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Ramdeo Dhoorundhur: ses écrits primés en Inde

16 janvier 2018, 03:00

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Ramdeo Dhoorundhur: ses écrits primés en Inde

Il se verra attribuer le prix de Shrilal Shukla Smriti IFFCO Sahitya Samman, le mercredi 31 janvier, à Delhi. Une récompense qui sera remise à Ramdeo Dhoorundhur, un écrivain mauricien, pour sa «contribution littéraire étendue» par l’Indian Farmers Fertilizer Cooperative Limited (IFFCO). Il nous raconte son parcours.

Il est peu connu à Maurice. Pourtant, Ramdeo Dhoorundhur, écrivain, compte un riche parcours. En effet, ce dernier qui se décrit comme un «romancier de langue hindi, satiriste, dramaturge et écrivain de nouvelles», rédige des romans et autres revues qu’il publie dans la Grande péninsule. Durant sa carrière qui date de plus de 50 ans, le Mauricien compte plus d’une trentaine d’ouvrages. 

Mais pourquoi Ramdeo Dhoorundhur, âgé de 72 ans, préfère-t-il publier ses livres en Inde alors qu’il habite à Maurice ? «Il n’y a pas les mêmes facilités qu’en Inde ici. Il nous faut payer pour être publié et les ventes ne seraient pas extraordinaires. En Inde, la publication se fait gratuitement auprès de mes éditeurs et l’audience est plus élargie», fait-il ressortir. Parmi ceux qui le publient l’on compte de grands éditeurs dont Abharshila Prakashan Publications et Abhay Publications. 

Et d’où lui vient cet amour pour la langue hindi ? Ramdeo Dhoorundhur confie que celuici est né depuis sa plus tendre enfance. Son père, poursuit-il, qui était quelqu’un de très «cultivé» et qui aimait leur raconter des contes en hindi. Le Ramayana et le Mahabharata, des écrits sacrés, étaient lus quasiment tous les jours chez les Dhoorundhur. 

C’est alors que l’écrivain décide d’entamer une carrière comme professeur de la langue hindi dans les écoles primaires. Il se fera par la suite embaucher au sein du Mahatma Gandhi Institute. Il y travaillera jusqu’à sa retraite. 

Route parsemée d’embûches 

Son talent pour l’écriture, le septuagénaire confie l’avoir découvert à l’âge de 20 ans. Toutefois, sa route sera parsemée d’embûches et il sera découragé par la situation qui prévaut à Maurice à l’époque. Il n’y avait, en effet, pas de services de publications abordables jadis. En 1973, il décidera d’écrire de courtes histoires de fiction pour des magazines satiriques indiens dont Dharmayug, Sarika et Ajkal. «Cela demandait beaucoup de temps et de travail à l’époque, car faute d’ordinateur, il fallait tout écrire à la main et ensuite l’envoyer par la poste.» 

Son premier roman qui sera publié en Inde, il le complétera en 1980. «Depuis, je me fais publier chaque deux ou trois ans», explique Ramdeo Dhoorundhur qui tient à préciser que ses oeuvres sont purement fictives. 

Entre-temps, le septuagénaire dont les ouvrages sont populaires en Inde n’est pas à sa première récompense. En 2003 il s’était distingué en décrochant le prix de l’Hindi Academy de Lucknow qui lui a été offerte par la World Hindi Convention. En ce qui concerne le prix de Shrilal Shukla Smriti IFFCO Sahitya Samman qu’il se verra attribuer le mercredi 31 janvier, à Delhi, l’écrivain le doit à sa dernière publication, Rathrila Sona, repartie en six volumes. Celle-ci retrace l’histoire des premiers travailleurs engagés indiens, arrivés à Maurice en 1834. L’histoire se déroule sur une chronologie de 175 ans. «Cela m’a demandé beaucoup d’énergie car ces récits comptent plus de 600 personnages et s’étalent sur plus de 3 000 pages», explique Ramdeo Dhoorundhur. 

Il salue, dans la foulée, la venue de la technologie. «Cela m’a vraiment aidé car je rédige désormais mes textes sur un ordinateur et cela me prend moins de temps et c’est bien plus pratique !» Notre interlocuteur se dit également très fier de ce prix et ne compte pas arrêter l’écriture. Il tient aussi à encourager les jeunes Mauriciens à se lancer dans le domaine. «Peu importe la langue, écrivez ! C’est la plus belle des passions et cela vous sera bénéfique !»