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Rivière-Noire: le risque sanitaire des vieux logements au coeur des débats
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Rivière-Noire: le risque sanitaire des vieux logements au coeur des débats
Le symposium organisé par le Kolektif Rivier Nwar a été l’occasion pour divers intervenants de s’exprimer sur les soucis qu’ils rencontrent dans la localité. Parmi eux, la présence d’amiante dans de nombreuses maisons.
«Il faut supprimer l’amiante dans les maisons des villageois.» C’est l’appel qu’a lancé Jasmine Toulouse, artiste et habitante de Rivière-Noire, aux parties prenantes du village et au gouvernement. C’était lors d’un symposium organisé par l’organisation non gouvernementale Kolektif Rivier Nwar (KRN) sur les problématiques de la région, vendredi dernier.
Cet événement, qui faifait suite à la Journée mondiale du refus de la misère, a permis à divers intervenants d’exprimer leurs points de vue et leurs opinions sur ce qui se passe dans la localité. Parmi cela, la présence d’amiante dans les vieux logements.
«L’amiante est très dangereux pour la santé. Et cela fait des années que des familles vivent là. Ils construisent des maisons très proches les unes des autres. Il faut trouver une solution pour sortir ces familles des maisons en amiante, lance Jasmine Toulouse. Les risques sont réels, comme nous l’a rappelé l’incendie de la semaine dernière.»
En effet, une semaine plus tôt, trois maisons avaient été la proie des flammes dans la cité EDC de Rivière-Noire. La présence d’amiante dans ces maisons avait grandement inquiété les habitants et les anciens occupants pendant que les pompiers étaient à pied d’oeuvre pour circonscrire l’incendie.
Une bonne partie des maisons de cette zone date des années 60. À cette époque, l’utilisation de l’amiante dans le béton était très répandue et ces maisons sont toujours habitées depuis des générations. «Il faut trouver une solution, parce que cela représente un risque sanitaire pour les villageois», continue Jasmine Toulouse.
Le problème de l’amiante a été soulevé à de nombreuses reprises dans le passé. En 2015, Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors ministre des Finances, avait débloqué Rs 100 millions pour trouver une solution à ce problème, mais le projet n’a pas abouti.
«Il y a eu des discussions et beaucoup de promesses, mais rien de concret», lance Reaz Chuttoo de la Confédération des travailleurs du secteur privé qui suit le dossier de près. «Il y a même eu une réunion avec Showkutally Soodhun et Raj Dayal alors qu’il était ministre de l’Environnement. Mais aucune solution n’a jamais été trouvée. L’amiante se dégrade avec le temps et les intempéries et devient encore plus dangereux pour la santé.» Nous avons essayé de contacter Alan Ganoo et Joe Lesjongard, qui étaient présents durant l’événement de vendredi dernier, pour une déclaration, en vain.
La pauvreté : un stigmate pour les jeunes
<p>Parmi les invités, lors de ce symposium, on comptait la psychologue clinicienne Pamela Chinnien. Elle a longuement expliqué les problèmes que rencontrent les enfants de la région. <em>«Les enfants dans les poches de pauvreté de Rivière-Noire souffrent d’un stigmatisme duquel il est difficile de sortir»</em>, explique-t-elle. <em>«Ils sont souvent considérés comme des enfants incontrôlables et têtus. Ces préjugés les empêchent de réussir académiquement. Et ils abandonnent souvent l’école aux alentours de 12 -13 ans.»</em> Et d’ajouter qu’il <em>«faut travailler avec les parents aussi bien qu’avec les enfants pour leur permettre de réussir.»</em></p>
L’amiante: pourquoi est-il si présent ?
<p>L’amiante est un minéral qui a été très longtemps mixé au béton pour réduire les coûts de production et de travaux. Durant les années 80, on a découvert que l’amiante était un produit toxique pour l’homme. Respirer les particules d’amiante de façon continue augmente les risques de cancer. Depuis la fin des années 90, nombre de gouvernements ont interdit son utilisation dans la construction.</p>
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