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Partielle au nº18: il obtient zéro vote et veut se présenter aux élections générales de 2019
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Partielle au nº18: il obtient zéro vote et veut se présenter aux élections générales de 2019
Tan ki bondié gard mwa la, mo pou manz ar zot !», lâche Nasanah Yenkanah avec conviction. Car ce n’est pas parce que personne n’a voté pour lui que cet habitant de Riche-Mare compte abandonner la politique. Nasanah Yenkanah a prévu de se représenter aux élections générales, en 2019. Il en est persuadé : les jeunes voteront pour lui aux législatives. «Il y a un changement dans la démographie. Ceux qui pensent qu’il faut un changement n’ont pas encore l’âge de voter. Pou sa bann adilt dé démin-la la ki mo pé travay…»
À l’issue de la partielle à Belle-Rose- Quatre-Bornes, c’est Arvin Boolell qui a remporté les suffrages, avec 7 990 voix sur les 23 112. Nasanah Yenkana, lui a obtenu… zéro vote. Mais l’homme en fauteuil roulant ne compte pas abandonner la bataille pour autant. Ses idées et ses convictions, il y tient.
«Dépi 1976 mo swiv éleksyon. Mo koné ki apel tonbé lévé…» Ces propos sont ceux de Nasanah Yenkanah. Assis dans son fauteuil roulant, il était parmi les rares candidats qui étaient présents dans la cour du Sodnac SSS hier, journée de dépouillement à l’issue de la partielle à Belle-Rose-Quatre-Bornes, alors que la victoire d’Arvin Boolell se profilait rapidement à l’horizon.
Hier, l’homme de 65 ans était vêtu d’un bas de jogging, d’une chemise ornée d’une cravate. Aux pieds, des crocs… Ce qui n’a pas manqué d’interpeller passants, partisans et journalistes. Qu’importe, l’habit ne fait pas le moine. Nasanah Yenkana, lui, reste convaincu que ses idées pourront aider le pays à avancer.
Ne se bat-il pas contre le vent ?
Son cheval de bataille ? La lutte contre le chômage. Le fait que des jeunes, qui ont passé des années sur les bancs de l’université et qui ont dépensé des documents, ce qui l’empêchait de s’inscrire comme candidat. Dimanche 17 décembre, le jour de l’élection, il a fait la tournée des écoles. Hier, il était parmi les premiers à se rendre sur place pour le décompte des voix.
Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Ne se bat-il pas contre le vent ? N’est-il pas fatigué ? La réponse, cinglante : «Whom God protects, no one can hurt.» Ce qui l’aide à tenir le coup, c’est sa volonté, palpable, de vouloir changer les choses pour le pays, pour les Mauriciens. Il aurait très bien pu, dit-il, se contenter de sa pension de fonctionnaire, de s’asseoir tranquille au milieu de sa boutique, d’autant que les affaires marchent plutôt bien centaines de milliers de roupies pour leurs études, ne trouvent pas d’emploi, est un crime, selon lui. «Avant, les gens pouvaient avoir un petit travail et avoir une vie respectable. Mais aujourd’hui, ce n’est pas possible car la vie est chère. Il faut que tout le monde ait un travail décent» martèle-t-il sans relâche.
Le fait qu’il soit en fauteuil roulant ne le gêne absolument pas. D’ailleurs, le 4 novembre dernier, il a dû faire plusieurs allers-retours entre le centre de vote et son domicile, en raison de problèmes de documents, ce qui l’empêchait de s’inscrire comme candidat. Dimanche, le jour de l’élection, il a fait la tournée des écoles. Hier, il était parmi les premiers à se rendre sur place pour le décompte des voix. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Ne se bat-il pas contre le vent ? N’est-il pas fatigué ? La réponse, cinglante : «Whom God protects, no one can hurt.» Ce qui l’aide à tenir le coup, c’est sa volonté, palpable, de vouloir changer les choses pour le pays, pour les Mauriciens. Il aurait très bien pu, dit-il, se contenter de sa pension de fonctionnaire, de s’asseoir tranquille au milieu de sa boutique, d’autant que les affaires marchent plutôt bien.
«Mo donn krédi kan péna cass. Kan zot kapav payé lerla zot payé. Koumsa ki bizin été dan lavi…»
Mais non, ce qui le guide, c’est sa volonté d’aider les autres. Ce qu’il fait, quand il en a l’occasion, à sa manière, dans la vie de tous les jours. «Mo donn krédi kan péna cass. Kan zot kapav payé lerla zot payé. Koumsa ki bizin été dan lavi…». S’il est élu un jour, il ne changera pas ses habitudes. Comme il a assez d’argent pour vivre, il n’aura pas besoin de puiser dans les caisses de l’État… Que se passera-t-il si, en 2019, il n’obtient pas de vote, hormis ceux de ses proches, clients et amis ? Qu’importe, il continuera à se battre. «Si mo aret travay pou lasosiété mo santi mwa pa bien…» Les grands partis n’ont qu’à bien se tenir.
«Avant, les gens pouvaient avoir un petit travail et avoir une vie respectable. Mais aujourd’hui, ce n’est pas possible car la vie est chère.»
Krapo pousse un coup de gueule
Un autre candidat s’est présenté très tôt dans l’enceinte du centre de dépouillement, hier. Il s’agit d’un «petit» candidat politiquement parlant, mais d’un géant, artistiquement parlant. Au final, le «Krapo» a récolté 353 voix. «Dépi 1976 mo lor koltar. Mo pa ti pé atann pou gagné mé au mwin enn bon skor», confiait Nitish Joganah au moment du décompte. Selon lui, la population a toujours dit qu’elle en a marre des dinosaures mais…
L’interprète de «Krapo Kriyer» fait partie de ceux qui sont frappés par la «désillusion» en ce qui concerne les politiciens mauriciens. Il est d’avis que le pays ne fonctionne plus… Raison pour laquelle il s’est porté candidat, histoire de faire bouger les choses. «Monn ed enta dimounn. Monn déza fer kanpagn pou zot, inn fer zot vinn minis mé zot pann fer nanyé. Mo éna 65 ans. Mo viv ek mo pension viéyess akoz Moris, pa kapav viv ek santé…» Il fustige la «génération actuelle» qui fait peu d’efforts pour garder en vie le patrimoine culturel et musical de Maurice. «Tou kalité santé ou tandé lor radio zordi. Kan dernié fwa ounn tann enn bon santé vrémem ? Népli éna sa !» Désabusé, Nitish Joganah a affirmé qu’il abandonnerait le social s’il ne réalisait pas un bon score. Mais ceux qui le connaissent affirment le contraire. «Li éna sa dan so lavenn…»
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