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Rentrée scolaire: d’autres nouveautés attendues cette année
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Rentrée scolaire: d’autres nouveautés attendues cette année
Lundi 8 janvier, écoliers et élèves du secondaire reprendront le chemin de l’école. Avec le Nine- Year Schooling (NYS), l’éducation est en chantier depuis un moment. Le primaire a connu un chamboulement majeur en 2017 avec l’introduction du Primary School Achievement. D’autres nouveautés sont attendues cette année. Tour d’horizon.
Les tablettes
Les 26 000 écoliers en Grade 1 et 2 bénéficieront d’une tablette électronique chacun. L’outil demeurera toutefois la propriété de l’école et sera utilisé lors des classes. Le contenu des manuels scolaires, préparés par le Mauritius Institute of Education (MIE), figure sur les tablettes ainsi que d’autres programmes qui devraient encourager l’interactivité. Dans un deuxième temps, le ministère de l’Éducation pense étendre ce projet à d’autres grades dans le primaire et compte sur cette nouvelle pédagogie pour améliorer la performance des élèves.
Les classes de rattrapage
Deux cents Support Teachers ont été recrutés et formés en 2017. Ces derniers prendront poste dans des écoles ciblées à la rentrée scolaire. L’objectif de ces enseignants est d’agir comme soutien aux instituteurs et d’identifier les élèves «faibles». Ceux-ci auront alors droit à des classes de rattrapage. À la longue, il est prévu de poster un Support Teacher dans chaque école primaire. Mais avant d’en arriver là, il faudrait en recruter davantage.
ICT, nouvelle matière Non Core
L’Information and Communication Technnology (ICT) sera introduite comme matière Non Core dans le primaire cette année. Pour l’heure, il n’existe qu’une matière Non Core – Communication Skills – et les élèves sont évalués à travers les langues, c’est-à-dire, l’anglais et le français.
Les Holistic Educators entrent en jeu
Le NYS veut promouvoir l’éducation inclusive et holistique. De ce fait, davantage d’accent est mis pour promouvoir la créativité des élèves. Ainsi, les 350 animateurs holistiques, qui ont suivi une formation auprès du MIE, devraient prendre place dans les écoles dès cette année. Ils devront enseigner le chant, la musique, le théâtre ou encore la danse aux élèves du primaire.
Certains n’ont pas encore toutes leurs fournitures
<p>La période festive est passée. Cette semaine est pour beaucoup la dernière ligne droite avant la rentrée. Si certains s’y sont pris bien à l’avance, il y a toujours ceux qui attendent le dernier moment ou qui n’ont tout simplement pas les moyens de compléter l’achat des fournitures scolaires de leurs enfants.</p>
<p>Vuillemin. Natacha Clair, 30 ans, est mère de trois enfants dont l’aîné de 12 ans commence le collège cette année. Celui-ci reste son plus grand casse-tête car tout change pour lui, comme elle l’explique : «<em>Les deux autres ont 9 et 5 ans, ils iront à la même école et pourront à la rigueur porter l’uniforme de l’an dernier. Mais celui qui va au collège doit avoir un nouvel uniforme, il y a aussi les livres, cahiers et autres matériels</em>.»</p>
<figure class="image"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/natacha_clair.jpg" width="620" />
<figcaption>Natacha Clair devra faire sans l’aide de la NEF pour acheter livres et cahiers.</figcaption>
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<p>Cette femme, laboureur, dit qu’elle fait pourtant de son mieux dans les champs de canne, mais que le travail n’est pas régulier. «<em>Zot ti abitié gagné avek NEF (NdlR, National Empowerment Foundation) mé sa lané-la inn koupé é mo pa gagn pansion narien</em>.» Natacha Clair est séparée de son concubin, avec ses trois enfants à charge. Elle avoue d’ailleurs qu’elle devra attendre les semaines à venir pour acheter tout ce qu’il reste sur la liste des fournitures de ses enfants, si elle y arrive.</p>
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<figure class="image"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/desrougeres.jpg" width="620" />
<figcaption>Les achats ne sont pas terminés pour Manglawtee Desrougères et sa petite-fille.</figcaption>
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<p>Petite-Rivière. Chez Manglawtee Desrougères, 54 ans, la rentrée s’annonce mi-figue, mi-raisin. Sa petitefille de 12 ans, qui vit avec elle, a pu recevoir une aide de la NEF. «<em>Linn réssi gagn so soulié, sak, kayé, dé set iniform ek soset. </em><em>Nou finn al pran fin désam</em>», dit la grand-mère, soulagée de ne pas avoir à trouver cela, elle-même. «<em>Mo enn dimounn kardiak é diabétik, mo pa kapav travay. Mé mo ti pou kontan mo ti zanfan apran. So bann miss dir mwa li fer zéfor pou travay</em>», confie la quinquagénaire.</p>
<p>En effet, sa petite-fille est en deuxième année de pré-vocationnel au SSS de Bambous. Celle-ci ajoute d’ailleurs qu’il lui manque encore quelques fournitures comme les crayons de couleurs, la peinture, les pinceaux et carnet à croquis, ainsi que les stylos. Elle espère les avoir d’ici la rentrée.</p>
Distribution de tablettes pour un apprentissage hi-tech
Une rentrée à la pointe de la technologie pour les écoliers. Les 26 800 tablettes destinées aux enfants ont déjà été distribuées dans les écoles primaires. De plus, enseignants et maîtres d’école ont suivi une formation concernant l’enseignement à travers les tablettes. Ain- si, dès le 9 janvier, l’apprentissage sur les tablettes devrait devenir une composante à part entière de la méthodologie d’enseignement.
C’est la firme indienne EDCIL qui a décroché le contrat pour la fourniture des tablettes dans les écoles primaires. Dans un premier temps, ce sont uniquement les élèves en Grade 1 et 2 qui en bénéficieront. La somme dépensée pour l’acquisition de ces outils pédagogiques se chiffre autour de Rs 300 millions.
Des aménagements ont été faits dans les écoles par rapport à leur utilisation. Selon le ministère de l’Éducation, des projeteurs ont été installés dans les salles de classe car le contenu des tablettes sera projeté sur un white board. Ainsi, tout en ayant leurs miniordinateurs entre les mains, les élèves pourront suivre sur le tableau. Le contenu des tablettes a, par ailleurs, été fourni, entre autres, par le Mauritius Institute of Education.
Au ministère, on avance qu’un burglar proof système a également été mis sur pied. Des antivols, entre autres, ont été installés car contrairement à la distribution des tablettes dans le secondaire en 2014, où les élèves avaient l’opportunité d’en devenir les propriétaires, cette fois-ci, ces outils resteront dans les écoles. Ce qui explique les dispositions prises par rapport à la sécurité. «Des racks spéciaux ont été achetés pour garder les tablettes dans les salles de classe», explique-t-on. En outre, des gardiens de sécurité seront postés dans les écoles.
Pour Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, l’introduction de ces outils informatiques au primaire est une excellente initiative. D’ailleurs, le contenu des manuels scolaires est déjà sur les tablettes.
«Cette méthode d’enseignement a fait ses preuves à l’étranger. J’ai eu l’occasion de visiter des écoles à faible niveau en Angleterre. Avec l’arrivée des iPads, le taux de réussite est passé de 15 % à 90 %», dit-il. Toutefois, il précise que la formation du personnel reste un élément essentiel pour que ce projet soit une réussite. «Les inspecteurs devraient aussi être formés, pas qu’à travers de petits ateliers de travail qui durent quelques jours seulement.»
Pour Shareef Chady, président de la Mauritius Head Teachers Association, les premiers ateliers de travail auxquels les maîtres d’école et enseignants ont participé s’avèrent concluants. «L’interactivité que proposent les tablettes ne pourra que bénéficier aux étudiants. À titre d’exemple, les exercices seront variés. Les élèves seront notifiés lorsqu’ils écriront une mauvaise réponse», fait-il valoir.
Cependant, il souligne que le système de sécurité devrait connaître des améliorations car les gardiens employés ont «presque tous plus de 60 ans». Il ajoute que ces derniers ne disposent pas d’armes défensives.
Au ministère de l’Éducation, on avance que le projet devrait s’étendre aux élèves en Grade 3, 4, 5 et 6 éventuellement. L’évaluation des écoliers à travers les tablettes devrait également se faire dans un deuxième temps.
Écoles publiques : 200 enseignants recherchés
<p>C’est une première. Alors que les écoliers reprennent bientôt le chemin de l’école, il y aurait un important manque d’enseignants dans l’enseignement public, soit autour de 200. Et ce n’est que ce jeudi 4 janvier que le comité technique chargé d’organiser les transferts d’enseignants dans le primaire a siégé. À pareille époque les années précédentes, cet exercice avait déjà été finalisé.</p>
<p>Selon Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union (GTU), cela fait un moment que les écoles primaires fonctionnent avec un nombre insuffisant d’instituteurs, ce qui est non sans conséquence. Il évoque notamment le remplacement des enseignants qui ont été transférés, soit le balancing.</p>
<p>À titre d’exemple, si trois instituteurs ont été mutés d’une zone éducationnelle à une autre, il faut leur trouver trois remplaçants. Or, cette année, cette tâche s’annonce difficile. «<em>On a du mal à en trouver</em>», laisse entendre le président de la GTU.</p>
<p>De plus, vu le manque d’enseignants, ceux qui sont en poste ne peuvent se permettre de prendre de longs congés car il n’y a pas de collègue pour les remplacer. La situation est similaire en cas d’absence. Le problème ne se posait pas auparavant parce qu’il y avait des floating teachers. «<em>Ces derniers pouvaient step-in à chaque fois qu’il y avait un manque. Mais à présent, cela n’existe plus</em>», explique Vinod Seegum.</p>
<h2>Retraites et nominations</h2>
<p>Le concept de floating teachers est-il synonyme de gaspillage de ressources ? Le syndicaliste répond par la négative, affirmant que ces derniers s’avèrent nécessaires pour le bon déroulement de l’enseignement primaire.</p>
<p>Environ 150 enseignants et maîtres d’école prennent leur retraite annuellement. Cette année devrait voir la nomination de 225 Deputy Head Teachers (DHT), ce qui devrait encore plus affecter l’enseignement public, car après avoir été promus DHT, certains choisissent d’arrêter de faire la classe aux élèves pour s’occuper exclusivement de tâches administratives.</p>
<p>Par ailleurs, il existe une quinzaine d’enseignants «à problème». Selon nos informations, on reproche à ces derniers leur attitude ou encore plusieurs maîtres d’école refusent qu’ils travaillent dans leurs établissements. Bien qu’ils ne soient pas des floating teachers, ceux qui tombent dans cette catégorie peuvent «dépanner» certains établissements qui connaissent un manque d’enseignants sur une courte durée. Autre nuage à l’horizon : au moins une dizaine d’instituteurs font des démarches pour aller s’installer au Canada, soutient Vinod Seegum.</p>
<p>Au ministère de l’Education, on avance qu’il est prévu de recruter une centaine d’enseignants cette année.</p>
<p><strong>Les collèges font le plein</strong></p>
<p>Ils viennent de finir un mois de formation intense. Ces 200 enseignants spécialisés dans certaines matières et qui ont été débauchés des collèges privés seront en poste à la rentrée.</p>
<p>Dans un article publié dans l’express du 2 janvier, l’association des enseignants déplorait la mauvaise organisation du ministère de l’Éducation quant à la répartition des enseignants au secondaire. Mais au ministère, on tempère : «<em>C’est normal que cela soit ainsi</em>.»</p>
<p>Une source explique qu’il faut au préalable que les recteurs fassent leurs emplois du temps pour savoir s’il manque des enseignants ou s’il y en a trop. «<em>C’est à partir de là que nous faisons un second exercice de répartition d’enseignants</em>.»</p>
<p>Notre interlocuteur promet que ce déploiement d’enseignants sera fait «avant la rentrée».</p>
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