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Ashley Maunick: cette robe d’avocat il la voulait…
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Ashley Maunick: cette robe d’avocat il la voulait…
La vie lui a glissé pas mal de peaux de banane. Il en a bavé. Mais jamais il ne s’est laissé décourager. Jamais, il n’a jeté l’éponge. Et l’année dernière, le rêve de Poushpal Maunick, plus connu comme Ashley, s’est enfin réalisé. À 29 ans, il a prêté serment comme avocat devant la Cour suprême.
Rien, pourtant, ne laissait croire à Ashley Maunick qu’il pourrait atteindre son objectif. L’habitant de Flacq vient d’un milieu modeste. Son père travaille comme factory operator dans une usine et sa mère est femme au foyer, bien qu’elle se lance de temps à autre dans l’importation.
«Je voulais faire quelque chose dans la vie qui serait un défi, raconte le jeune homme. Au début, je voulais me spécialiser dans les mathématiques mais je me suis dit pourquoi pas devenir avocat.» Mais voilà, l’argent fait défaut. Qu’importe, ses parents se démènent pour lui permettre de réussir sa vie.
C’est ainsi qu’Ashley Maunick met le cap sur Londres. «Mon père m’a envoyé étudier le droit en ne me donnant qu’une somme de Rs 150 000.» Une somme insuffisante. «Les études de droit dans une université réputée coûtent Rs 500 000 par an.»
Ashley Maunick refuse de laisser tomber. Il s’inscrit dans une université moins renommée. «Les frais d’enregistrement et ceux des examens me coûtaient 4 100 livres. Je n’avais pas cette somme d’argent», confie-t-il. Comment a-t-il donc fait ? «J’ai dû étudier rien que deux matières par an, pour ne pas avoir à payer cher et j’ai même pris des cours supplémentaires auprès de la London School of Law.» Sans compter qu’il devait également s’acquitter du loyer.
Une situation financière précaire qui en aurait découragé plus d’un. Pas Ashley Maunick, qui souhaitait prendre davantage de cours auprès de l’université de Cambridge. «Je devais payer 1 000 livres pour cinq jours. je me suis dit que je devais trouver une solution.»
Il décide alors de travailler à temps partiel, notamment à Pridemark comme salesman. «J’ai même travaillé comme domestique au sein d’un centre hospitalier, comme porteur et cleaner.» Des petits jobs qui lui ont permis de toucher 900 livres par mois. «C’était épuisant mais pour joindre les deux bouts, il fallait travailler, même les week-ends», ajoute cet ancien élève du collège sir Leckraz Teelock.
L’avocat explique qu’étant donné qu’il a dû économiser de l’argent, cela lui a pris pratiquement six ans avant de pouvoir rentrer à Maurice. «Au début, j’ai échoué mais au fil du temps, j’ai pu m’inscrire auprès de la Hertfordshire University.» Pendant son absence du foyer familial, sa mère, avoue-t-il, l’appelait jusqu’à six fois par jour pour prendre de ses nouvelles. «Les appels téléphoniques coûtaient cher à mes parents car il n’y avait pas de Whatsapp ou video call sur portable.»
Une fois son diplôme en poche, Ashley Maunick revient à Maurice. «J’ai dû travailler car avec les Rs 15 000 que mon papa touchait, ce n’était pas évident de nourrir et éduquer trois enfants», fait-il remarquer. Ce dernier a effectué son pupillage chez Me Rama Valayden. Il a par ailleurs prêté main-forte à son cousin, Me Chetan Baboolall, qui défendait Dereck Jean Jacques, alias Gro Dereck, dans une affaire de drogue devant les Assises.
C’est dire si Ashley Maunick a tient une belle revanche sur la vie.
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