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Pauvreté: la petite maison... au milieu du champ de canne
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Pauvreté: la petite maison... au milieu du champ de canne
Nous sommes bel et bien en 2018. Pourtant, il y a toujours des familles qui n’ont ni eau courante, ni électricité. Ni maison, d’ailleurs. Parmi elles, celle de Priscilla (prénom modifié). Avec son mari et leurs six enfants, elle squatte une maison, située au beau milieu d’un champ de canne.
Nous sommes à quelques encablures de Résidence Barkly. Ici, la canne à sucre occupe l’espace. À côté des tiges, une case de fortune. C’est là que vivent Priscilla et sa famille. «Pa koné pou ki sann-la sa lakaz-la. Nounn vinn res isi kan bann ansien lokater inn alé…»
Avant, ils louaient une maison, le prix était abordable. Mais ils ont dû plier bagage, il y a cinq ans, quand le propriétaire a voulu récupérer son bien. Des six enfants, âgés entre 4 et 17 ans, quatre sont scolarisés. Les plus grands n’ont pu intégrer une école pré-vocationnelle faute de moyens financiers.
Pour faire à manger, pour se doucher, pour faire la vaisselle, la famille utilise l’eau qui sert à arroser la canne. Sans électricité, c’est sur le «foyé» que Priscilla fait bouillir la casserole et la marmite. Grâce aux averses qui se sont abattues sur le pays au cours des derniers jours, ils ont pu stocker un peu d’or bleu dans des «touk», pour «létan dir». Le hic, c’est que la maison fuit de toute part.
Malgré les difficultés de la vie, Priscilla et son époux ne se laissent pas gagner par le découragement. Tous deux travaillent d’arrache-pied, même pour des revenus modestes.
Pour pouvoir faire leurs devoirs, les enfants doivent se hâter pour rentrer avant le coucher du soleil. Le soir, les bougies sont de sortie. Le benjamin de la famille, âgé de 4 ans donc, affiche un grand sourire, s’adonne à ses jeux d’enfants. Le grand gaillard est inscrit à la maternelle, sa maman l’y dépose chaque matin.
Dans leur case en tôle, il n’y a pas de salle d’eau ni W.C. C’est la nature qui leur sert de toilettes. Lorsque Christie (prénom modifié), sa fille diabétique, tombe malade, c’est une autre bataille qui commence alors.
Priscilla et son mari traversent le sentier fait de roches et de terre pour se rendre au poste de police afin de solliciter l’aide d’une ambulance en urgence. Christie a également dû changer de collège car ces amis passaient leur temps à se moquer d’elle à cause de sa situation financière. «Li ti pé pli malad akoz sa.»
Lasse de frapper aux portes des autorités, Priscilla souhaite désormais avoir un toit décent. Pour cela, son époux et elle peuvent débourser jusqu’à Rs 3 000. «Mo bann zanfan travay bien lékol, mo anvi zot kontinié. Mo tifi kadet so rev sé vinn sef kwizinié. Mé li pa kapav swiv kour akoz nou péna mwayen…»
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