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Service anti-incendie: un fonctionnement difficile

28 novembre 2017, 22:28

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Service anti-incendie: un fonctionnement difficile

Le public est-il à l’abri en cas d’incendie ? Quel est le rôle de la Fire Safety Division (FSD) pour prévenir ces sinistres au niveau des bâtiments publics et privés ? Ces questions se posent suivant l’incendie mortel dans l’entrepôt de Shoprite et la récente fermeture de l’Emerald Shopping Park. À regarder de plus près, le fonctionnement de la FSD du Mauritius Rescue and Fire Service (MFRS) laisse à désirer : les inspections se font à personnel réduit, il n’y a pas de visites surprises et pas de contraventions en cas de non-respect des normes anti-incendie…

Manque de personnel

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<p>La FSD du MFRS se charge des inspections au niveau des bâtiments publics et privés. Elle fait aussi des recommandations afin que ceux-ci soient aux normes en ce qui concerne la sécurité en cas d&rsquo;incendie et émettent des certificats.</p>

<p>Vingt-sept officiers, dont cinq femmes, sont affectés à ce département. Mais seuls 13 d&rsquo;entre eux font du terrain. Chaque jour, ils sont six à faire des inspections selon un système de rotation. Du coup, un officier peut aller sur le terrain entre 2 à 3 fois par semaine. Les pompiers disposent de trois véhicules. Il y en avait quatre jusqu&rsquo;à ce que l&rsquo;un d&rsquo;entre eux soit remis à l&rsquo;unité responsable de l&rsquo;entraînement. Les éléments de la FSD travaillent pendant la semaine, de 8 h 45 à 16 heures, excluant les congés publics. En cas de force majeure, ils peuvent être appelés en renfort pendant le week-end.</p>

<p>Le manque d&rsquo;effectif serait un frein au bon fonctionnement de la FSD. Des officiers ont, à maintes reprises, attiré l&rsquo;attention sur ce problème. Selon nos recoupements, des officiers qui partent en vacances ou encore ceux qui sont transférés ne sont pas remplacés. Sans compter ceux qui sont invités à participer à des campagnes ou causeries.</p>

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Peu de marge d’action

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<p>Les membres de la FSD mènent entre quatre et sept inspections par jour, dépendant de la superficie des immeubles. Auparavant, il y en avait 12 à 15. Par moments, l&rsquo;exercice peut prendre plus d&rsquo;une demi-journée, voire deux à trois jours. C&rsquo;est notamment le cas quand il s&rsquo;agit de centres commerciaux. Après une première visite, des recommandations peuvent être faites au propriétaire du bâtiment. Les éléments de la FSD retournent sur les lieux une fois que celui-ci a apporté les changements demandés. Il dispose d&rsquo;un mois pour se conformer aux normes. Passé ce délai, la FSD envoie un rappel au principal concerné. Que se passe-t-il en l&rsquo;absence d&rsquo;actions de la part des propriétaires ? &laquo;<em>Il n&rsquo;y a rien que l&rsquo;on puisse faire. La loi ne nous autorise pas à prendre des contraventions, par exemple</em>&raquo;, laisse-t-on entendre. Ce serait dans les cas extrêmes que l&rsquo;unité révoque les fire certificates. Toutefois, même en l&rsquo;absence de cette licence ou d&rsquo;un fire clearance, selon le cas, le propriétaire peut continuer à opérer.</p>

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Zéro suivi

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<p>Il n&rsquo;y a pas d&rsquo;inspections surprises. La FSD doit informer les propriétaires de bâtiment de sa visite une semaine avant le jour fixé. Ces derniers ont ainsi &laquo;<em>le temps de tout mettre en règle. On ne fait que prendre note de ce qu&rsquo;on a constaté</em>&raquo;, dit notre source. D&rsquo;ailleurs, notre interlocuteur cite l&rsquo;exercice à l&rsquo;Emerald Park Shopping Centre, à Trianon, qui a mené à sa fermeture, vendredi. De concéder que c&rsquo;est &laquo;<em>suivant la vidéo du candidat indépendant, Yuvan Beejadhur, ainsi que l&rsquo;incendie dans l&rsquo;entrepôt du Shoprite ayant coûté la vie à Dinesh Domah</em>&raquo; que la FSD est intervenue. Une fois le fire certificate ou le fire clearance émis, il n&rsquo;y a pas de suivi pour voir si le propriétaire continue à respecter les normes. Seuls les propriétaires de dortoirs sont soumis à un renouvellement de leurs certificats sur une base régulière.</p>

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Quatre centres commerciaux dans le rouge

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<p>Ils ont deux à trois jours pour se conformer aux normes antiincendie. Deux centres commerciaux du Nord et deux de l&rsquo;Est ont reçu des improvement notices, hier, du MFRS. C&rsquo;est le résultat des visites effectuées par la FSD ce week-end.</p>

<p>Qu&rsquo;est-ce qui explique le fait que le fire certificate d&rsquo;Emerald Park Shopping Centre a été révoqué alors que les quatre centres commerciaux n&rsquo;ont reçu que des improvement notices ? D&rsquo;autant que, selon nos recoupements, leurs lettres de révocation étaient déjà prêtes. Le Chief Fire Officer, Louis Pallen, explique le non respect des conditions attachées à l&rsquo;émission du fire certificate était tel à l&rsquo;Emerald Park Shopping Centre que le MFRS a jugé utile de sévir. Le fire certificate de ce centre a été révoqué pour permettre au propriétaire de faire le nécessaire. Hier, ce dernier aurait demandé au MFRS de faire une nouvelle inspection. Louis Pallen en appelle au devoir citoyen pour dénoncer toute atteinte à la sécurité en cas d&rsquo;incendie. &laquo;<em>Nous n&rsquo;avons pas le temps d&rsquo;aller sur les réseaux sociaux. On demande plutôt au public de nous alerter sur le 154</em>.&raquo;</p>

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