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Le musée des merveilles: un hymne à l’enfance
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Le musée des merveilles: un hymne à l’enfance
Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben et Rose. Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente ; Ben rêve du père qu’il n’a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d’une mystérieuse actrice. Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York.
La note: 7/10
Adapté d’un roman graphique éponyme signé Brian Selznick, Wonderstruck (traduit en France sous le nom Black Out en 2012) évite de justesse l’hommage un peu ronflant au septième art – metteurs en scène pionniers et contemporains confondus – qu’avait déjà articulé assez maladroitement Martin Scorsese dans Hugo Cabret, autre transposition d’après une oeuvre de l’écrivain américain. Avec d’un côté le destin de Ben en 1977, de l’autre celui de Rose en 1927, le grain du 35 mm varie entre les couleurs chatoyantes du Nouvel Hollywood et celles du noir et blanc des années folles. D’un bord à l’autre du récit, les protagonistes Ben et Rose suivent deux trajectoires à priori lointaines, mais qui vont s’entrecroiser. Une rencontre rendue possible par de nombreux sursauts dans l’histoire, à commencer par la surdité soudaine et quasi magique de Ben après qu’un éclair ait frappé son ancienne maison alors qu’il écoutait le combiné d’un téléphone, ou le cabinet de curiosité miraculeux. Si l’on sent bien dans ses superbes transitions en fondu ou cut d’une époque à l’autre – très graphiques –, dans ses expérimentations sur les chromatiques, ou dans le jeu de ses acteurs, que Todd Haynes a consacré sa minutie et son maniérisme pour adapter scrupuleusement le roman original, difficile cependant d’ignorer un certain sentiment de lassitude.
Pour le cinéaste américain, le cinéma plus que tout autre est un art de l’artifice, point de vue déjà véhiculé avec Velvet Goldmine et de façon plus occulte dans toute son oeuvre. Fidèle à cette vision, Wonderstruck décompose les sensations des personnages principaux (sourds et/ou muets) pour donner à ressentir leur handicap avec tout ce que le septième art compte d’effets. Non content de développer d’une part un cinéma muet pour le versant 1927, il multiplie les ruptures sonores par ailleurs en 1977. Sans doute est-ce là d’ailleurs l’un des points forts de Wonderstruck : le travail sur le son, et l’utilisation, outre les partitions sensibles, de bandes originales saisissantes, contrastées par une absence de dialogues, parfois pendant plusieurs dizaines de minutes.
Néanmoins, même si l’on est ici assez loin du déluge de bons sentiments d’Hugo Cabret, persiste cette même mièvrerie trop souvent indissociable du parcours initiatique d’enfant. En réussissant à aborder sujet aussi tragique que le désespoir grâce au conte, le réalisateur dilue également une partie de son énergie.
Heureusement, Wonderstruck sait aussi malgré tout susciter quelques belles émotions, et soulignons qu’il est assez rare de voir un orfèvre tel que Haynes s’emparer d’une oeuvre aussi affectée et doucereuse. Pour autant, le manque général de rythme laisse un arrière-goût detrop peu. Pas de quoi néanmoins bouder totalement son plaisir : les performances des jeunes comédiens Oakes Fegley et Millicent Simmonds sont bien au rendez-vous, et il serait dommage de se priver de ces plans splendides parfois même épiques sur le New York des années 1920 et 1970. Au final, un très beau film, à voir pour tous les amateurs de drames intelligents et doux.
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Fiche technique
Titre original : Wonderstruck
Genre : Drame
Durée : 2 h
De : Todd Haynes
Avec : Avec Oakes Fegley, Millicent Simmonds, Julianne Moore, Michelle Williams, Jaden Michael, Raul Torres, Tom Nooman, Cory Michael Smith
Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle
Source : Internet
En salles
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Salles : Star La Croisette, Bagatelle
***
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***
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Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle
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