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Incendie à Shoprite: Eski pou trouv li ou non? Li vivan ou pa?»…
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Incendie à Shoprite: Eski pou trouv li ou non? Li vivan ou pa?»…
Elle refuse de penser que son frère est mort. «Nou bizin rétrouv li bien», lance la toute jeune Sanjana. L’alternative lui est insupportable. Inenvisageable. Les pompiers sur place à Shoprite n’ont toujours pas retrouvé son frère Dinesh Domah. Le jeune homme de 24 ans est porté manquant depuis l’incendie qui a éclaté dans l’entrepôt du supermarché le dimanche 12 novembre.
Ce «frère exemplaire», Sanjana prie jour et nuit pour lui. D’ailleurs, la jeune fille, qui est en Grade 10, a tenu à se rendre sur place. Idem pour sa grande soeur Sandhya et leurs proches. Ils étaient une vingtaine sur le lieu de l’incendie le mardi 14 novembre. Guettant les moindres faits et gestes des pompiers. Dans l’attente d’une bonne nouvelle.
À ce stade, l’angoisse est à son comble. D’autant qu’ils n’ont aucune nouvelle. Rien à quoi se raccrocher si ce n’est l’espoir. «Nou pa koné ki pé pasé andan. Ni zot pé les nou al gété, ni zot pé donn nou nouvel», dit Sandhya, la sœur aînée de Dinesh. Vêtue d’un churidar, d’un châle de couleur rose, le visage ravagé par la tristesse, la jeune femme n’arrive pas à retenir ses larmes. «Nou pé anvi koné ki’nn ariv li. Eski pou trouv li ou non? Li vivan ou pa? Personn pa pé kapav dir nanyé!»
«Li ti bien kontan so travay»
Malgré la colère, malgré le désespoir qui la ronge, Sandhya essaie d’être forte. Pour sa petite soeur Sanjana. De confier que celle-ci est très proche de Dinesh. «Mo ti ser pé malad dépi li’nn tan san nouvel-la. Ni li pé rod al lakaz pou réposé, li lamem ar nou ek li pé atann pou gagn nouvel mo frer…»
Sandhya raconte que Sanjana et Dinesh sont «très proches». «Notre mère est décédée depuis dix ans. À l’époque, Sanjana avait cinq ans. Dinesh s’est occupé d’elle comme si elle était son enfant.»
Sanjana, d’ailleurs, n’en démord pas. «Mon frère est une bonne personne, c’est un frère exemplaire.» Toujours sous le choc, elle murmure qu’elle n’aurait jamais imaginé vivre pareille situation.
Sanjana et Sandhya soulignent toutes deux que Dinesh n’a pas eu une vie facile. Notamment parce que les relations n’étaient pas au beau fixe avec leur père, Purmessur Domah, allèguent-elles. «Gramatin tanto li diskit ar li... Mé mo frer res trankil akoz li ti tro bon», lâche Sanjana. Leur tante de renchérir : «Dinesh pa manzé mem lakaz, li’nn pas bokou mizer.»
Espoir
Ce que dément toutefois Purmessur Domah, âgé de 58 ans. Alors que les proches de Dinesh sont assis à l’arrière du centre commercial, là où le feu a éclaté, lui se trouve à l’autre bout du bâtiment, loin du remue-ménage. Il fait le va-et-vient avec son épouse Shobha. «Dinesh inn né le 7 novam ek mo fam so laniverser ti le 3. Le 11, nou inn fer enn fet pou sélébré toulédé laniverser», indique-t-il en montrant les récentes photos de son fils sur son portable. Son fils, poursuit-il, est un «hard worker». «Li ti bien kontan so travay ek li pa ti enn zanfan pares.»
Purmessur Domah révèle que ses proches et lui ne sont pas en bons termes. De déplorer toutefois que «zordi, dan enn moman parey, la osi zot pé met dibri». Son épouse et lui, ajoute-t-il, sont sur place depuis dimanche. «Nou pé atann pou trouv mo garson, mo garson sorti bien…»
Incompréhension
<p>Plusieurs questions taraudent les proches de Dinesh Domah. Qu’est-il arrivé ce jour-là? Pourquoi est-il resté à l’intérieur ? Pourquoi les pompiers ne l’ont-ils pas encore retrouvé? <em>«Un de ses amis nous a dit que lorsque l’incendie a éclaté, Dinesh est rentré à l’intérieur de l’entrepôt pour récupérer une clé. </em>Nou pa koné ki laklé-sa ek ki finn arivé. Bann-la inn zis rémarké ki li pa parmi zot kan zot tou inn sorti déor. Ek zot inn koumans rod li<em>»</em>, confie l’une des proches présentes sur place.</p>
L’accès interdit aux proches et aux médias
À un certain moment, le mardi 14 novembre, le propriétaire du centre commercial ainsi que des membres de l’administration sont arrivés sur le lieu pour ordonner à la police d’interdire l’accès aux proches ainsi qu’aux journalistes. Alors que les proches de Dinesh se trouvaient dans le food court, le directeur leur a demandé de quitter les lieux. Ce qu’ils ont mal digéré. «Nou pa pou alé tan ki pa gagn nou zanfan», ont-ils balancé au visage du propriétaire.
Avis divergents sur le travail des pompiers
<p>Les proches de Dinesh Domah mettent en doute les efforts des pompiers et des policiers. <em>«Nou pa pé koné mem ki zot pé fer ek nou’nn trouvé ki fason zot pé travay», </em>disent-ils. Mais Purmessur Domah ne partage pas cet avis. Il tient même à remercier les effectifs sur place.<em> «Mo pé trouvé ki bann-la pé fer tou zot zéfor pou tir mo garson.»</em></p>
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