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Chez Manuel: des plats au goût du succès...
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Chez Manuel: des plats au goût du succès...
Des personnes venant des quatre coins de Maurice se rendent chez Manuel, restaurant situé à St-Julien, pour ravir leurs papilles. Cela fait 30 ans maintenant que les propriétaires, Manuel et Colette Li Piang Nam, mettent les petits plats dans les grands pour séduire leurs clients. Pour fêter comme il se doit cet anniversaire, célébré le 19 décembre, ils ont déroulé le tapis rouge et le tablier blanc pour accueillir un parterre de VVIP, dont la famille Jugnauth.
Pour la petite histoire, sir Anerood et Lady Sarojini ont fêté, ce même jour, leurs noces de diamant, après 60 ans de mariage…
Manuel et Colette, eux, sont ensemble depuis 53 ans. Ils se marient en 1965 et s’installent à St-Julien. Le couple décide d’ouvrir une boutique dans la région. «Maurice était dans une situation économique difficile à l’époque et nous ne gagnions pas beaucoup d’argent», confie Colette. D’où la décision de miser sur la vente de nourriture. «Monn koumans kwi kari, lasoup, halim ek minn», poursuit notre interlocutrice.
En ce temps-là, un plat de mines accompagné de son kari ourit ou saumon, coûte 25 sous. «De 1968 à 1970, ce ne sont que les habitants des environs, soit St-Julien, Lallmatie et Bon-Accueil, qui venaient y manger.» Mais il n’y a pas que l’accueil qui est bon. Petit à petit, la clientèle augmente. «Ti éna tou bann dimounn ki travay dan bann kan disik otour ki ti pé vinn pran take-away.» En 1975, les plats de Colette et de Manuel ont tellement de succès qu’il faut «pass komann dé zour avan» !
Trois ans plus tard, soit en 1978, après les nombreux cyclones qui se sont abattus sur le pays, il faut rénover la boutique qui s’est transformée en passoire. Pour cela, «il faillait Rs 90 000, nous avions demandé un prêt de Rs 25 000 auprès de la banque, qui nous a été refusé.» Il faudra attendre deux ans pour que le béton remplace la tôle.
Les affaires reprennent de plus belle, les gens affluent de partout pour goûter aux plats. «Enn fwa mo rapel ti éna siklonn ek ti pé ress gagn komann minn. Pa ti éna létan pou respiré. Kan mo ti pé tir minn, monn kwins mo lamé dan batez», se rappelle Colette. Ce qui lui a valu une intervention chirurgicale. De plus, elle porte toujours la cicatrice sur son bras droit.
En 1987 le restaurant change d’allure. Il revêt une devanture et un intérieur plus «classe». Colette s’envole pour Hong Kong pour parfaire ses talents culinaires. Chez Manuel – et chez Colette aussi – est officiellement inauguré cette année-là.
Depuis, l’établissement goûte au succès et ne désemplit pas. Il est ouvert six jours sur sept, de 11 heures à 23 heures, compte quelque 25 employés. La relève est assurée, puisque le fils unique de Manuel et Colette met également la main à la pâte.
Tant mieux pour les palais.
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