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Le badminton à l’île Maurice: la descente aux enfers, comment cela s’est fait
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Le badminton à l’île Maurice: la descente aux enfers, comment cela s’est fait

Je vais essayer de vous faire un historique de ce qui a mené à cette situation. En 1985, nous avions un tournoi interclubs avec 8 équipes en 1re division, 8 équipes en 2e division, 14 équipes en 3e division et 6 équipes interclubs mixte et maintenant il n’y a plus de tournoi interclubs. Pourquoi ? Il y avait aussi 2 championnats individuels qui avaient lieu en juin et l’autre en octobre et un championnat pour les jeunes pendant les vacances d’août. Où sont passés ces championnats ?
Nous avions aussi à nous débrouiller pour trouver et réserver les courts pour ces championnats. On peut aussi dire que la plupart de ces compétitions étaient couvert par des reporters des journaux tels que l’express, Le Mauricien et Week-End. Aujourd’hui dans les journaux, il n’y a presque rien sur le badminton et parce que rien ne s’y passe ou tout au moins connu des Mauriciens !!!
Pour toutes les compétitions que nous organisions, un avis était publié dans les principaux journaux qui sont l’express, Le Mauricien et Week-End pour inviter ceux qui voudraient y participer et il y avait aussi la contribution des membres de ces 30 clubs pour transmettre ces informations. Malgré notre organisation de fortune, nous avions raflé toutes les médailles d’or au 1er et 2e Jeux des îles de l’océan Indien.
Ensuite a été introduit le Sports Act par le Gouvernement en 1983/1986 pour tout contrôler dans le sport et le régionaliser. Cette action a été catastrophique pour le sport à Maurice et a tout bouleversé. Le ministre de cette époque voulait donner les moyens aux Mauriciens afin de briller au niveau international et ce but a été atteint. C’est très bien, mais il avait probablement oublié que sa priorité en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports de l’île Maurice était de faire le maximum de Mauriciens pratiquer le sport pour éviter qu’ils ne tombent dans la drogue, l’alcool etc. Donc, les conséquences ont été catastrophiques pour le badminton, le football, les intercollèges et je ne parlerai pas des autres disciplines que je ne connais pas, mais je peux lire toutes les semaines dans les journaux les querelles intestines existantes au niveau des fédérations.
Pour en revenir au badminton, c’est vers 1987 que le Centre national de cadminton a été construit où il y a 9 courts et que la MBA (NdlR : Mauritius Badminton Association) a eu un secrétaire à plein temps, du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui s’occupe aussi de l’organisation des tournois. Aujourd’hui, le comité a les moyens d’organiser bien mieux qu’avant, plus de championnats et de compétitions. S’il y avait un championnat interclubs aujourd’hui, ce n’est pas 30 équipes de badminton qu’il y aurait dû avoir après 34 ans, mais plus de 100.
Aujourd’hui, il semble que l’on trouve des représentants à la pelle pour siéger sur le comité de la Mauritius Badminton Federation !!! Pourquoi ? Alors qu’en 1984/85, il était très difficile de trouver des personnes pour siéger sur le comité de la MBA et j’en suis témoin, ayant été le président en cette année (1984/85) des 2e Jeux des îles de l’océan Indien.
D’autre part, actuellement pour toutes les compétitions organisées par la fédération, un avis est affiché seulement au Centre national de badminton pour demander à ceux qui sont intéressés d’y participer. J’en ai fait l’expérience le 11 octobre 2017. Faut-t-il en rire ou en pleurer !!! En ce faisant, veulent-ils attirer le plus grand nombre?
Il semblerait que la MBA, avec ces représentants d’équipes «fantômes ou pas», sont probablement attirés par les billets d’avions et c’est ce même constat qui m’a été fait par 3 ministres de la Jeunesse et des Sports que j’ai rencontré dans le temps et le dernier en février 2017. Donc il me semble que la principale préoccupation du comité de la MBA, c’est de s’occuper de plus ou moins 20 badistes qui sont au «top» afin qu’ils puissent aller en stage ou représenter Maurice sur la scène internationale. Et ces joueurs ne peuvent aller seuls et doivent donc être accompagnés car ils pourraient se perdre évidemment et la fédération ne voudrait probablement pas en être responsable !!!
Savez-vous que l’infrastructure qui existe à Maurice pour jouer au badminton est probablement la mieux qui existe au monde. Pour un pays avec un peu moins de 1 300 000 habitants, nous avons environ un peu plus de 140 courts de badminton (35 Multipurposes Halls) sous le contrôle du ministère de l’Éducation à travers tout le pays avec 2 à 3 courts par école/collège (estimation 87 courts) en plus de ceux existant sous le contrôle des municipalités (19 courts), le Centre national de badminton (9 courts) avec ceux de certains collèges et terrains privés etc. (20 courts).
La plupart de ces courts pourraient être mis à la disposition des Mauriciens voulant pratiquer le badminton après les heures de bureau et d’écoles. C’est ça qui doit être la priorité du ministre de la Jeunesse et des Sports et ministre de l’Éducation et en même temps, continuer comme il le fait à accompagner les sportifs qui veulent aller au plus haut niveau en leur donnant les moyens nécessaires. D’autre part, il devrait sanctionner les fédérations qui ne font pas ce qu’il faut pour promouvoir ce sport au niveau national.
Le tournoi interclubs était la pépinière pour les futurs badistes et je peux citer comme exemples Martine de Souza, Eddy Clarisse, Karen et Kate Foo Kune, Amrita Sawaram, Shama Aboobakar, Aurelie Allet et il y en a probablement d’autres que j’ai oubliés. Mais aujourd’hui, où est cette pépinière ?
Je demanderai donc à tous ceux qui sont intéressés à jouer au badminton et qui ne trouvent pas d’endroit pour pratiquer ce sport ainsi que tous les groupes qui voudraient participer à un tournoi par équipes, de se faire connaître sur le site Facebook de l’express. Ceci afin que le ministre de la Jeunesse et des Sports et le ministre de l’Éducation puissent se rendre compte qu’il faut à tout prix mettre toute cette infrastructure existante à la disposition du public et faire prendre conscience à la MBA qu’il est temps qu’elle sorte de sa léthargie ou bien être remplacé par un autre organisme qui puisse gérer le badminton comme il se doit.
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