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Glissements de terrain à Quatre-Sœurs: «Notre vie est en danger», dit Dhananjaye Joomah

28 novembre 2017, 21:35

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Glissements de terrain à Quatre-Sœurs: «Notre vie est en danger», dit Dhananjaye Joomah

Dix ans depuis que sa famille attend d’être relogée. Dhananjaye Joomah veut quitter sa maison au plus vite. Celle-ci s’effrite à vue d’œil et le toit lui tombe presque sur la tête. Ce père de famille est inquiet pour la sécurité de ses proches. Les Joomah font partie des 11 familles qui vivent dans la zone sujette aux glissements de terrain à Quatre-Sœurs.

La dalle s’est effritée, laissant voir sa structure en métal.

«Enn sans mo bann garson inn koumans al travay», lâche Dhananjaye Jhoomah. Il est loin de se réjouir du progrès financier de la famille, mais du fait qu’ils aient ainsi évité un accident récemment. «Enn bel bout béton inn sorti dépi dan plafon inn tonbé. So ros ek so féray inn tom kot lili lor kot bann-la dormi mem. Enn sans sa zour-la, zot pa ti dan lakaz», raconte, soulagé, ce père de deux fils, l’un âgé de 18 ans et l’autre de bientôt 17 ans. «Ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas rester à rien faire à la maison et ont trouvé un job durant les vacances», raconte celui qui remercie encore sa bonne étoile que personne n’était à la maison.

Cet incident s’est déroulé la semaine dernière. Ce jour-là, en rentrant, ils ont trouvé le lit recouvert de bouts de béton. Même les draps attachés entre le lit et le plafond pour empêcher que le béton qui s’effrite ne leur tombe dessus n’ont pas été bien efficaces…

«Chez les Jhoomah, il n’y a pas que le toit qui s’effrite : la dalle laisse voir sa structure en métal.»

«Cela fait plus de 15 ans que nous attendons qu’une décision finale soit prise», dit Dhananjaye Jhoomah, qui résume ainsi la situation dans laquelle se trouvent plusieurs familles, à Quatre-Sœurs. Les 11 familles vivent sur une parcelle de terrain qui a déjà connu plusieurs glissements de terrain et, à chaque pluie, les choses s’aggravent. La plupart vivent dans des maisons aux murs lézardés et dont le sol n’est pas nivelé en raison du terrain instable. Chez les Jhoomah, il n’y a pas que le toit qui s’effrite : la dalle laisse voir sa structure en métal et le père de famille a retenu une partie de ce toit avec des vérins. «Quand il pleut, le toit coule», raconte ce dernier.

Même son de cloche chez les Murachpersad. Dans leur maison, où vivent deux frères et leurs enfants en bas âge, les fissures sont si larges qu’à chaque pluie, toute la maison prend l’eau. «En plus, les petites bêtes comme les cafards et les vers pénètrent à l’intérieur à travers ces fissures», indiquent les frères.

Des draps ont été attachés entre le lit et le plafond.

«Nous sommes nombreux à vouloir partir d’ici car c’est très difficile de vivre dans ces maisons», fait ressortir Dhananjay Joomah. Un plan de relogement a été proposé aux 11 familles : elles ont reçu chacune une portion de terrain à Camp-Ithier, à Flacq. Or, certaines avaient des réticences à partir et les choses tardaient à se concrétiser. Notre interlocuteur, lui, veut pouvoir partir et vivre ailleurs au plus vite, mais il risque de devoir attendre, encore.

«Récemment on m’a appelé pour me dire qu’il y a eu des changements ; que nous n’aurons pas le terrain à Camp-Ithier et que nous devons bouger à Trou-d’Eau-Douce. De plus, nous aurons à construire nos maisons nous-mêmes, alors que la somme accordée comme dédommagement est minime. Allons-nous devoir attendre encore et recommencer la procédure ? Notre vie est en danger et on nous fait perdre du temps», lâche Dhananjaye Joomah, inquiet.

Aucun progrès

<p>Les jours se suivent et se ressemblent. Le 14 avril, le Conseil des ministres avait avalisé la décision de reloger les 11 familles à Camp Ithier. bonZour! était parti à la rencontre de celles-ci. À l&rsquo;époque, le ministre avait affirmé que tout serait finalisé dans deux mois. Sept mois&nbsp;après, leur situation n&rsquo;a pas connu d&rsquo;amélioration. Aujourd&rsquo;hui, ces familles disent être toujours dans le flou, ne sachant pas si elles iront à Camp Ithier ou à Trou-d&rsquo;Eau-Douce.</p>