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Anouar: le vendeur d’oiseaux artificiels
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Anouar: le vendeur d’oiseaux artificiels
Cela fait plus de quinze ans qu’il vend des cerfs-volants. Et selon lui, ce jeu d’antan restera indémodable. Raison pour laquelle il continuera à en commercialiser. Lui, c’est Anouar Al-Saadade Burkutally. Rencontre.
Lorsqu’il quitte les bancs de l’école primaire, sa décision est prise. Il marchera sur les pas de ses parents. C’est ainsi qu’Anouar Al-Saadade Burkutally, 43 ans, se lance dans le commerce. «J’ai commencé par vendre bann ti lartik», raconte-il. Entendez par-là des articles qui sont utilisés au quotidien.
Il y a quinze ans, cet habitant de Vallée-Pitôt a l’idée de vendre quelque chose pour les enfants. Quelque chose que beaucoup de commerçants ne vendent pas. Le cerf-volant.
«À la plage, sur un terrain de foot, lors des pique-niques… les enfants emmènent toujours leurs cerfs-volants avec eux», dit Anouar Al-Saadade Burkutally. Quid de l’engouement des enfants pour les outils informatiques, le smartphone en particulier ? «Ils ont beau aimer leur smartphone mais ils ne peuvent résister à la tentation de jouer au cerf-volant. Kan ou get li dan ler, li zoli.»
Le quadragénaire vend des cerfs-volants que son cousin importe de Chine. Ceux-ci sont en forme d’oiseaux et triangulaire, sur lesquels sont imprimées des images de dessins animés. «Les enfants raffolent particulièrement des cerfs-volants en forme d’oiseaux», constate le commerçant.
Qu’importe les préférences, il en vend au quotidien lors des congés scolaires, ou pendant le week-end le reste du temps. Des ventes qu’il effectue à divers endroits. À savoir Curepipe, Vacoas, Quatre-Bornes, Flacq, Mahébourg, Rose-Belle, aux différentes plages, entre autres. «Des fois, la vente peut atteindre une centaine de cerfs-volants par jour», confie-t-il.
En fait, la veille, il consulte les prévisions de la station météorologique sur son smartphone pour savoir le temps qu’il fera le lendemain. Il décide ensuite du lieu où il se rendra pour vendre ses cerfs-volants. Des fois, il entre dans des foires et se fait chasser par des inspecteurs. Il ne baisse toutefois pas les bras. «Zamé mo pou aret travay», dit-il en riant.
Cela dit, il n’y a pas que les petits qui sont attirés par les cerfs-volants. Beaucoup d’adultes se prêtent, en effet, au jeu. Littéralement. «Les clients disent que faire voler le cerf-volant kas stres. J’ai des clients qui achètent des cerfs-volants d’une valeur de Rs 500 à Rs 3 000. Ban madam vin asté. Éna zot difil kasé zot révinn asté. Des touristes achètent aussi mes cerfs-volants», affirme Anouar Al-Saadade Burkutally. De renchérir qu’il a vendu toutes sortes de cerfs-volants. «Servolan dé difil, servolan karé, roi des airs, avion…»
Notre marsan servolan sait aussi confectionner ces oiseaux artificiels. «De nos jours, il n’y a pas beaucoup de monde à le faire. Cela coûte cher. Il faut acheter du papier mousseline, une bobine de fil, le balié koko, la colle, mais surtout savoir comment le construire. C’est plus facile et pratique d’acheter des cerfs-volants», explique Anouar Al-Saadade Burkutally.
Ce n’est toutefois pas le seul métier qu’a exercé ce quadragénaire. Avant, il a travaillé dans des «care homes» à l’étranger. À l’époque, il faisait le va-et-vient entre Maurice et ces pays. C’est à la suite du décès de son père qu’Anouar Al-Saadade Burkutally décide de retourner vivre aux côtés de sa mère. Il consacre aussi sa vie à ses enfants âgés de 13 et 14 ans.
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