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Enseignement: Ellevina Narsoo, une prof pas comme les autres

4 décembre 2017, 23:15

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Enseignement: Ellevina Narsoo, une prof pas comme les autres

Imaginez, vous êtes une jolie jeune femme travaillant dans une école d’à peu près 2 000 garçons. Vous y enseignez l’éducation physique et vous arrivez à vous faire apprécier et respecter. À 27 ans, Ellevina Narsoo, une habitante de d’Épinay, n’y voit aucune difficulté. Pour que ses élèves aiment le sport, elle serait prête à tout. Rencontre avec une enseignante hors cadre.

Il fait nuit. Ellevina Narsoo nous a donné rendez-vous chez elle. Derrière un grand portail, une jeune femme souriante nous accueille. Sa démarche est élégante, ses cheveux soyeux. Nous sommes surtout interpellés par cette étincelle qui brille dans ses yeux lorsqu’elle parle de ses élèves. La jeune enseignante n’a rien de ces profs blasés que l’on a tous rencontré au moins une fois dans sa vie. Elle est dynamique et passionnée. Ellevina Narsoo aime ce qu’elle fait. Elle aime le sport, elle aime le contact humain et elle aime son métier d’enseignante. «Être prof d’éducation physique, c’est un métier fascinant ! Les élèves m’ont appris énormément de choses. Ils me font confiance et ça fait une différence», dit-elle.

Une bonne oreille aux côtés de ces garçons

«Certains élèves viennent se confier à moi. Et je me rends compte que les enfants ont beaucoup de choses à gérer à leur si jeune âge. J’accorde énormément de respect à mes élèves et ils me le rendent bien.» C’est ainsi qu’elle a tissé le lien avec les collégiens. Elle est devenue l’oreille attentive de ceux qui ont du mal à gérer leur quotidien difficile. «Il y a des enfants qui ont beaucoup de soucis à la maison et des parents qui me demandent si je peux parler à leurs enfants. C’est avec amour que je le fais», confie l’enseignante.

Ellevina revient sur ses débuts dans le métier. Elle a été prof dans une école primaire avant de se spécialiser dans l’éducation physique. Elle en a fait du chemin depuis le premier jour où elle a mis les pieds au collège Imperial de Forest-Side. C’était en 2014, elle avait 24 ans. Elle était alors détentrice d’un Diploma in Science and Physical Education. Comment fait-on la classe lorsque ses élèves sont quelques années plus jeunes que soi? «La première classe était bizarre. Mais je m’entends mieux avec les élèves du HSC parce que justement, ils ont un certain degré de maturité.»

Elle se souvient que, toute jeune, elle avait à relever un défi de taille. Elle devait se faire confiance, se faire respecter des élèves et des autres enseignants qui étaient tous plus âgés qu’elle. «C’était un challenge pour moi. La direction du collège voulait une enseignante pour les classes d’éducation physique. C’est possible pour une fille de se faire respecter par des adolescents et ils ont cru en moi. J’ai donc marqué l’histoire du collège», dit la jeune femme avec humilité.

Elle reconnaît l’apport des autres dans ce parcours qui n’a pas toujours été sans embûches. Aujourd’hui, cependant, la voilà en charge de tout le département d’éducation physique au collège, un poste intérimaire. Et elle complète un Bachelor in Education and Science and Physical Education.

Un amour pour les sports depuis l’école

Évidemment, sa passion pour le sport n’est pas née d’hier. Élève du Mauritius College, de la Form 1 à la Form 5, avant de rejoindre la SSS de Rivière-des-Anguilles, Ellevina décroche plusieurs médailles dans différentes disciplines. Elle se laisse tenter par le saut en hauteur, puis la course de haies, s’ensuivront les 100 m sprint, le lancer de disque et le volley-ball. Elle sera d’ailleurs capitaine de l’équipe.

Il s’agit d’abord de transmettre sa passion à ses élèves. «Il faut que mes élèves puissent aimer le sujet. Le sport permet d’évacuer le stress. Je fais de mon mieux pour qu’ils prennent conscience de l’importance de l’activité physique.» Elle s’empressera d’expliquer qu’une heure de marche quotidienne peut aider à se maintenir en forme. «S’il fallait que je dise quelque chose à la population, c’est cela. Le sport est essentiel à la bonne santé.»

Ses petits protégés font des prouesses

Ses élèves sont très doués dans plusieurs disciplines. Ellevina Narsoo démarre son marathon. «J’enseigne le tennis de table et nous sommes premier au niveau régional et troisième sur le plan national. Idem pour le volley-ball. En natation, un élève est 4e au niveau national et en badminton, nous sommes 2e au niveau régional et 3e au niveau national», dit-elle avec ce même sourire qui nous a accompagnés tout au long de la rencontre.

Madame joue de la batterie, mais pas que…

<p>En lui parlant, nous remarquons aussi un clavier électronique à côté. <em>&laquo;Vous en jouez ?&raquo;</em> demandons-nous. <em>&laquo;Oui, je fais aussi de la batterie et de la guitare. Mais la guitare c&rsquo;est mon instrument principal.&raquo;</em> Avant de faire valoir que cet atout l&rsquo;aide à enseigner le sport avec de la musique. <em>&laquo;J&rsquo;ai le rythme, je sais suivre la musique. C&rsquo;est un avantage !&raquo;</em> lâche la jeune femme.</p>