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Negative Income Tax: où sont les 150 000 bénéficiaires annoncés par le Premier ministre ?
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Negative Income Tax: où sont les 150 000 bénéficiaires annoncés par le Premier ministre ?
Erreur de calcul ? Dans son discours, lors de la présentation du Budget 2017-18, Premier ministre, Pravind Jugnauth avait annoncé que quelque 150 000 Mauriciens bénéficieraient de la Negative Income Tax. Sauf qu’à ce jour, ils sont 21 800 à s’être inscrits. Les premiers paiement ont eu lieu vendredi 24 novembre. Et il s’avère que les critères d’éligibilité devaient à nouveau être revus.
L’explication est simple, du moins, du côté de l’hôtel du gouvernement. C’est la faute d’un manqué de communication, explique-t-on. «Bien que des brochures sur la Negative Income Tax aient été distribuées et que des publicités aient été diffusées à la radio et à la télévision, bon nombre de Mauriciens éligibles ignorent toujours le concept.» Ce qui pousse à dire qu’il faudrait «peut-être dépêcher une équipe sur le terrain pour éduquer les gens».
Reste qu’il y a un autre obstacle majeur. En l’occurrence, la crainte des employeurs de déclarer leur personnel. Pour être éligibles à la taxe inversée, les employés doivent être en règle et inscrits auprès du National Pension Fund (NPF). Et à ce stade, la possibilité est réelle qu’il soit demandé aux employeurs de payer pour les années précédentes pendant lesquelles les travailleurs n’étaient pas inscrits au NPF.
«La Mauritius Revenue Authority doit seulement s’assurer que l’employé est en règle. Toutefois, l’employeur n’a aucune garantie que l’État ne lui demandera pas de payer le NPF durant toutes les années que la personne a été employée», fait-on valoir. Cela concerne surtout les petits commerces, tels que les salons de coiffure, les petits ateliers ou encore les snacks. Cette crainte les empêcherait de venir de l’avant et inscrire leur personnel.
La solution est simple, pour l’économiste Eric Ng. Il preconize que l’État propose une amnistie à ces petits commerces pour les encourager à déclarer leurs employés. «Par exemple, on aurait pu leur dire de payer le NPF pour les cinq dernières années uniquement», dit-il.
Selon l’économiste, plusieurs milliers de personnes continuent à travailler sans recevoir de fiches de paie. Les premiers amendements aux critères de la Negative Income Tax, qui ont eu lieu au début du mois, visaient à rendre éligibles un plus grand nombre de personnes, fait-il comprendre. «Payer le NPF constitue d’ailleurs un travail administratif non négligeable, ce qui refroidit certains employeurs», observe-t-il.
Tout cela lui fait dire que les autorités auraient mieux fait d’établir le salaire minimum avant d’aller de l’avant avec la taxe inversée. «Revoir les critères à chaque fois ajoute à la confusion.»
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