Ils ne sont pas restés insensibles face à la détresse de Rossun Maharaullee, qui souffre de l’apnée du sommeil. Christian et Radha Véloupoulé, qui vivent à La Réunion, ont entrepris des démarches auprès de l’Association Réunionnaise Assistance Respiratoire et ont obtenu un appareil qui permettra à l’ancienne enseignante de mieux dormir dorénavant. Le vendredi 15 décembre, ils sont allés à sa rencontre, à Flic-en- Flac, pour lui remettre le précieux don.

L’aide est finalement venue de l’île sœur. Souvenez-vous, le 17 novembre dernier, bonZour! avait partagé l’histoire de Rossun Maharaullee, une ancienne enseignante qui souffre de l’apnée du sommeil. Elle ne touche aucune pension, parce que le conseil médical a estimé qu’elle n’était pas invalide. Pourtant, le trouble dont elle souffre est un grand handicap qui l’a poussé à abandonner son travail. Après la publication de notre article, c’est un couple réunionnais qui s’est mobilisé pour soulager cette habitante de Vallée-Pitot. Nous avons rencontré ce duo de bons Samaritains.

Ils habitent Ste-Marie à l’île de La Réunion. Et c’est sur le site lexpress.mu que Christian et Radha Véloupoulé ont vu l’article qui parlait de la situation de Rossun Maharaullee. «Mon époux a été touché par son histoire. Il souffre lui-même d’apnée du sommeil depuis cinq ans. Mais ici, à La Réunion, il existe une association qui prend en charge les personnes souffrant de cette maladie», explique Radha Véloupoulé. Cette dernière est en fait Mauricienne. Elle prévoyait depuis un moment de voyager de La Réunion pour rendre visite à sa famille. Et son époux a donc entrepris des démarches pour tenter d’obtenir un appareil qui permet aux personnes souffrant de ce trouble de respirer pendant leur sommeil. Un appareil vital pour elles. 

Appareil dernier cri

Christian Véloupoulé a donc entrepris des démarches auprès de l’Association Réunionnaise Assistance Respiratoire (ARAR) dans l’espoir que celle-ci pourrait intervenir afin que Rossun Maharaullee obtienne un appareil qui lui permettrait de mieux dormir. Et, par ricochet, d’être beaucoup moins fatiguée au réveil. «J’ai donc fait une demande auprès de l’association et ils ont accepté de l’aider. C’est un appareil neuf qui coûte plus de Rs 80 000. L’appareil a été offert gratuitement et de bon coeur», soutient celui qui a redessiné un sourire sur le visage de Rossun Maharaullee. 

«Oh, c’est la toute dernière version de l’appareil ! C’est beaucoup plus petit que celui que le vieil appareil que j’ai à la maison»

Vendredi, nous avons accompagné l’ancienne enseignante à Flic-en-Flac, à la rencontre de Radha Véloupoulé qui allait lui remettre l’appareil au nom de l’ARAR. C’est munie d’une grande sacoche que Radha Véloupoulé est arrivée. Dans celle-ci, l’appareil de Rossun Maharaullee. «Oh, c’est la toute dernière version de l’appareil ! C’est beaucoup plus petit que celui que le vieil appareil que j’ai à la maison», soutient d’emblée Rossun Maharaullee. Son visage s’illumine lorsqu’elle voit l’appareil. «Et il est tout neuf. Les masques sont encore emballés et nous avions des conduits à la maison, j’en ai ramené pour vous», affirme Radha Véloupoulé. Elle était en présence de ses deux soeurs qui vivent à Maurice et d’une autre qui est actuellement à l’étranger qui a souhaité suivre ce moment en ligne. 

Christian Véloupoulé est aussi connecté et il suit ce moment en directe. «Vous verrez que tout ira mieux à partir de maintenant. L’appareil est très performant. J’en ai utilisé un pendant des années et les médecins qui ont suivi ma progression m’ont dit que bientôt, je pourrais dormir sans, puisque ma situation s’est beaucoup améliorée», partage cet ancien inspecteur de police désormais à la retraite. 

L’association réunionnaise a donc fait signer une décharge à Rossun Maharaullee. L’appareil offert est doté d’une puce qui permet de suivre le progrès des patients lorsqu’elle est branchée à un logiciel capable de réceptionner les données qu’elle contient. «À La Réunion, des membres de l’ARAR viennent régulièrement pour lire les données de la puce afin de savoir si la situation des patients s’améliore», indique Radha Véloupoulé. 

Une association pour les victimes 

«Dans mon sommeil, je manque d’air d’un coup. Comme lorsque vous êtes sous l’eau. Sauf que si personne ne me réveille, je peux mourir…» nous disait Rossun Maharaullee lorsque nous l’avions rencontrée dans sa maison à Vallée-Pitot, en novembre. Ce sont les mêmes symptômes que décrivent Christian Véloupoulé. Il fait ressortir que c’est justement parce qu’il connaît la vie pénible que mène une personne souffrant d’apnée du sommeil qu’il a décidé de venir en aide à Rossun Maharaullee. Aussitôt qu’il a vu l’article de bonZour!, il a adressé une lettre à l’ARAR. «Nous avions compris qu’à Maurice, les patients ne sont pas encadrés comme à La Réunion et la maladie est encore méconnue. Il n’existe pas d’association non plus», poursuit le Réunionnais. Sans savoir que Rossun Maharaullee ambitionne, elle-même, de créer une association à Maurice. 

«C’est mon souhait d’aider d’autres personnes. Tout comme j’ai reçu de l’aide, je voudrais que d’autres personnes qui sont dans le besoin aient la possibilité d’être aidées. À Maurice, j’ai frappé à la porte de plusieurs ministères, y compris celui de la Sécurité sociale, j’ai même envoyé des lettres au bureau du Premier ministre. J’ai demandé si je pouvais avoir l’argent que j’avais contribué jusqu’ici dans le fonds de pension, on m’a répondu qu’il fallait que j’attende mes 60 ans. Mais je ne suis même pas sûre de vivre jusque-là», avance-t-elle. Radha Véloupoulé l’interrompt alors gentiment. «Vous vivrez mieux à partir de maintenant. Ne vous en faites pas…»