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Poulet: les ventes reprennent en force
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Poulet: les ventes reprennent en force
Avec une consommation avoisinant 37 kg par habitant annuellement, la viande de poulet reste l’aliment phare des Mauriciens. L’année 2017 est marquée par la reprise des ventes dans le secteur.
S’IL y a un bring and share, pour les plats à base de viande, nous choisissons le poulet. Au moins tout le monde en consomme», déclare Dasani Mur- day, guide de randonnée au Centre d’Excursion de Beau-Bassin (CEBB). Diversité culturelle oblige, lors des repas collectifs en camping ou randonnée, la viande de poulet est l’aliment passe-partout qui permet d’éviter tout impair, nous confie-t-il.
De plus, le poulet étant la viande la plus prisée des Mauriciens, on le retrouve décliné sous toutes les formes dans les rayons des supermarchés. Les ventes sont d’ailleurs en forte hausse en cette pé- riode de festivités et de grandes vacances scolaires. Pour les géants du secteur, la crise de 2016, due à la salmonelle, appartient désormais au passé. «Depuis janvier 2017, nous avons constaté un retour à la normale pour nos marques Prodigal et Le Poulet Fermier», observe Christina Sam See Moi, Senior Manager chez Innodis. Elle confirme par ailleurs que pendant le mois de décembre, Innodis fait «un chiffre d’affaires supé- rieur à 40 % de la moyenne mensuelle».
Même son de cloche chez Panagora, dont la marque Chantecler reste très populaire chez les clients. Yovan Jankee, responsable de communica- tion de l’entreprise, explique : «Le poulet entier est l’une de nos références les plus vendues en période de fête, sans doute parce qu’une belle volaille rôtie reste un élément incontournable de nombreux repas de famille.» Par ailleurs, les deux grands producteurs relèvent un changement dans les comportements d’achats des consommateurs. «Au fil des années, nous avons noté que le consommateur mauricien se tourne de plus en plus vers le poulet frais et nous avons adapté notre offre en conséquence», observe Yovan Jankee. Panagora Ltd commercialise actuellement «plus de 6 200 tonnes de poulet annuellement».
Pour sa part, Christina Sam See Moi déclare qu’«Innodis Poultry Ltd produit environ 10 000 tonnes de poulet annuellement sur le marché local, dont plus de 60 % sont vendus à l’état frais. Avec notre filiale, Poulet Arc-en-Ciel Ltée, nous produisons et vendons entre 12 000 à 13 000 tonnes par an, soit environ 35 % du marché».
L’engouement pour le poulet frais est aussi dû à son prix qui reste abordable pour le consommateur moyen. «Il faut compter entre Rs 100 et Rs 130 pour un kilo de poulet frais, dépendant de la marque ainsi que du morceau choisi», confirme notre interlocutrice. D’ailleurs, les enseignes font des pro- motions chaque mois.
Yovan Jankee nous explique que les familles sont au cœur du dispositif pour Panagora Ltd. «Nous faisons de nombreuses promotions durant le mois de décembre afin de faciliter l’achat pour nos familles. Chantecler est une marque populaire et nous souhaitons qu’elle reste accessible au plus grand nombre.» Les producteurs rivalisent d’ingéniosité pour proposer le poulet sous différentes formes pratiques et modulables. Ainsi, chez Innodis, on constate qu’«il y a une demande en hausse pour les différents morceaux de poulet. Alors que dans un passé pas lointain, le poulet entier était le plus prisé». Partant du même constat, Panagora Ltd a varié son offre de produits surgelés pour se rapprocher du sur-mesure. Entre autres, elle propose le «Easy Pack de Chantecler». D’après le responsable de communication, «la technologie IQF que nous utilisons permet de choisir exactement la quantité de poulet que l’on souhaite cuisiner, tout en maintenant la chaîne du froid pour les morceaux restants».
Varier les plaisirs pendant les fêtes
«C’est une protéine maigre, source de vitamine B et de phosphore, qui contient peu de graisse (sans la peau !) et a donc toute sa place dans une alimentation saine», explique Yovan Jankee. Le poulet est en effet conseillé par les diététiciens et prisé par les consommateurs soucieux de leur ligne. Selwyn Kaumaya, Social Media Coordinator chez SRG Services Ltd, en témoigne. Il précise qu’il prend plaisir à cuisiner la chair de poulet.
Un habitué des voyages dans les contrées lointaines, ce globetrotter prend plaisir à ramener et tester des recettes qu’il fait ensuite découvrir à ses amis. Le dernier plat en date est un plat malgache, le Vary amin’ny anana, une soupe de riz malgache agrémentée de morceaux de poulet rôti.
Par ailleurs, amateur de randonnées, il explique que les tranches de poulet de différentes saveurs, sous vide, sont très pratiques pour constituer un sandwich rapide. Une tranche de poulet fumé aux fines herbes, entre deux tranches de pain complet, agrémentée de tomates, de quelques feuilles de laitue et de fromage constitue pour lui un en-cas rapide et équilibré pour accompagner son effort d’une journée sportive.
Chez Panagora Ltd, de nouveaux produits ont été lancés dans le cadre des festivités. «Nous venons d’étendre notre gamme de poulet prêt-à-manger en lançant Heat ‘N Eat Ailes en saveur Hot et Sweet Paprika ainsi que les Golden Strips. Pendant les fêtes, ces nouveaux produits offrent des solutions pratiques aux familles, qui ont peu de temps à consacrer à la cuisine et souhaitent néanmoins consommer des produits goûteux», fait valoir Yovan Jankee.
Par ailleurs, en Europe, la viande de dinde est plus prisée par les ménages, notamment en raison de son coût moins élevé que le poulet. Toutefois, elle reste une grande méconnue de la gastronomie mauricienne.
La bataille des labels
«Les consommateurs sont aujourd’hui de plus en plus soucieux de consommer un pro- duit de qualité mais également sain», constate Christina Sam See Moi. Consommer des produits sains est devenu une préoccupa- tion majeure. Les consommateurs sont plus sélectifs et exigeants, et poussent les producteurs à être transparents sur leur chaîne de production .
Les deux principaux producteurs sol- licités sont résolument engagés dans cette démarche de produit de qualité et à haute valeur nutritive. «Chez Innodis, nous apportons la garantie que nos poulets sont produits sans antibiotique de croissance et sans hormone. Ils sont nourris à base de céréales et de minéraux, et sans ajout de farine animale. Par ailleurs, pour ceux qui recherchent un poulet plus traditionnel, nous produisons Le Poulet Fermier, qui est la seule marque de poulet élevé en plein air à Maurice», explique Christiana Sam See Moi.
La Senior Manager d’Innodis conclut que «Chez Innodis, on est complètement intégré depuis la fabrication des aliments jusqu´à la commercialisation de nos marques».
Même effort poussé chez Panagora Ltd, dont le poulet Chantecler bénéficie de deux labels, l’un purement mauricien et l’autre français. «Le poulet Chantecler est une marque 100 % locale et nous sommes fièrement Made in Moris! Pour bénéficier de ce label, le produit doit être fait localement et le chiffre d’affaires doit également être réalisé à 80 % à Maurice, ce qui est bien entendu le cas de Chantecler», avance Yovan Jankee.
«Chantecler vient également d’obtenir le label Qualité Volaille, délivré par l’Afnor, une agence française de certification réputée mondialement. Ce label vient souligner et renforcer notre engagement Qualité: des poulets élevés au sol, nourris sans colorants, sans hormone ou antibiotique de croissance, dans des conditions d’hygiène et de température strictes de la ferme à la livraison.»
L’Industrie de la volaille
Selon un rapport de la Food and Agriculture Organisation (FAO) des Nations unies, l’année 2017 a été relativement stable pour le secteur de la production mondiale de viande de volaille. Une hausse de 0,4 % de la production est prévue. De 117,2 millions de tonnes en 2016, la production passe à environ 117,7 millions de tonnes en 2017. Le commerce de la viande est , lui, en hausse de 3 %, passant de 12,8 millions de tonnes à 13,2 millions de tonnes. Le Brésil maintient sa pole position dans le commerce, avec une croissance de 3 %, ce qui équivaut à 4,5 millions de tonnes de viande de volaille commercialisées. À noter qu’à Maurice, la consommation de viande de poulet se situe aux alentours de 37 kg par tête d’habitant par an. Comparativement, les Américains en consomment un peu plus de 50 kg. Les habitants du Koweït en consomment plus de 70 kg par an.
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