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Longanes: le fruit de l’été qui se fait désirer

25 décembre 2017, 15:05

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Longanes: le fruit de l’été qui se fait désirer

Si vous attendez avec impatience l’arrivée des longanes sur les étals, vous risquez de rester sur votre faim. Tout comme les letchis, qui se vendent à des prix exorbitants, ils se font de plus en plus rares. Et alors que les longaniers devraient déjà être en fleurs, que les «bébés» devraient déjà se montrer, les yeux n’ont rien à se mettre sous la dent.

«Il n’y en aura pratiquement pas cette saison. Les rares qui seront sur le marché coûteront horriblement cher», rapportent à l’unanimité les différents arboriculteurs. Qui plus est, ils seront également moins en chair que d’habitude, moins goûteux. Mais que leur arrive-t-il à nos longanes ? Comment expliquer leur raréfaction ?

Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association, explique qu’il n’y a pas de vergers de longanes à Maurice. Ce qui a pour résultat qu’ils se font encore plus désirés que les letchis. Pour les arboriculteurs, ou les particuliers, le problème ne date pas d’hier. Le coupable, selon eux, c’est le réchauffement climatique qui provoque la disparition graduelle de certains de nos fruits locaux. Tout cela fait que les longanes mauriciens pourraient rejoindre notre dodo…

Pour Jasondra Permalloo, qui s’occupe du verger familial depuis qu’il est enfant, nos fruits tropicaux n’ont plus la pêche depuis plusieurs années. «Bann pié-la népli raporté kouma avan. Népli gagn profi, parey kouma letsi», déplore-t-il.

Et 2018 n’augure rien de bon, ajoute Jasondra Permalloo. «L’arbre devrait déjà être en fleurs en cette période, alors que les fruits arrivent à maturité début février.» Il ne voit toutefois rien venir. Les longaniers sont désespérément «nus».

Filets de protection

La présence des chauves-souris n’arrange en rien les choses, préviennent les spécialistes. Malgré la campagne d’abattage entreprise l’année dernière, elles continuent à faire des ravages du côté des arbres fruitiers. «Si gagn longann, mari bal zot fer ek sa. Nanyé zot pa kité ek nou fer boukou lapert akoz zot.»

Quid des filets de protection géants que certains particuliers et arboriculteurs placent sur les arbres ? Les chauves-souris trouvent quand même le moyen de passer à travers les mailles dudit filet. «Ce que je trouve bizarre, c’est que, cette année, les arbres n’ont même pas fleuri. Cela n’était jamais arrivé dans le passé…»

Deepika Ramsurn, qui a un longanier dans sa cour, abonde dans le même sens. Elle affirme que cela fait six ans qu’elle n’a pas eu une seule longane à déguster. «Je dois en acheter alors que j’ai un arbre chez moi», lâche cette habitante de Triolet. La raison de cette «sécheresse» s’explique par le fait que le longanier est un arbre fragile qui a besoin d’un entretien particulier. «Bizin met disel souvan. Sinon zamé ou pa pou gagné.»

Oui, on risque de ne pas en voir au cours des prochains mois…