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Veda Balamoody: «S’il y a eu autant d’universités bidon à Maurice, c’est à cause de l’ingérence politique»

14 décembre 2017, 15:19

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Veda Balamoody: «S’il y a eu autant d’universités bidon à Maurice, c’est à cause de l’ingérence politique»

Vous êtes un de ceux qui ont émis les plus virulentes critiques contre le Higher Education Bill, voté au Parlement dans la nuit de mardi. Que reprochez-vous à cette loi ?

Elle va permettre la création de trois institutions chargées d’en remplacer une seule, la Tertiary Education Commission (TEC). Je trouve que c’est un véritable gaspillage de ressources. Il aurait été mieux de garder la TEC et de renforcer la Mauritius Qualifications Authority, lui donnant encore plus de pouvoirs. Finalement, je me demande à quoi cela sert à ce gouvernement de mettre sur pied des regulatory bodies alors qu’il n’a même pas de politique claire en ce qui concerne l’éducation tertiaire. Il n’y a pas de white paper ni de green paper à ce sujet.

Vous insistez aussi sur les risques d’ingérence politique grâce à cette loi…

Si la TEC n’a pas marché, s’il y a eu autant d’universités bidon à Maurice et des problèmes, c’est justement à cause de l’ingérence politique. La loi régissant la TEC permettait au ministre de l’Éducation de donner des ordres à une institution et elle devait s’y tenir. Cette loi ne fera pas de différence car elle contient aussi une clause qui donne plein droit au ministre. Cela va tout à fait à contre-courant de ce qui se fait dans les autres pays, notamment européens, où de telles institutions sont indépendantes.

Vous vous êtes aussi battu pour qu’une clause soit supprimée. Pourquoi ?

C’est la partie de la loi qui dit : «The Minister may, by regulations, exempt any institution offering higher education or any programme or qualification of that institution from the application of this Act» qui a été supprimée. Elle donnait le pouvoir ultime au ministre de l’Éducation, invalidant les décisions prises par les institutions.

Finalement, pensez-vous que cette loi permettra de  réformer le tertiaire ?

Tant que le pouvoir de prendre une décision sera entre les mains d’un ministre, qui reste avant tout un politicien, cela ne sera pas possible. Il reste d’ailleurs une autre clause dans cette loi qui dit qu’une personne peut avoir recours au ministre si les trois institutions l’ont rejetée. Nous sommes contre cela. On sait combien de permis de taxi avaient été accordés dans la circonscription de Bachoo et on a vu ce qu’a fait Jeeta quand il était à la tête de la TEC. Parce que la loi accordait de tels droits aux ministres.