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Danse: quand la maladie pousse deux amies à leur passion

31 octobre 2017, 03:00

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Danse: quand la maladie pousse deux amies à leur passion

Lorsqu’elle apprend qu’elle est gravement malade, Koumila Munisamy se pose une question : «Quelle trace vais-je laisser sur Terre ?» Alors qu’elle avait cessé la danse, elle renoue avec cette passion, en se rendant compte que c’est ce qu’elle veut faire. Avec sa bonne amie Ivani, elles se mettent à inventer des chorégraphies et à mélanger les styles pour ensuite tout filmer et publier sur Facebook. Une formule qui connaît bien du succès… .

Deux jeunes femmes, deux univers différents qui convergent vers une seule et même passion : la danse. Koumila Munisamy et Ivana Chenchooliah, 23 ans et 21 ans respectivement, dansent depuis plus d’une dizaine d’années. Elles se connaissent depuis à peu près aussi longtemps, ayant partagé les mêmes classes de danses. Mais un projet est né des années après leur première rencontre. Un projet que la vie a quelque peu bousculé. Rencontre.

Koumila Munisamy et Ivana Chenchooliah dansent depuis plus de dix ans.

Elles nous viennent du Sud. Koumila et Ivani inventent des chorégraphies, mélangent des styles, y ajoutent des couleurs. Safran, turquoise, rose fuchsia, doré… les tons fusionnent, on y voit de l’harmonie, du plaisir, de la chaleur. Le tout immortalisé dans des vidéos que les jeunes femmes publient sur le réseau social Facebook, sur la page Koumivani’s Artistic Ventures, une fusion de leurs prénoms. Mais ce qui ressemble aujourd’hui à un rêve devenu réalité est né d’une tragédie.

«J’avais arrêté la danse à un moment. Je faisais mes études à l’université de Maurice. Ce projet n’était pas vraiment là pendant tout ce temps. Ce n’est que l’année dernière, lorsque j’ai appris que j’étais gravement malade, que je me suis demandé ce que j’allais laisser comme empreinte sur Terre un jour… et cela a été le déclic», soutient Koumila Munisamy. Cette habitante de Souillac s’est alors rendu compte que sa passion, c’est la danse.

Ivana Chenchooliah se souvient encore de ce jour où Koumila lui a annoncé qu’elle est malade. «Je ne voulais pas le croire, affirme la jeune femme. En apparence, tout semblait aller bien chez elle. Je ne parvenais pas à l’accepter. Mais lorsqu’elle a dû subir des interventions, j’ai finalement compris.» De ces épreuves, elle retient surtout le courage de son amie.

«…Nous savons que tout peut arriver dans la vie et personne n’est à l’abri. Donc autant faire ce qu’on a toujours voulu faire.»

«Pas une seule fois je ne l’ai vu se décourager ou pleurer. C’est une fille tellement brave ! J’ai beaucoup appris de cette étape. Nous savons que tout peut arriver dans la vie et personne n’est à l’abri. Donc autant faire ce qu’on a toujours voulu faire», ajoute Ivana Chenchooliah.

Après avoir appris cette tragique nouvelle, les médecins demandent à Koumila Munisamy d’éviter les activités physiques et les efforts. Donc, pas de danse pendant un certain temps. Ce qui donne du temps à Koumila pour penser à ce qu’elle veut vraiment faire. «J’en ai parlé à Ivana et on a contacté Ashley (NdlR : un ami photographe et vidéographe) pour voir s’il pourrait faire les vidéos. Mon entourage m’a encouragé à le faire. Donc j’ai repris la danse petit à petit. Et Ivana m’a accompagnée. On est allées à mon rythme», affirme celle qui a fait des études en Chemical Engineering et qui est maintenant employée chez Inodis.

Pour elle, la danse prend souvent le dessus sur tout. «C’est plus fort que moi. Je n’y peux rien», dit-elle en souriant.

Donc, elles ont commencé à répéter pour une première vidéo. Ashley Chenel immortalise ces moments. Mais dans les coulisses, Koumila, qui avoue être un peu perfectionniste, est constamment à la recherche de l’excellence. «On s’arrête et on recommence jusqu’à ce qu’on soit au top. Ashley nous donne son avis lorsqu’il fait les vidéos», nous confie Koumila.

Une histoire de fusion du début à la fin

Comment naît une chorégraphie ? Tout simplement en mettant de la musique. Ivana et Koumila valident. Elles se laissent aller sur le morceau et improvisent des pas «au feeling». Mais souvent, les chorégraphies se synchronisent d’elles-mêmes. «Il nous arrive de penser aux mêmes pas au même moment. Notre relation est très spéciale. C’est comme ma sœur et d’ailleurs les gens nous disent souvent que l’on se ressemble beaucoup», raconte Ivana Chenchooliah.

Les deux danseuses ont aussi un parcours qui se ressemble. C’est à l’âge de 10 ans que Koumila commence des cours de bharatanatyam au Mahatma Gandhi Institute (MGI). Ensuite, Koumila s’inscrit à des cours de danses à la SAS Academy. Ivana y est déjà. Ensemble, elles apprennent le katak, le hip-hop, le sega et un peu tous les styles. Les «dance soulmates» qu’elles sont se découvrent alors un penchant particulier pour le mélange des différents styles de musique.

Des demandes pour des shows en direct

Depuis la publication de leur première vidéo en septembre, les deux danseuses sont sollicitées pour des représentations dans des fêtes privées. «Pour le moment, nous n’avons pas encore répondu parce que cela demande énormément de travail, de répétitions et nous travaillons toutes les deux», indique Ivana, qui fait un stage professionnel dans l’événementiel.