chez des proches par mauvais temps. Avec le salaire qu’elle perçoit, impossible de faire des réparations. «Quand vous avez des dettes, des emprunts à rembourser, travailler toute une journée pour si peu d’argent, c’est vraiment difficile. Il fallait vraiment que j’aille soutenir celles qui faisaient la grève, j’espère que notre situation va changer désormais…»
De toute façon, quel que soit l’obstacle, Mauta est certaine qu’elle pourra le balayer à force de détermination. Elle n’a pas l’intention de baisser les bras. Et continuera à garder la tête haute.
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