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Cynthia Constant: rendre les hommes plus beaux...

31 décembre 2017, 14:00

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Cynthia Constant: rendre les hommes plus beaux...

Ça fait 17 ans que Cynthia Constant, 52 ans, pratique le métier de coiffeuse. En ce vendredi 29 décembre matin, sous bise légère à Roche-Bois, dans son modeste petit salon, règne une grande agitation. Les cheveux en voient de toutes les couleurs, du noir au châtain en passant par le rouge ou le brun. Le reflet du fait qu’on veuille changer de tête en cette fin d’année. Lennon, lui, se fait une coupe à la John, version iroquoise. Le garçonnet est tout sourire. Ça fait du bien de se faire beau.

Depuis toujours, Cynthia, elle, se coupe en quatre pour réussir. «Mo’nn travay dan farmasi, dan lizinn, mé pa ti bann travay régilié. Apré, dépi mo éna mo salon, mo pli indépandan.»

Au départ, la clientèle était surtout masculine. «Bann Madam pa koup sévé souvan.» Elles sont plus nombreuses désormais. La coquetterie, Cynthia connaît, sa frange est tirée à quatre épingles. Elle est de mèche avec ses clients, elle les connaît, les comprend. «Nou pa pran ser, enn kartié inpé défavorisé isi.»

La coiffeuse n’est pas du genre à «ras lédan». Pour avoir la boule à zéro, sans un poil qui dépasse, il faut compter Rs 35. Pour une coupe, Rs 65 pour les enfants, quelques dizaines de roupies en plus pour les grands, dépendant de la taille de la touffe. Pour ces dames, le shampooing et le coup de séchoir qui rend les cheveux lisses et soyeux coûtent Rs 175 à monter. Le chiffre d’affaires de Cynthia lui refile-t-il des cheveux blancs ? «Kapav débrouyé. Éna zour kot pa dépas Rs 1 000, éna zour inpé plis.»

Sa journée de travail démarre à 9 heures et se termine à 17 heures en général, à quelques exceptions près. Elle bosse le dimanche, pas le samedi. Elle a rendez-vous avec Dieu ce jour-là.

Quand elle ne travaille pas, elle travaille quand même. «Mo péna létan pou bann pastan !» lâche-telle pince-sans-rire. La fatigue dans tout ça ? Balayage d’un revers de la main.

Des projets pour l’avenir ? Continuer à voler de ses propres ailes, avoir un petit chez-soi. «La mo res kot mo frer ek mo garson 9 an. Mo anvi inpé plis intimité, inpé plis liberté.»

Elle a la ferme intention de saisir l’occasion aux cheveux.