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Litige STC-Betamax: ces réponses aux questions que vous vous posez

10 décembre 2017, 22:00

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Litige STC-Betamax: ces réponses aux questions que vous vous posez

Il n’y aura pas de pénurie de carburant, ne cessent de clamer les autorités. Un bateau arrive de l’Arabie saoudite avec 40 000 tonnes de carburants pour remplacer la totalité de la quantité bloquée au New Mangalore Port, en Inde. 

Une première cargaison est arrivée des Seychelles samedi 9 décembre et d’autres bateaux arriveront cette semaine. Au total, le pays disposera de 157 000 tonnes de produits pétroliers pour le mois. 

Dans la foulée, c’est ce lundi 11 décembre, devant la Haute cour de Karnataka, que la State Trading Corporation (STC) devra faire connaître sa position sur la garantie qu’exige Betamax. Reste que d’aucuns s’interrogent sur l’action de Betamax, voire la capacité de stockage de Maurice. Voici un éclairage sur le litige.

Pourquoi Betamax n’a pas attendu que l’affaire passe devant la Cour suprême, en mars prochain, et a sollicité plutôt la Haute Cour de Karnataka ?
Le contrat de Betamax pour le transport pétrolier a été résilié en 2015, sans suivre la clause de sortie. La compagnie s’est donc tournée vers la Centre international d’arbitrage de Singapour et le jugement rendu a été en faveur de Betamax. La STC a été condamnée à payer Rs 4,5 milliards à la compagnie. Décision que la STC conteste devant la Cour suprême. L’affaire doit être entendue en mars 2018.

Sauf que selon Betamax, le corps parapublic a trop tardé pour objecter. De ce fait, elle estime être en droit de demander une caution bancaire jusqu’à ce que l’affaire passe devant la Cour suprême. Cette caution servira dans l’éventualité où la décision de la cour d’arbitrage est maintenue. 

La STC refuse d’agréer la demande. Betamax s’est donc tournée vers la Haute cour de Karnataka puisque le bateau de la STC se trouvait au port de l’État de Mangalore.

Suffit-il qu’une cargaison n’arrive pas pour qu’on soit en situation de pénurie ?
Oui, car Maurice ne dispose pas d’une capacité de stockage étendue. Celle-ci n’a pas évolué alors que la demande ne cesse d’augmenter. À chaque fois qu’un bateau arrive, Maurice ne dispose que de dix jours de réserve de produits pétroliers. Le pays ne peut stocker qu’environ 150 000 tonnes de produits pétroliers.

Dans ce cas, où les autorités prévoient-elles de stocker les 157 200 tonnes qui arrivent ?
Il est impossible de stocker 157 200 tonnes de produits, en plus des réserves dont le pays dispose. Selon un ancien du domaine, c’est simplement un effet d’annonce. Selon lui, dès qu’il y a une crainte de pénurie, la consommation augmente. «Par exemple, si un chauffeur a l’habitude de mettre Rs 1 000 d’essence, il mettra Rs 2 000 par peur de ne pas en avoir après», explique-t-il. L’effet d’annonce vise à enlever toute crainte de pénurie.

Pourquoi Maurice n’augmente-telle pas sa capacité de stockage ? 
Lorsque les cuves ont été installées dans la région du port, cet endroit était désert. Au fil du temps, les bâtiments administratifs et des habitations ont été construits. Ce qui fait que l’endroit n’est plus conforme aux normes de sécurité par rapport aux distances. D’ailleurs, plusieurs rapports de la Banque mondiale ont mis ce point en avant. De ce fait, d’autres cuves ne peuvent être installées au port.

Combien de produits pétroliers Maurice importe-t-elle par an ? 
Environ 120 000 tonnes d’essence, 250 00 tonnes de diesel, 270 000 tonnes de jet fuel, 300 000 tonnes d’huile lourde et environ 130 000 tonnes de carburant pour les bateaux. L’utilisation mensuelle d’essence est d’environ 10 000 tonnes, alors que celle du diesel est bien supérieure. 

Il faut aussi savoir qu’une bonne partie du jet fuel importé est destinée à l’exportation, c’est-à-dire aux avions autres que des appareils d’Air Mauritius.

Est-ce que Mangalore Refinery and Petrochemicals Ltd peut poursuivre Maurice pour rupture de contrat ?
Oui, mais elle ne le fera pas car c’est une compagnie parapublique. L’Inde, qui est un pays ami de Maurice, comprend la situation.

Les prix vont-ils grimper ?
Non. Peu importe le cas, c’est le Petroleum Pricing Commitee qui décide des augmentations en se basant sur les prix de l’essence sur le cours mondial.