Bien qu'il figure au coeur d'une région qui a construit sa richesse sur la production de pétrole, le Salon international de l'automobile de Dubaï utilise son édition 2017 pour montrer que les Émirats arabes unis visent à s'imposer comme un leader des transports propres dans les prochaines années et réduire leur dépendance au pétrole.

Lorsque la 14e édition de l'événement automobile à ouvert ses portes au public le 14 novembre, les véhicules électriques, hybrides et à hydrogène ont investi le devant de la scène, aux côtés des hypercars personnalisées et des immenses SUV.

Grâce à de nombreuses initiatives comme la mise en place de stations de recharges gratuites pour tous, le parking gratuit pour les voitures propres et de généreuses réductions d'impôts, l'intérêt et la demande envers les véhicules moins polluants sont en constante progression à Dubaï.

L'émirat a récemment posé les bases impressionnantes d'un système public d'infrastructures de recharge électrique automobile, même si nombreux sont ceux qui soutiennent l'hydrogène plutôt que l'électrique rechargeable. L'émirat génère déjà assez d'hydrogène dans ses raffineries pétrolières pour répondre à une utilisation domestique potentielle, mais il voit déjà au-delà de ses frontières en augmentant la production pour exporter aux marchés internationaux. Pour la même raison, Dubaï s'intéresse à ses autres industries de base, comme la production de soude caustique, pour voir si l'hydrogène peut être développé ou généré comme un produit dérivé, mais aussi les fermes solaires pour fournir une énergie sans CO2 qui permettra de produire le précieux gaz.

À Abu Dhabi, la toute première station à hydrogène de la région a récemment vu le jour. Depuis le mois de janvier, les Émirats arabes unis travaillent en partenariat avec Toyota et testent ses véhicules Mirai, à pile à combustible à hydrogène, sur leurs routes.

Dubaï a pour objectif d'afficher l'empreinte carbone la plus basse au monde d'ici 2050, mais pour ce faire, il ne peut pas tout miser sur les énergies renouvelables, les Emirats doivent aussi revoir leurs formes actuelles de mobilité personnelle.

C'est pourquoi, ils encouragent financièrement à l'achat de véhicules électriques sur le court terme et s'intéressent à l'hydrogène sur le plus long terme.

La veille de l'ouverture du salon automobile de Dubai, l'Hydrogen Council, qui regroupe 18 patrons dans 18 industries clés, s'est adressé à la COP 23 de Bonn pour présenter sa feuille de route sur l'avenir de l'énergie hydrogène. Ils ont présenté des recherches qui montrent qu'une adoption massive de l'énergie hydrogène pourrait réduire les émissions de carbone d'environ 6 gigatonnes en comparaison avec les niveaux actuels qui représentent 20% des mesures nécessaires pour contenir à 2°C le réchauffement de la Terre.

Les bienfaits de l'hydrogène sont reconnus par tous. Par exemple lorsqu'on l'utilise pour générer de l'électricité dans les piles à combustibles automobiles, le seul résidu qu'il produit est de la vapeur d'eau. En revanche, certains s'interrogent sur la durabilité de la fabrication de l'hydrogène, un processus bien moins propre.

L'Hydrogen Council prévoit cependant que 10 à 15 millions de véhicules à pile à combustible hydrogène pourraient circuler sur les routes de la planète d'ici 2030 et 500.000 camions aussi à pile à combustible.