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Incendie à Shoprite: absence de portes de secours, les règles de rangement pas respectées… des failles décelées
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Incendie à Shoprite: absence de portes de secours, les règles de rangement pas respectées… des failles décelées
Plusieurs policiers et pompiers ayant travaillé pour circonscrire l’incendie de Shoprite se posent la même question : le drame aurait-il pu être évité si l’entrepôt de Shoprite était conforme aux règles de Health and Safety ? En effet, ils déplorent l’absence de portes de secours adéquates ou encore le fait que l’alarme du détecteur de fumée s’est déclenchée durant toute la semaine avant que le drame ne se produise.
«Le bâtiment n’avait que deux issues. Soit une porte qui donne sur le quai de livraison des marchandises, dont les volets étaient fermés, et une autre qui était verrouillée», explique un des premiers pompiers à être arrivés sur les lieux lorsque le feu s’est déclaré, dimanche.
En plus d’avoir été verrouillées, explique un expert en Health and Safety, les portes n’étaient pas conformes aux modèles des Fire Exits. «Les portes doivent être des push doors, avec un levier permettant de l’ouvrir facilement de l’intérieur. De l’extérieur il n’y a pas moyen de l’ouvrir», explique-t-il. Et d’ajouter qu’on ne peut utiliser l’excuse d’éviter les vols puisqu’il faut qu’il y ait une alarme sur chaque Fire Door pour s’assurer que le propriétaire soit informé si la porte reste ouverte.
Autre lacune : le personnel de l’entrepôt n’a pas respecté les règles de rangement prévues par la loi. Les piles d’articles doivent être à plus d’un mètre du plafond. Or, cette consigne n’était pas respectée dans l’entrepôt de Shoprite.
Allées obstruées
Par contre, entre les étagères où étaient disposés les produits, il y avait bien un mètre comme l’oblige l’Occupational Health and Safety Act. Constat des pompiers, cependant ? Les allées entre les étagères étaient obstruées par les chariots de livraisons et autre piles qui devaient être disposées sur les étagères.
Par ailleurs, les pompiers déplorent la quantité de marchandises présente dans l’entrepôt. Au total, 300 tonnes de marchandises s’y trouvaient, selon les pompiers. Et ce, pour une surface d’environ 600 m2, comme l’a fait savoir le ministre des Collectivités locales, Mahen Jhugroo, lors de sa conférence de presse. Bien que les hauts gradés du Mauritius Fire and Rescue Services (MFRS) ne puissent avancer de chiffres sur le maximum de marchandise qu’il devrait y avoir sur 600 m2, on s’accorde à dire que 300 tonnes c’est bien trop.
Pourtant, malgré tous ces manquements, l’entrepôt détenait bel et bien un Fire Certificate. Comment est-ce possible ? «La plupart des lacunes n’empêchent pas d’avoir un Fire Certificate. Mais ce sont plutôt différentes méthodes de travail que devraient adopter les employés dans leur day-today duty», explique un haut gradé du MFRS. Quant aux Fire Doors, l’on soutient qu’il se pourrait que les plans aient changé depuis que l’entrepôt a été rénové.
Trianon Shopping Park et ses locataires
Est-ce que le Trianon Shopping Park a déjà rencontré des problèmes avec le supermarché Shoprite dans le passé ? «Pas à ma connaissance», répond Danil Ismaël, le propriétaire de Trianon Shopping Park.
«On n’était pas du tout impliqué dans la sécurité de Shoprite. C’est une société multinationale. Elle est consciente de ce qu’elle fait et est entièrement responsable de ses actions.»
Danil Ismaël précise cependant que le Trianon Shopping Park a le devoir de répondre aux sollicitations de ses locataires pour des rénovations et des améliorations. «S’il y avait eu une sollicitation de Shoprite, cela aurait été fait.»
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