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Usines Texto et Bedino: «Mo laven likou pé rédi»…

29 décembre 2017, 10:00

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Usines Texto et Bedino: «Mo laven likou pé rédi»…

«Comment je vais faire en janvier ? L’avenir de ma fille est en jeu et je ne sais pas comment je vais payer ses leçons. Je n’ai vraiment pas le courage de dire à ma fille que sa mère n’a plus de travail.» Et sur ce, Bibi Nasreen Rhamaly fond en larmes. 

Cette mère qui comptait 11 ans d’expérience à l’usine Texto Ltée à Vallée-des-Prêtres faisait partie de la centaine de travailleurs de cet établissement et de l’usine Bedino qui s’est donné rendez-vous hier, jeudi 28 décembre, devant la Victoria House, siège du ministère du Travail.

En compagnie du syndicaliste Atma Shanto, président de la Fédération des travailleurs unis, ils ont manifesté leur colère, réclamant leur salaire et de l’argent pour leur temps de service. Sous la chaleur ardente de Port-Louis, ils attendaient que leur syndicaliste sorte des négociations avec un représentant du ministère du Travail mais la rencontre s’est avérée vaine. Les visages étaient crispés. Certains n’ont pu retenir leurs larmes, à l’instar de Bibi Nasreen Rhamaly.

«Mo laven likou pé rédi. Le soir, je ne trouve pas le sommeil. Je suis stressée à mort par le calvaire que j’endure», témoigne-t-elle. Pas question pour elle de valider la proposition du ministère qui demande aux employés de remplir un formulaire d’inscription au Workfare Programme, puisqu’elle ne veut pas perdre son temps de service.

«Nous n’avons rien en poche»

L’ex-travailleuse de Texto Ltée n’arrive pas à digérer le licenciement brutal effectué par son employeur. Elle reproche à la direction d’avoir fermé l’usine sans émettre de communiqué et sans remettre de lettre de licenciement.

«C’est malhonnête ce que la direction a fait avec les 450 employés. Elle n’a pas eu la décence de venir nous dire ce qui arrivait.» Un emploi dans une autre compagnie ? Bibi Nasreen Rhamaly est sceptique. «Ki pou al fer dan enn lot travay ? Enn let rekomandasion pou nou létan servis pena.»

Parvati Hurry, employée à Bedino Ltée, rappelle, elle, que ses collègues et elle n’ont reçu que 50 % de leur salaire de novembre et pas encore obtenu ni leur paye de décembre ni leur bonus de fin d’année. «J’ai deux enfants qui font leurs études supérieures et j’attends le bonus pour payer l’université au dé- but de l’année.»

La mère de famille est d’autant plus angoissée que son époux qui travaille aussi dans une usine touche un maigre salaire. «En ce moment, nous n’avons rien en poche.»