Chanteur et musicien du groupe Lespri Ravann, Kirty O’Clou est également fabricant de «ravanne» et gérant d’un magasin au Caudan. Il nous raconte sa relation avec cet instrument traditionnel.

On le connaît comme chanteur et musicien ayant évolué aux côtés de Menwar. Il fait actuellement partie du groupe Lespri Ravann. Et Kirty O’Clou est également fabricant de ravanne. Un métier qui lui a permis, aujourd’hui, d’ouvrir Lakaz Ravann, un magasin situé au Caudan, où la ravanne est reine.

Son histoire avec cet instrument remonte aux années 90. «À l’époque, avec Menwar, nous louions une maison à Pointe-aux-Sables. Menwar s’intéressait à la ravanne. C’est auprès d’une famille de fabricant qu’il a appris le métier», raconte Kirty O’Clou. Menwar lui en a parlé et expliqué comment faire. «Nous avons essayé. Au début, c’était difficile car nous n’avions pas les outils nécessaires, mais avec le temps nous y sommes arrivés.» 

Au fil des années, Kirty O’Clou a appris à maîtriser les techniques de fabrication de la ravanne. Il ne s’est pas contenté de suivre les techniques anciennes. «Contrairement à la manière de fabriquer ces instruments autrefois, nous nous servons aujourd’hui de ficelles pour raidir la peau», explique-t-il. Cette technique permet de jouer de la ravanne sans nécessairement avoir à la chauffer. 

«Pour en fabriquer, il faut de la patience» 

Pour le musicien, il est plus difficile de jouer de la ravanne que d’en fabriquer. «Pour en jouer, il faut avoir le rythme dans le sang et connaître les accords. Pour en fabriquer, il faut de la patience et surtout savoir travailler la peau de chèvre. Ceci peut être délicat car il faut nettoyer la peau», dit-il. 

Fabriquer des ravannes est symbolique pour Kirty O’Clou. «Ce n’est pas seulement un instrument de musique, c’est notre patrimoine et le symbole de notre identité.» Pour transmettre ses connaissances, Kirty O’Clou a des apprentis. «Il y a deux jeunes, dont mon neveu, à qui j’ai transmis les techniques de fabrication. Aujourd’hui, ce sont eux qui conçoivent les ravannes pour le magasin.» 

Dans son magasin, Kirty O’Clou innove en proposant des ravannes avec des motifs divers. «Nous apportons une valeur ajoutée à l’instrument en y proposant des imprimés divers selon l’envie du client.» Nombreux sont, en effet, les touristes à vouloir ramener dans leurs valises une ravanne de Maurice. 

Kirty O’clou souhaite que ce métier ne disparaisse pas et qu’il continue de se transmettre de génération en génération.