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Wastewater Management Authority : du plomb dans l’aile

13 novembre 2017, 22:45

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Wastewater Management Authority : du plomb dans l’aile

Suspension d’ingénieurs, plainte pour harcèlement, allégations de favoritisme… Que se passe-t-il donc à la Wastewater Management Authority (WMA) ? La situation interpelle si bien que le mardi 7 novembre, un parlementaire a posé deux questions sur cet organisme, qui a aussi fait l’objet de commentaires d’un autre député à l’ajournement des travaux de l’Assemblée nationale.

Il y a eu tellement de cas d’allégations formulées contre le président du conseil d’administration de la WMA qu’un député de la majorité, en l’occurrence Sudesh Rughoobur, a dénoncé son comportement au Premier ministre ainsi qu’au ministre responsable de l’organisme, Ivan Collendavelloo. Toutefois, Sulaiman Hansrod reste bien en selle.

Selon notre enquête, dès qu’il a été installé à la tête du board, Sulaiman Hansrod aurait voulu évincer certains cadres qui, selon lui, étaient proches de l’ancienne direction. Il aurait favorisé certaines personnes et ses salaires ont augmenté de Rs 45 000 à Rs 110 000 par mois.

Nominé du ministre Collendavelloo, il se targue d’être intouchable et n’hésite pas à assister à des réunions politiques sans être inquiété. L’occasion de faire un tour d’horizon de ces dossiers qui plombent l’image de la WMA et du rôle que Sulaiman Hansrod y a joué.

Station de pompage de Roche-Bois

Le président du board a commencé par suspendre une dizaine d’ingénieurs ainsi qu’un chauffeur. Ce dernier a pu retrouver son poste par la suite. Ce n’est qu’après plus de 12 mois que ces cadres ont su de quelles charges ils doivent répondre et qu’ils feront face à un comité disciplinaire. Le problème découle des pannes fréquentes de la station de pompage de Roche-Bois qui date de plus de 20 ans.

Des eaux usées ont été déversées dans la rivière Lataniers l’année dernière,
car la station de pompage de Roche-Bois était en panne.

Levée de boucliers des institutions charitables

<p>Douche froide pour des orphelinats, institutions charitables et autres mosquées, il y a quelques mois. Vu la situation chaotique des finances de la WMA, la direction a décidé de leur réclamer des arriérés datant de 2002 pour non-paiement des frais des eaux de tout-à-l&rsquo;égout. Pourtant, ces organismes obtiennent l&rsquo;eau gratuitement. Devant la levée de boucliers de ces institutions, les arriérés ont été ramenés aux trois dernières années. Au Parlement mardi, le député Reza Uteem a soulevé cette question à l&rsquo;ajournement des travaux. Le ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, a répondu que la WMA peut entendre ces organisations au cas par cas pourvu qu&rsquo;elles frappent à sa porte.</p>

<p><strong>Octroi d&rsquo;un contrat</strong></p>

<p>Alors que l&rsquo;enquête sur la dizaine d&rsquo;employés était en cours, le président du conseil d&rsquo;administration allait décider de suspendre d&rsquo;autres ingénieurs. Il n&rsquo;était pas d&rsquo;accord que le contrat pour une étude de faisabilité, relative à des travaux de tout-à-l&rsquo;égout à Rivière- du-Rempart, avait été alloué à Gibb. Un des ingénieurs, sentant qu&rsquo;il allait être suspendu, a pris les devants en servant une mise en demeure à la WMA. Selon cette mise en demeure, le <em>Chairman </em>l&rsquo;aurait influencé pour accorder le contrat à une autre firme. Gibb, qui s&rsquo;estime lésée, a décidé de <a href="https://www.lexpress.mu/article/317760/contrat-wma-licac-enquete-sur-scene-ries-consult" target="_blank">porter l&rsquo;affaire devant la commission anticorruption.</a></p>

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«Harcèlement» d’une employée

<p>Un haut cadre de l&rsquo;administration, qui compte une trentaine d&rsquo;années de service, a fait une <a href="https://www.lexpress.mu/article/318531/harcelement-allegue-un-haut-cadre-wma-porte-plainte-contre-chairman-hansrod" target="_blank">déposition contre Sulaiman Hansrod pour harcèlement</a> il y a environ un mois. Dans une déposition au poste de police de Moka, elle allègue que le <em>Chairman </em>lui a mené la vie dure et qu&rsquo;elle a dû travailler sous pression.</p>

<p>En sus de cela, une lettre que nous avons reçue à la rédaction faisait état d&rsquo;un cas de favoritisme qu&rsquo;aurait pratiqué le <em>Chairman</em>. Il aurait recruté un proche comme employé de bureau. Une autre allégation est portée contre la direction de la WMA, selon laquelle des avocats choisis de Collendavelloo Chambers mènent l&rsquo;enquête sur les employés suspendus.</p>

<p>D&rsquo;ailleurs, il y avait une question parlementaire sur le paiement de ces avocats. Toutefois, le ministre Collendavelloo avait déclaré qu&rsquo;il fallait attendre la fin de l&rsquo;enquête pour avoir le chiffre exact de leurs honoraires.</p>

<p>Le Britannique Andrew Stephenson, expert en <em>Forensic Auditing</em>, a, lui, été chargé d&rsquo;enquêter sur le premier groupe des employés suspendus. Nous avons pu obtenir confirmation que les frais qui lui ont été payés avoisinent Rs 1 million.</p>

Mauvais planning : gaspillage de Rs 80 M

<p>La deuxième phase des travaux de tout-à-l&rsquo;égout à Pailles et aux Guibies aurait fait perdre quelque Rs 80 millions à la WMA. En effet, le <em>board </em>avait pris la décision de confier la gestion de ces travaux à des ingénieurs internes au lieu d&rsquo;un consultant dont les services auraient coûté Rs 80 millions. Or, avec la décision du <em>Chairman </em>de faire suspendre plusieurs ingénieurs, il a fallu recruter un consultant.</p>

Ils ont dit

<h3>Rughoobur pas satisfait des réponses de Collendavelloo</h3>

<p>Sudesh Rughoobur, qui avait posé une question parlementaire sur la quantité de tuyaux posés par la WMA durant ces quatre dernières années, a eu droit à une longue réponse qui, selon lui, contenait trop d&rsquo;informations mais pas l&rsquo;essentiel. Du reste, quand il a voulu poser des questions supplémentaires, le ministre lui a répondu que sa réponse comportait toutes les informations. Interrogé, Sudesh Rughoobur a dit qu&rsquo;il n&rsquo;est pas satisfait de cette réponse. Il compte revenir à la charge prochainement.</p>

<h3>Sulaiman Hansrod : &laquo;Du déjà entendu&raquo;</h3>

<p>Sollicité, Sulaiman Hansrod a été bref dans sa réponse. &laquo;<em>Tout ce vous me dites a été</em> <em>déjà rapporté par la presse. Je suis un </em>Chairman <em>qui fonctionne à 100 % sinon je ne serais</em> <em>allé là-bas que pour boire une tasse de thé et manger des biscuits.&raquo; </em>Concernant la suspension d&rsquo;ingénieurs, il a seulement déclaré que ces employés peuvent se défendre devant les comités disciplinaires. Il a refusé de répondre à d&rsquo;autres questions.</p>

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