Quarante-cinq ans déjà qu’elle vit là. Dans cette petite bicoque en tôle qui coule de partout. D’ici peu, toutefois, cela sera de l’histoire ancienne. Un peu plus de deux semaines déjà que la construction de la nouvelle demeure de Poosmawtee Sobhee, à Grande-Rivière-Nord-Ouest, a débuté. «Dan rev si zamé nou’nn pansé pou gagné sa», lâche Poosmawtee Sobhee, des larmes de joie aux yeux.

Ce «kado» a pour origine une vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux. Celle-ci démontrait les conditions déplorables dans lesquelles vivent les Sobhee. Une situation qui n’a guère laissé insensibles Arvesh Sharma Dabedeen, un religieux habitant Cassis, et ses amis. «Zot a nef dimounn ki viv dan enn ti lakaz an tol ki koulé, ki séré ek ki péna nanyé. Lorla madam-la ek so misié ki éna plis ki 65 ans zot éna dé zanfan malad ek andikapé», raconte le jeune homme.

«Mo pann kapav res asizé kan mo’nn trouvé dan ki léta sa madam-la ek so fami pé viv. Mo pann kapav get sa ti vidéo-la ziska la fin telman sa inn tous mo léker», avouait Arvesh Sharma Dabedeen dans nos colonnes, il y a un peu moins d’un mois. Ainsi, quelques jours après avoir pris connaissance de la vidéo, il lance le Sobhee House Project et crée une page sur Facebook pour attirer l’attention de ceux souhaitant aider la famille Sobhee. De plus, un appel est lancé à travers un des articles de bonZour !.

«De nombreuses personnes ont pris contact avec nous. Il s’agissait de professionnels, de directeurs de compagnies de construction qui souhaitaient apporter leur soutien», souligne le jeune homme.

Innombrables coups de main

Quelques semaines après, Seeneevassen Moothoosamy, le directeur d’une compagnie de construction, se présente à lui pour construire bénévolement la maison des Sobhee. «Apré nou inn gagn Gamma ki’nn sponsor nou bloc, Kolos ki’nn donn nou sima ek ban lézot dimounn ki’nn propoz pou donn koudmé», ajoute l’initiateur du projet.

Résultat : il y deux semaines, la construction de la maison de rêve a débuté. C’est plutôt durant les week-ends que les volontaires se présentent pour donner un coup de main. «Nou inn fini koul baz, inn koumans mont blok», raconte Arvesh Sharma Dabedeen. Reste que, le début des travaux s’est avéré quelque peu compliqué. Il a fallu faire un système de canalisation pour l’évacuation de l’eau ainsi que des drains tout autour de la maison. La maison comprendra également un cabinet d’aisance adapté à une personne souffrant d’un handicap.
  
Poosmawtee Sobhee, elle, n’en a pas fini de dire merci. À Arvesh Sharma Dabedeen. À ses amis. À ces Mauriciens qui lui ont tendu la main. «Bann-la inn montré mwa mo plan lakaz kot pou éna kat lasam, mo lakwizin, saldébin, twalet, enn ti salon tousa.»

C’est pour elle, un rêve devenu réalité. Il y a encore quelques mois, tout cela lui aurait paru impossible. «Tousa mo’nn gété zis dan rev», dit-elle, émue.