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Arab Town: la pilule dure à avaler pour les marchands ambulants

5 novembre 2017, 22:42

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Arab Town: la pilule dure à avaler pour les marchands ambulants

Ils devaient plier bagage et balluchons le 31 octobre. Pour investir le nouvel emplacement, situé à quelques mètres de la foire Da Patten. Mais les marchands d’Arab Town ont obtenu un délai supplémentaire de 15 jours pour faire leurs valises. Ce «voyage», c’est avec colère et nostalgie qu’ils s’apprêtent à l’entreprendre.

Les marchands d’Arab Town sont tristes. Mais pas que. Ils sont également très remontés. Non, ils ne digèrent toujours pas que les autorités leur aient demandé de déménager pour faire de la place au Metro Express. Ils avaient jusqu’au 31 octobre pour partir. Et ont demandé un délai supplémentaire de 15 jours pour préparer leurs balluchons. Le nouvel emplacement, sis près de la foire Da Patten, lui, est prêt à les accueillir…

Les marchands d’Arab Town ont 15 jours pour déplacer leurs affaires. Les clients, eux,
affluent toujours.

«Nous ne pouvions pas partir du jour au lendemain. Nous devons ramasser tous nos affaires et les installer là-bas. Voilà pourquoi nous avons réclamé deux semaines de plus pour vider les lieux», martèle un marchand.

En ce vendredi après-midi, plusieurs rideaux de fer sont fermés à Arab Town, Rose-Hill. Mais ce n’est pas parce que les marchands ont décidé d’investir les nouveaux étals. «Bannla inn al fer lapriyer», indiquent ceux qui sont là. Ils prient, eux, pour qu’un miracle se produise, que les autorités fassent machine arrière. «Zot ti kapav o mwin les nou travay ziska lafin lané.» D’autres sont las de se battre. «Kan ariv nou ler ki pou fer, wi nou pou alé…» lâchent certains, la mort dans l’âme.

Tout de même, ce n’est pas comme s’ils s’installaient à l’autre bout de la ville, non ? Le nouvel emplacement n’est situé qu’à quelques mètres… «Pa parey, nounn abitié isi, dimounn abitié. Ou ti pou kontan si dir ou sanz lakaz apré 50 an ?» D’autres encore y croient toujours, ils continuent à se battre. «Nou pé sey konvink banla pou les nou resté ziska fet fin dané. Pa kapav koz boukou la…» Ils sont même allés toquer à la porte du maire. Mais rien à faire.

Tout reprendre à zero

Petit à petit, les langues se délient. Ce qui dérange, c’est que les nouveaux étals seront plus éloignés de la gare, centre névralgique de Rose-Hill. «Dimounn vinn isi akoz nou vann bomarsé», indique une petite dame cachée derrière une pile de vêtements trois fois plus grande qu’elle. «Dimounn get zot fasilité ek nou ki pou pénalisé ladan si nou al pli lwin.» Elle a le sentiment, avoue-t-elle, qu’elle devra tout reprendre à zéro. «Nou ti kapav travay sa dé mwa-la, lerla zanvié nou alé, mé gouvernman pé tro bizin sa plas la… Ladan nou ki pé bizin fer défet.»

D’autres sont sceptiques car ils devront encourir des dépenses conséquentes à Da Patten. «Il faudra que l’on réaménage l’espace avec notre propre argent. Il faudra, par exemple, installer des shutters», déplore Shezaad, marchands de vêtements. Qui plus est, la superficie des étals, là- bas, est petite comparée à celle qu’ils occupent. «Isi, nou kav trasé met linz inpé andéor, nou pa pé blok pasaz. Par kont laba nou pou bizin res dan nou karé.» En outre, en cas de mauvais temps, ça va être la joie, ironise-t-il. «Li pa bien kouver kouma isi.»

Du côté de l’emplacement tout frais, les choses s’activent. Les panneaux en tôle cachant le chantier ont cédé la place aux nouvelles structures. Ouvriers et peintres sont sur place pour les dernières retouches. Avant l’inauguration officielle qui doit avoir lieu le 14 novembre…